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Les vies rêvées de la baronne d'Oettingen

Snégaroff Thomas

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Albin Michel, 2024


« Qui était Hélène d’Oettingen née Elena Miontchinska en Ukraine avant de devenir l'une des grandes figures de la Belle Époque  ? Peintre, poétesse, romancière, cette femme passionnée et avant-gardiste fut à la fois muse et mécène empruntant autant de pseudonymes que de vies. Derrière, une seule et même personnalité hors du commun. »


Ce livre est un bon moyen de découvrir une femme libre (comme il y en a plus que ce que l'histoire a semble-t-il voulu garder !) tout en se plongeant dans une époque artistiquement très foisonnante.

C'est dans l'héritage de son arrière grand-père que Thomas Snégaroff en a appris plus sur cette personnalité dont il a toujours perçu qu'elle n'était pas très appréciéede sa famille, sans jusque-là savoir pourquoi. 


C'est pour l'auteur l'occasion de revenir sur l'histoire, très intéressante des siens. Son arrière-grand-père, juif, russe en exil, suite à la révolution manquée de 1905, change de nom et devient imprimeur à Paris.

La baronne d’Oettingen  suit le même chemin mais dans des conditions bien différentes. Elle est riche et ce n'est pas un exil, mais une forme de fuite pour vivre libre.

Faisant fi des conventions sociales de son milieu, elle ne doit son titre que d'un mariage qui n'aura duré qu'un an. 

À Paris, elle dépense sans compter pour mener grand train et pour ses passions : l'amour et les Arts. Elle va côtoyer, soutenir, admirer toute la bohème bouillonnante de Montmartre, puis Montparnasse. On croise avec grand plaisir Apollinaire avec ses rires tonitruants et ses désespoirs amoureux. On revit la fin de vie du Douanier Rousseau dont beaucoup pressentent que ses toiles auront une grande valeur financière dans un proche avenir. On asiste à la déchéance de Modigliani qui creuse sa tombe dans les drogues et l'alcool.


Hélène d’Oettingen multiplie les amants, mais celui qui partagera sa vie jusqu'au bout c'est Serge, son cousin peintre, avec qui elle s'est lancée dans la vie parisienne. Elle même artiste, elle a multiplié les noms d'emprunt pour ses écrits et peinture.


On sent chez cette femme un fort caractère mais en même temps des prédispositions à une nostalgie teintée de tristesse. Ses listes « de ce qu'elle ne pourra plus découvrir », qu'elle dresse à chaque moment fort de sa vie en témoignent.

La baronne ne s'est jamais préoccupée de l'argent jusqu'à ce qu'il cesse d'arriver de ses terres d'Ukraine. Si elle semble peu intéressée par la politique et les événements qui secouent son pays, la chute du tsar va sonner sa ruine. Cette femme artiste et mécène finira pauvre, seule et oubliée de tous.


Le livre de Thomas Snégaroff nous fait découvrir une personnalité particulière. Il va peut-être faire révéler au grand  public l'art de cette femme.

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