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La tour abolie

Mordillat Gérard

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Albin Michel, 2017


“Quand les pauvres n'auront plus rien à manger, ils mangeront les riches”.

La Tour Magister : 38 étages au cœur du quartier de la Défense. Au sommet, l'état-major, gouverné par la logique du profit.

Dans les sous-sols et les parkings, une population de misérables, rendus fou par l'exclusion. Deux mondes qui s'ignorent, jusqu'au jour où les damnés vont transgresser l'ordre social."


Quel gâchis ! Où est passée la plume brute mais percutante de Gérard Mordillat, que l'on avait tant appréciée avec “Les vivants et les morts” ?

La tour abolie est une vraie déception.

Le propos initial était pourtant intéressant et louable. La tour dans laquelle se déroule l'action est le symbole parfait de la société en prise avec un capitalisme sauvage.

Au sommet, les puissants qui jouent avec les milliards, qui trament sans cesse pour monter plus haut, mais qui perdent leur vie à s'épuiser pour garder leur poste privilégié.

Dans les sous-sols, les laissés-pour-compte de la société. Chaque niveau correspond à un degré de pauvreté. Si au moins 1, on trouve des salariés pauvres, immigrés, sans papiers, au moins 7, on touche le fond avec les junkies décrits comme des zombies.

L'image choisie par Mordillat est forte et plutôt à propos par les temps qui courent.

Mais passées les premières pages, plutôt réussies, qui plantent le décor et présentent les nombreux personnages qu'on va suivre, le livre dérape complètement.

Les personnages des sous-sols emploient un langage quasi incompréhensible, un espèce d'argot trash très fastidieux à lire, à tel point qu'on se prend à tourner les pages très rapidement, ne lisant qu'en diagonale,  juste pour le sens général.

Un des personnages sombre dans la folie. Ses errements sont d'un ennui terrible à lire.

Certes, il est question de montrer que, même dans les étages supérieurs, on n'est pas à l'abri, qu'on peut tout perdre, mais sa folie nous entraîne dans un délire, loin du réel,  et je n'y ai trouvé aucun intérêt avec le propos initial.

Le seul point commun entre tous les occupants de cette tour, c'est le sexe. Tout le monde couche avec tout le monde ! Dans ce domaine, le livre sombre carrément dans l'absurde.

L'auteur semble s'être égaré après les 100 premières pages de son roman.

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