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Les petits vieux d'Helsinki

Minna Lindgren

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Points, 2015


À la maison de retraite du Bois du Couchant, les aides-soignants fouinent dans les chambres et le moindre service est facturé 14 €. Si en plus les cuisiniers meurent prématurément et les pensionnaires sont internés de force…. Siiri et Irma décident de jouer les enquêteuses…


Les petits vieux d'Helsinki mènent l'enquête est un roman très drôle et pourtant non dénué de dénonciations et critiques d'un système de santé défaillant.


L'enquête à laquelle vont s'atteller les nonagénaires n'est que le prétexte pour décrire une société qui a bien peu de considération pour son troisième âge (voire 4e âge !).

Pas facile de mener des investigations sérieuses quand on perd la mémoire et que le grand âge altère quelque peu raison et discernement. 

Le suspense réside dans cet état de fait. Plusieurs fois le lecteur se demandera si les pensionnaires du Bois du Couchant ne sont pas surtout victimes de leur paranoïa qui est un des signes de la démence. 


Les deux personnages principaux, Siiri et Irma,  sont très attachantes. Leur belle et tardive amitié est la seule véritable source de joie en attendant une mort qu'elles trouvent bien longue à venir. Leur caractère, leurs manies et bizarreries donnent lieu à des passages savoureux. Si il est conseillé aux personnes âgées de s'hydrater, Siiri et Irma n'y manquent pas avec ...du vin et du whisky. Elles regrettent de ne pas s'être mises à fumer pour mourir comme tout le monde… 


Si toutes les situations auxquelles sont confrontées nos deux héroïnes sont traitées avec beaucoup d'humour du fait des caractéristiques de leur grand âge, il n'en reste pas moins que l'autrice pointe du doigt un certain nombre de dysfonctionnements. Siiri et Irma portent un regard critique sur le monde moderne d'une part, et parallèlement, on prend la mesure de la possibilité de malveillance sur les personnes vulnérables.

 Il est si facile de faire avaler n'importe quel médicament quand on ne sait plus combien on avait de comprimés dans son pilulier !


Au Bois du Couchant, les malversations semblent multiples et entremêlées : violence physique, trafic de médicaments, détournement d'argent, internement abusif des « gêneurs ». La maison de retraite est en permanence en sous-effectif et les pensionnaires le plus souvent considérés comme des « vaches à lait ».


Si on s'amuse beaucoup à la lecture de ce roman, on notera tout de même que le dénouement de l'intrigue est un peu faible.

En plus de l'humour, l'émotion est sous-jacente, l'autrice soulignant judicieusement que les maux les plus grands de la vieillesse sont la solitude et l'infantilisation.


Siiri étant amoureuse des trajets en tramway, le lecteur aura l'occasion de parcourir la ville d'Helsinki avec d'intéressantes descriptions architecturales.


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