Jean-Claude Lattès, 2020

« Fausta quitte Beyrouth pour la maison de son oncle, dans un village entouré de montagnes, à la frontière de trois pays en guerre. Paradoxalement pour Fausta, c'est le lieu doux des étés de son enfance, le seul endroit capable de l'apaiser.

C'est là qu'elle a fait construire une piscine parfaite mais sur un terrain qui ne leur appartient pas. Léo Bendos perturbe son séjour. Il arrive du Canada pour régler cette affaire de piscine : vendre le terrain de sa famille et repartir. »

Ce roman qui paraît au premier abord intimiste, fonctionne finalement comme un conte. Construit tout en symboles avec une belle plume en prime, cet agréable livre laisse malheureusement un goût d'inachevé.

Humour subtile et images poétiques rendent la lecture vraiment agréable mais cela reste un plaisir très éphémère.

Le lecteur assiste à une rencontre de deux êtres différents dans un lieu qui semble hors du monde. Ce lieu de paysages de montagnes et de déserts pourrait tout avoir de paisible s'il n'était à la frontière de trois pays qui se font la guerre.

Tirs d'obus et de balles ponctuent les soirées sans pour autant perturber plus que cela le déroulement de la vie quotidienne.

L'oncle de Fausta est le point d'ancrage de ce lieu aussi étrange que beau. C'est pour sa nièce qu'il a fait construire une piscine, alors même qu'il savait bien que cela poserait problème de la placer sur un terrain qui ne lui appartient pas, quand bien même les propriétaires ont quitté les lieux depuis trois générations.

Cette piscine est tout un symbole. Celui d'une vie qui suit son cours malgré les désordres humains.

Une piscine où l'eau est rationnée, c'est incongru et pourtant…

Fausta ne s'imagine pas vivre ailleurs qu'au Liban. C'est d'ailleurs ici qu'elle veut avoir un enfant, enfant qu'elle peine à concevoir.

C'est donc sur la réserve qu'elle voit débarquer Léo, mandaté par son père propriétaire du terrain « squatté ».

Ce dernier découvre un autre monde. Tout un univers qu'il ne percevait qu'à travers les souvenirs de ses grands-parents. Petit à petit, Léo va se laisser envoûter par le lieu et son histoire. Presque obsédé par l'idée et l'envie de trouver l'endroit exact de la frontière des trois pays.

Léo et Fausta que tout semble opposer vont pourtant se rapprocher. Lui, le déraciné, elle au contraire très ancrée à ses racines, vont se retrouver liés par la même fascination pour ce village qui semble à la fois sorti de nulle part et immuable.

C'est une belle histoire bien écrite mais on reste sur sa faim. L'auteur nous installe progressivement dans une ambiance et au final, nous laisse en plan au bord de la route rocailleuse.