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Les sept livres de Helsingfors

Kjell Westo

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Gaïa Éditions, 2008


« En 1905, la Finlande, longtemps sous domination suédoise, est un grand duché de Russie. Elle gagne son indépendance en 1917 et sera le théâtre d'une véritable guerre civile. Dans les artères de la ville d'Helsinki, autrefois appelée Helsingfors, de jeunes gens croisent leurs destins : prolétaires, bourgeois, femmes libres sur fond de prohibitions, de jeux olympiques, d'art photographique… »


Cette saga qui court de 1905 à 1938, nous permet de découvrir l'histoire méconnue, pour nous, de la Finlande. En suivant principalement : Eccu, Cedi, Lucie et Allu, un tableau de la société finnoise et des grands événements du pays, s'offrent à nous.


Ce roman est à la fois très prenant et instructif. Certains éléments nous échappent mais cela ne gêne pas la compréhension de l'ensemble et encore moins de l'essentiel. Des références géographiques sont sûrement parlantes pour les natifs d’Helsinki… plus nébuleuses pour les lecteurs étrangers. 

La ville est un archipel ce qui ne l'empêche pas d'être coupée en deux avec d'un côté les bourgeois et de l'autre les « rouges ». 


D'autres personnages gravitent autour des quatre principaux, nous permettant d'entrer dans l'intimité de toutes les couches de la société et toutes les idéologies.


Allu est né dans le milieu ouvrier pauvre. Il espère un monde meilleur et plus égalitaire mais après la tentative de prise de pouvoir, avortée, par les rouges, le monde ouvrier sera longtemps poursuivi par la haine des bourgeois. 

Eccu et Cedi, nés « du bon côté de la barrière », participeront à la guerre civile pour défendre les privilèges de leur classe. Les horreurs auxquelles ils participeront, les marqueront profondément et durablement bien que de manière très différente.

Eccu, incapable de trouver le bonheur,  se réfugiera dans l'alcool. Cedi, lui,  poursuit les rouges d'une violente haine qui le ronge.

Dans ce monde d'hommes, Lucie entend vivre comme bon lui semble, n'hésitant pas à défrayer la chronique mondaine.


Les personnages se croisent au gré des péripéties, se lient et se délient au rythme d'une vie politique tumultueuse qu'on ne soupçonnait pas en tant que lecteur ignorant de l'histoire de la Finlande.

Si toute guerre est traumatisante, on constate une fois de plus à quel point une guerre civile laisse des traces sur plusieurs décennies.


Les sept livres de Helsingfors est aussi une bonne entrée en matière pour essayer de comprendre pourquoi la Finlande possède deux langues officielles : le finnois et le suédois, cet état de fait n'étant pas étranger aux conflits sociaux et politiques.

Ce roman permet également de traverser Helsinki (en finnois) Helsingfors (en suédois) au plus fort de son expansion, la ville n'étant devenue la capitale qu'en 1812.

On suit les personnages, entendant leurs pas crisser dans la neige l'hiver, puis patauger dans la boue au printemps.

Les sept livres d’Helsingfors est un roman qui tient en haleine jusqu'au bout avec beaucoup de personnages très différents, terriblement humains.

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