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Le testament russe

Sinha Shumona

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Gallimard, 2020


“À Calcutta, dans les années 1980, Tania, une jeune bengalie, détestée par sa mère et mise à l'écart par les adolescents de son âge, trouve refuge dans les livres. Elle se prend de passion pour le destin tumultueux d'un éditeur russe, fondateur des éditions Raduga, dont la fermeture a été ordonnée en 1930.

Elle retrouve la trace de sa fille Adel, octogénaire, dans une maison de retraite de Saint-Pétersbourg et décide de lui écrire.”

Ce roman, au départ intéressant et original, laisse malheureusement un goût d'inachevé.

Pour une fois le lecteur est confronté à un visage un peu différent de Calcutta. On n'est pas plongé dans l'horreur d'un bidonville. On découvre qu'il y a des livres et des idées politiques. Cela n'amoindrit pas le fait qu'on est confronté à une forme d'oppression. Le poids de la famille et de la culture traditionnelle sont si oppressants que la petite Tania, en ne suivant pas les chemins tracés, en devient aux yeux du lecteur, une véritable héroïne.


Sa vie commence bien difficilement, puisque détestée par sa mère pour l'unique raison qu'elle est née fille.

La proximité qu'elle aura avec son père finira malheureusement par avoir ses limites qui sont celles de la fin de l'enfance.

Seule la littérature russe l'accompagnera jusqu'au bout de son combat. Enfant, elle emprunte les livres des auteurs russes dans l'échoppe de son père. Plus tard, elle entreprendra l'apprentissage de la langue. Elle se rapprochera également d'étudiants communistes.

À travers son intérêt et ses découvertes, on fait connaissance avec Lev Moisevitch Kliatchko, éditeur russe tombé dans l'oubli.

Le parallèle est original, d'un côté le rapport à la littérature dans l'Inde de la fin du 20e siècle, de l'autre le rapport à la littérature dans la Russie du début de ce même siècle.

Des deux côtés, on bâillonne. En URSS, on fait taire écrivains et poètes qui ne sont pas dans la ligne (souvent variable !) du parti. En Inde, on muselle les filles qui ont des velléités d'indépendance.

Ce roman fait une belle place aux femmes et à la littérature. Cependant j'ai regretté d'avoir le sentiment de rester sur ma faim. Une pointe de déception d'avoir traversé presque un siècle et deux pays pour ne pas aller au bout de l'histoire


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