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Soleil amer

Hassaine Lilia

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Gallimard, 2021


« À la fin des années 50, dans la région de l'Aurès en Algérie, Naja élève seule ses trois filles depuis que son mari Saïd a été recruté pour travailler en France. Quelques années plus tard, devenu ouvrier spécialisé, il parvient à faire venir sa famille en région parisienne. Naja tombe enceinte, mais leurs conditions de vie ne permettent pas au couple d'envisager de garder l'enfant… »


En peu de pages,  Lilia Hassaine parvient à peindre trente années de notre société.

En peu de mots mais avec une grande justesse, on perçoit la difficulté de s'intégrer à une société qui n'est pas la sienne. Même fantasmé, l'exil devient déchirement, d'autant plus quand les conditions de vie à l'arrivée sont loin d'être celles qui étaient rêvées.


Ce roman traite un ensemble de sujets très intéressants. Saïd fait partie de ces ouvriers immigrés recrutés en Algérie pour travailler en France. Comme beaucoup, il a connu les bidonvilles de la région parisienne puis les foyers de travailleurs avant son installation en HLM avec sa famille.


À travers Naja et sa famille, on traverse l'histoire. Leurs enfants vivront des vies  différentes selon leur position dans la fratrie, mais également par rapport à l'évolution de la société. Les libertés des uns et des autres seront donc dissemblables, les difficultés sociales rattraperont les moins entravés.

On vit l'âge d'or des cités HLM, lieu où tous les horizons devaient se côtoyer en harmonie. Naja est malheureuse dans son foyer mais trouve l'amitié dans son immeuble.


La  crise pétrolière de 1974 marquera le début de l'abandon de ces cités. Les investissements se font de plus en plus rares, la garderie ferme, il n'y aura plus d'activités proposées aux enfants. Les postes de gardien ne sont plus renouvelés, L'entretien va de plus en plus laisser à désirer. Les années 80 ouvrent la voix de la drogue, échappatoire d'une triste vie pour les uns, argent facile pour les autres...

Tout au long du roman, la thématique sociale suit le fil d'une histoire plus personnelle avec l'évocation de la difficulté liée à la perte d'un enfant et toute la problématique qui découle du poids d'un secret de famille.


Dans ce roman très bien écrit, on suit chacun avec intérêt. On peut parfois être frustré de ne pas en apprendre plus sur certains personnages. Mais c'est aussi parce que ce roman est bref, qu'il va à l'essentiel, que cela fait toute sa force.

Ce n'est pas une grande saga familiale qui nous noierait dans des grands sentiments. C'est un roman percutant qui décrit une réalité sans fard.

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