Souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol

tome 1 : La Gloire de mon père, 1957

tome 2 : Le Château de ma mère, 1958

tome 3 : Le Temps des Secrets, 1960

tome 4 : Le Temps des amours,1977

Édition Grasset Fasquelle

« Un petit marseillais il y a un siècle : l'école primaire, le cocon familial, les premières vacances dans les collines à la Treille, la première chasse avec son père… »

Les quatre volumes des Souvenirs d'enfance vont bien au-delà de l'image première que nous en avons. Certes, on y trouve les descriptions « amoureuses » et fantasmées d'un terroir dont tout le monde sait qu'il lui est très cher. Mais il s'agit également d'un roman d'apprentissage.

Au fil des livres, on assiste à la sortie de l'enfance du petit Marcel. Si les deux premiers tomes sont largement tournés vers la famille, les deux suivants s'ouvrent sur l'extérieur du cocon familial avec l'entrée au lycée de Pagnol.

Dans La Gloire de mon père, on prend plaisir à découvrir le petit monde de l'auteur. Son père instituteur, profondément républicain et laïc, est la figure centrale. Aux yeux de son fils il est le détenteur de tous les savoirs. 

Sa mère, douce et fragile, donne à son fils l'envie permanente de la protéger. Son frère, dont les expériences sur les insectes de la garrigue, font souligner malicieusement par l'auteur que les enfants ne sont pas naturellement des anges.

L'oncle, fervent catholique et très jovial, promet de belles discussions avec son beau-frère. Sa tante qui n'a pas son pareil pour détourner les sujets de conversation qui pourraient assombrir les belles vacances d'été.

Dans les premières pages, on découvre la place de l'instituteur dans la société du début du XXe siècle, mais aussi ses conditions de vie. On chemine avec l'auteur sur le sentier des vacances à une époque où aller de Marseille à la Treille était une véritable expédition.

Marcel fera de ses vacances dans ce qu'il n'aura de cesse d'appeler « ses chères collines » l'apprentissage de la nature, de la liberté puis dans Le château de ma mère, de l'amitié.

À chaque étape de ses séjours, il découvrira également les réalités du genre humain. Sans que cela n'empêche profondément la belle image que l’auteur a de sa famille, sa perception en sera moins idéalisé.

Le troisième volume voit le monde de Marcel s'ouvrir un peu plus encore. Il tombe amoureux d'une petite originale qui lui fait perdre toute clairvoyance au point de délaisser son ami des collines. La petite lui fait avaler n'importe quoi, au sens propre comme au sens figuré.

L'entrée au lycée va petit à petit faire vivre au jeune Marcel des expériences et des aventures en dehors de sa famille. Ne rentre plus à la maison que ce qu'il veut bien raconter de sa journée.

En lisant les quatre volumes à la suite, on voit un enfant grandir.

La lecture est très plaisante car si l'écriture est pleine de tendresse elle n'en n'est pas moins d’un humour très savoureux. Certains passages sont d'une drôlerie irrésistible !