collection Anacharsis, 2020

« L'oeil chafouin, le poil hirsute, Paul Cézanne crapahute par les collines, suant sous son melon, le dos courbé sous le poids du chevalet. Apparaît la bottine d'une femme, gisant sur un talus, et c'est le drame… »

Dans ce petit livre, Paul Cézanne devient le personnage d'une fiction bien étrange dont il nous a semblé manquer les clés. 

On retrouve bien tous les éléments connus de la personnalité du peintre : bougon, colérique, capable de grossièreté...

Seule sa peinture est au centre de sa vie.

Paul Cézanne arpente la campagne provençale, son « modèle » de prédilection est la Sainte Victoire. En le suivant durant trois jours, le lecteur a un bon aperçu de son caractère et de ses conditions de vie.

Plutôt solitaire, il n'est pas très fréquentable car bien peu aimable et semble peiner à achever ses toiles. Saisir la lumière et les couleurs est pour l'artiste une quête qui le laisse à chaque fois insatisfait de son travail.

La description du peintre est le seul élément intéressant de ce court roman. Au-delà de cet aspect, l'histoire n'a aucun sens. L'introduction de la mythologie dans la narration laisse perplexe ! Paul Cézanne rencontre un sphinge (pendant féminin du Sphinx), une muse, Pégase, le Minotaure, un faune…

On peine à trouver un intérêt à ces passages.

Cézanne le peintre de la Sainte-Victoire et des natures mortes n'est pas connu pour avoir eu un intérêt quelconque pour les personnages mythologiques.

De même que le lecteur reste sur sa faim en ce qui concerne le « drame » annoncé en quatrième de couverture.

On ne sait plus si Cézanne est dans le réel ou dans un rêve.

On comprend bien que le peintre est sans cesse entravé dans son travail mais symboliser ses entraves par des chimères n'aide pas à la compréhension d'un artiste majeur de son temps.

C'est dommage car les passages qui touchent au réel et à la peinture sont écrits avec une grande justesse.