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Le royaume de Saguenay

Bardon Stéphane

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Éditions Complicités


« Saint-Malo, 1536. Le navigateur Jacques Cartier ramène dix indigènes de son deuxième voyage exploratoire au Canada. Leur séjour au royaume de France connaîtra un retentissement extraordinaire, au point que leur chef Donnacona, seigneur du Canada, sera présenté en grande pompe à Sa Majesté François Ier… »


Le royaume de Saguenay est un roman historique très agréable à lire. 


Dès l'avant-propos, l'auteur est clair : les dix indigènes ramenés en France ont bel et bien existé. Ils y ont vécu aux frais du roi et leur séjour a eu un grand retentissement dans tout le royaume. Par contre, le peu d'informations sur leur vie quotidienne a donné envie à Stéphane Bardon de l'imaginer.


Le lecteur est plongé dans l'ambiance du XVIe siècle. François Ier, amateur de plaisirs, se partage entre Fontainebleau et Villers-Cotterêts pour s'adonner à la chasse et offrir des fêtes somptueuses.

Parallèlement, il s'interroge sur la nécessité d'uniformiser la langue sur l'ensemble du territoire, déplorant la désorganisation de ses armées sur les champs de bataille, faute qu’un Breton ne comprenne pas un Lorain !


Le train de vie de la cour et les guerres contre Charles Quint sont coûteuses. Quand Donnacona, révèle l'existence d'un royaume d'une richesse incommensurable, il éveille la convoitise de la couronne. Mais cette légende ne serait-elle pas une ruse des indigènes pour retourner chez eux… avant d'être décimés par les maladies du vieux continent ?


Le choc des cultures est décrit avec subtilité et sensibilité. Les indigènes, appelés à l'époque « sauvages » sont exhibés et moqués. Leurs coutumes sont dépréciées et nombre d'observateurs les pensent sans intelligence et sans âme.

À l'inverse Donnacona et les siens trouvent les Européens très laids, leurs poils ( de barbe ) les faisant ressembler à des animaux et leur odeur est très incommodante.

Les confrontations sont très intéressantes et développent plusieurs thèmes : la vie quotidienne, la religion, le pouvoir, la beauté…


Donnacona se plie aux recommandations de Jacques Cartier pour plaire au roi. Si il s’offusque de ne pas être traité en égal par François Ier, il a compris que c'est le seul moyen de revoir sa terre et les siens. De plus, impressionné par le nombre de Français et leur puissance de feu, il voit les bénéfices qu'il pourrait tirer d'une alliance avec ce roi, à la stature qui lui semble démesurée !

Si les royaumes européens se font la guerre, les tribus canadiennes ne sont pas en reste en matière de conflits.


Suivre ces dix indigènes à la cour, à Saint-Malo ou encore dans les rues de Paris est très instructif mais également très émouvant.

Le lecteur, plein d'empathie pour le fier et très fin observateur Donnacona, espère jusqu'au bout qu’il survivra au déracinement forcé par les Blancs !

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