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Les Zola

Marcaggi Méliane etChemamac Alice

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Dargaud 2019

“On connaît l'immense écrivain des Rougon Macquart et l'auteur engagé de j'accuse mais que savons-nous d'Émile Zola l'amoureux ? Quelles ont été les femmes de sa vie ? Comment l'ont-elles aidé à accomplir son œuvre ? Au prix de quels sacrifices ?”


Une très bonne bande dessinée, bien écrite autant que bien illustrée. Certaines planches ont un graphisme qui porte le propos, d'autres plus artistiques soulignent une grande qualité esthétique. Si ce n'était sacrilège, on découperait bien quelques vignettes pour les encadrer.

Le seul défaut de cet ouvrage tient sûrement dans son titre !

Chez les Zola il est vrai, il n'y a pas que Émile. Il y a sa mère, sa femme, sa maîtresse, ses enfants et c'est un peu ce que promet titre et quatrième de couverture.

Or, en toute objectivité, la bande dessinée aurait dû s'intituler ”Alexandrine Zola”.

Choisir de parler d'elle, n'est pas un mal, bien au contraire. Il est totalement salutaire de faire enfin sortir les femmes de l'ombre des grands hommes. Par contre, j'aurais préféré que le propos soit plus clairement établi.

Les premières pages sont consacrées aux amours libres d'Alexandrine qui s'appelle alors Gabrielle et dont Cézanne dit "qu'elle appartient à tout le monde".

On comprend bien pourquoi, fortune faite, madame Zola n'aura pas très envie de maintenir des liens étroits avec le peintre pourtant ami d'enfance d'Émile.

De nombreuses pages décrivent par le menu l'enfance et la vie de jeune fille d'Alexandrine. C'est très instructif tout en étant un beau témoignage de la condition féminine au 19e siècle.

On regrette tout de même que l'impasse sur l'enfance pauvre d'Émile Zola soit si grande. Après tout, dans la tribu des Zola, avant Alexandrine il y avait la mère de l'écrivain. Cette dernière aurait mérité qu'on s'attarde un peu sur les difficultés de sa vie.

Ici tout est vu par le prisme d'Alexandrine : celle qui croit en son talent, celle qui fait bouillir la marmite avec trois fois rien, celle qui l'entraîne dans le Paris populaire pour nourrir son œuvre, celle qui crée un cercle littéraire autour de son mari…

Il est vrai que dans tous les ouvrages, on constate qu'Alexandrine Zola a toujours mis en œuvre les conditions pour que Émile Zola puisse écrire.

Cela dit il n'est peut-être pas utile d'en faire trop…

N'oublions pas tout de même que la plume, c'est Émile qui la tient et que si il a eu beaucoup besoin de sa femme, ce n'est pas pour découvrir la misère qu'il a lui même beaucoup côtoyée.


 

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