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Terminus Berlin

Hilsenrath Edgar

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Le Tripode, 2019


“Edgar Hilsenrath raconte avec dérision le destin d'un alter ego littéraire, qui près de 30 ans après avoir quitté l'Europe et ses fantômes, retrouve son pays natal.

Mais Lesche, traumatisé par son expérience du ghetto, peine à trouver sa place dans un Berlin marqué par le consumérisme et la chute du mur.”


Edgar Hilsenrath, écrivain de la Shoah et de l'exil, n'a été publié en Allemagne qu'une fois que ses livres soient devenus des best-sellers aux États-Unis.

Longtemps, les éditeurs allemands ont craint la réaction du public face à l'approche très crue de l'auteur sur la Shoah.

Il est vrai que l'écriture de Edgar Hilsenrath tranche complètement avec l'image que l'on a habituellement des romans qui traitent de cette période. Le sexe est très largement présent et on sent, l'auteur vieillissant très tourné vers le sien.

En plus de livrer un passé tragique, et on mesure à quel point il est littéralement impossible d'en sortir, l'auteur fait une critique acerbe de l'Allemagne d'aujourd'hui. La page est impossible à tourner.

Malgré la fin de la guerre, le mur et sa chute... il semble à l'auteur qu'il n'y a décidément qu'en Allemagne qu'on sent plus qu'ailleurs, qu'on est juif.

D'une part parce que les groupuscules néonazis ont toujours les mêmes odieuses et violentes manières de vous le signifier. D'autre part, les “autres” en font toujours trop pour camoufler leur mauvaise conscience.

Lesche, écrivain sans le sou, libidineux et coureur de jupons est retourné en Allemagne par amour et besoin de la langue. Pourtant on l'avait prévenu : “c'est une mauvaise blague. Pourquoi les Allemands auraient-ils besoin d'un mémorial ? Le pays tout entier est un monument à l'Holocauste.”

Ce roman est très particulier, à la fois farfelu et grave, tendre et piquant.

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