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Rien n'est noir

Berest Claire

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Stock, 2019


"Frida parle haut et fort, avec son corps fracassé par un accident de bus et ses manières excessives d'inviter la "muerte" et la "vida" dans chacun de ses gestes. Elle jure comme un charretier, boit des trempées de tequila, et elle ne voit pas où est le problème.

Frida aime par-dessus tout Diego, le peintre le plus célèbre du Mexique, son crapaud insatiable, fatal séducteur, qui couvre les murs de fresques gigantesques.”


Un bel hommage à Frida Kahlo qui a largement été une femme hors norme. La vie de cette femme est un poème : souffrance, passion, liberté, création... et c'est un peu comme un poème qu'est écrit ”Rien n'est noir”. C'est beau mais parfois l'aspect poétique, l'accumulation de métaphores et d'images m'ont semblé trop forcés.

Comme un tableau, les grands événements de la vie de Frida sont introduits par une nuance de couleur : bleu, rouge, jaune, noir. On suit avec une certaine passion le destin de cette femme dont le corps ne sera que douleur.

À 18 ans, elle est victime d'un terrible accident de bus, décrit magistralement par Claire Berest. Colonne vertébrale fracturée en trois endroits, clavicule cassée, des côtes brisées, la jambe droite fracturée en 11 endroits, pied droit broyé, épaule gauche démise, bassin fracturé, abdomen transpercé... après cette énumération, on ne peut qu'être admiratif face à cette femme qui malgré tout veut danser, aimer, créer !!

On assiste à la naissance d'une artiste. Frida peint comme un passe-temps et il lui faudra des années pour se vivre comme une artiste peintre.

Car avant tout, elle ne se sent que l'amoureuse de Diego Rivera.

Si beaucoup de moments de sa vie sont intenses voire dramatiques, il n'en sont pas moins empreints d'humour. On s'amuse d'une Frida, colorée de ses jupons mexicains, avec ses fleurs dans les cheveux, lançant, mine de rien, des provocations à la table des Rockefeller. On sourit de la voir détester André Breton qu'elle perçoit comme un petit dictateur du surréalisme.

Si Claire Berest nous peint une Frida au caractère bien trempé, on regrette de ne pas autant voir la Frida féministe et très politisée.

Dans ”Rien n'est noir”, on retient surtout l'amoureuse complètement dépendante de sa passion pour Diego. Il me semble que c'est un peu restrictif.

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