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Rien où poser sa tête

Frenkel Françoise

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Gallimard, 2015


“En 1921, Françoise Frenkel fonde la première librairie française de Berlin. Contrainte en 1939 de fuir l'Allemagne, elle gagne la France où elle espère trouver un refuge. C'est une vie de fugitive qui l'attend jusqu'à ce qu'elle réussisse à passer clandestinement la frontière suisse en 1943...”


“Rien où poser sa tête” a été publié en septembre 1945 en Suisse. En 2010, un exemplaire du livre est retrouvé à Nice dans un vide-grenier. Il est alors réédité en 2015.

C'est un magnifique témoignage qui illustre la terrible vie des persécutés.

Seul le début se déroule à Berlin, et c'est à ce titre qu'il figure dans cette escapade mais pas que...

Ce beau texte ne doit plus risquer de tomber à nouveau dans l'oubli.

Françoise Frenkel est née en Pologne et a fait ses études en France. Les premières pages expliquent très bien la naissance de sa vocation de libraire.

Installer une librairie française à Berlin, dans les années 20, est un sacré défi.

Malgré les rancunes qui suivent la Première Guerre mondiale, le désir de culture fera le succès de la librairie et l'auteur connaîtra des années de bonheur.

La montée du nazisme sonnera la fin de cette belle aventure littéraire mais surtout jettera l'auteur dans la tourmente. Elle vivra, au plus près, le boycott des magasins tenus par des Juifs, le barbouillage odieux des vitrines, l'incendie de la synagogue...

En 1939, Françoise Frenkel fuit l'Allemagne et s'ouvre pour elle, une vie de fugitive : se cacher, fuir, éviter à tous prix la déportation... le chemin sera long : Paris, Avignon, Nice, Annecy et périlleux, fait de belles rencontres mais aussi de dénonciations, d'incarcérations..

Le récit s'achève en 1943, à l'exact instant où Françoise Frenkel passe clandestinement la frontière suisse, on ne saura rien du reste de sa vie.

De même, curieusement l'auteur ne fait absolument jamais mention de son mari avec qui elle a pourtant tenu la librairie. Celui-ci a quitté Berlin avant elle, arrêté lors d'une rafle à Paris en juillet 42, il est mort à Auschwitz.

Dans sa préface, Patrick Modiano explique avec justesse pourquoi il préfère “ne pas connaître le visage de Françoise Frenkel...”

Il est vrai que dans un sens cela donne la force du texte.

Cependant, on s'attache tellement à cette femme qu'on aimerait poursuivre avec elle sa vie et savoir ce qu'elle est devenue ainsi que sa mère à qui elle pense tant et qui est restée en Pologne.


 

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