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Portrait de Marcel Proust en jeune homme

Blanche Jacques-Émile

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Bartillat, 2014


« Jérôme Neutres, commissaire de l'exposition “ du côté de Jacques-Émile Blanche ” qui s'est tenue en 2012 à la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, présente ce recueil des trois textes les plus significatifs de Jacques-Émile Blanche consacrés à Marcel Proust.

Les deux hommes ont entretenu une longue et complexe amitié.

Peint en 1892, le célèbre portrait remonte à une époque où Proust était ce jeune homme qui fréquentait les salons du monde. »


La préface de Jérôme Neutres est très intéressante. On apprend que si aujourd'hui nous ne retenons de Jacques-Émile Blanche que son portrait de Proust, il n'en a pas moins réalisé plus de 1500 tableaux.

Proust en littérature,  Jacques-Émile Blanche en peinture, ont eu la même démarche, devenir maîtres en portraits. L'un et l'autre ont désiré laisser une image d'un monde qu'ils voient disparaître, à savoir « le Paris 1900 des salons aristocratiques et lettrés ».

Les deux hommes fréquentent les mêmes lieux, milieux, amis. Leur amitié naîtra autour de la réalisation de ce tableau si célèbre. Si ce dernier ne quittera jamais Proust, sa relation avec le peintre connaîtra des moments compliqués. Notamment un éloignement de quatorze ans autour de l'affaire Dreyfus. Si Proust est dreyfusard, Blanche s'enferme, selon lui ,dans une neutralité coupable.


Ils vont renouer en 1913. Quand paraîtra Du côté de chez Swann, Blanche sera le plus grand défenseur du livre presque totalement ignoré de la critique littéraire.

Cet ouvrage retranscrit l'article de Blanche dans « l'Écho de Paris » du 15 avril 1914. On y trouve déjà une critique du lecteur qui n'est plus capable de lire plus qu'un article ! Il souligne l'originalité littéraire de Proust autant que son talent de portraitiste : « Il regarde les hommes, avec une loupe, longuement, patiemment, distingue en eux des nuances qui nous échappent à nous, gens trop pressés dans le siècle ».


On peut lire également, l'hommage à Marcel Proust, NRF numéro 112 du 1er janvier 1923. Jacques-Émile Blanche y relate le parcours de Proust, défendant sa vie de dandy mondain sans laquelle il n'aurait rien eu à décrire.

Le dernier texte Extrait de mes modèles, Stock, 1929 est également un bel hommage à l'écrivain.

Le peintre revient sur l'évocation avec son ami, de l'affaire Dreyfus. Ce passage est excellent.  On sent, derrière le beau langage de Marcel Proust, une ironie particulièrement mordante.


Ce petit ouvrage est parfait pour qui voudrait se faire une idée de la vie de Marcel Proust, de son œuvre et de son temps, sans pour autant plonger dans une foultitude de détails.

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