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Parcours autour

du jardin du Luxembourg

Un des endroits les plus agréables de Paris. Havre de paix pour les badauds, pour les touristes exténués, pour les étudiants bavards et les écoliers rieurs. Prévert qui dans son enfance a vécu rue de Vaugirard nous l'a très bien dit : "j'attendais 4 heures, j'attendais le Luxembourg".

Une expo...

Pissarro à Éragny. La nature retrouvée

Musée du Luxembourg

19 rue de Vaugirard 75006 Paris

du 16 mars au 9 juillet

10h30-18h du lundi au jeudi

10h30-19h du vendredi au dimanche

(visite ludique pour les enfants et possibilité d'ateliers)

 

Le musée du Luxembourg a été le premier musée français ouvert au public en 1750.

Géré par le Sénat, ce lieu d'expositions d'art est installé dans une aile perpendiculaire à l'Orangerie du Palais du Luxembourg.

L'exposition Pissarro est agréable, à taille humaine et avec l'audioguide on ne s'y ennuie pas.

En une heure, on voit de belles productions et on apprend plein de choses.

Le thème est restreint, il ne s'agit pas de couvrir l'ensemble de l'oeuvre de Pissarro (né en 1830, mort en 1903) mais on suit l'évolution de son art,  de son installation à Éragny en 1884 jusqu'en 1902. On assiste à son passage de l'impressionnisme au pointillisme.

Il s'agit donc principalement de paysages champêtres suivant le fil des saisons.

Une petite salle est consacrée à ses idées politiques. Pissarro est un partisan de la cause anarchiste.

En 1889, il élabore un album de 28 illustrations anarchistes réalisées à la plume, intitulé “Turpitudes sociales”. Cet album n'a circulé que dans sa famille. C'est bien dommage car les illustrations sont magnifiques.

Une petite ballade...

Le jardin du Luxembourg

Je ne vais pas vous cacher que c'est mon jardin parisien préféré !

Sa situation, son ambiance et son agencement en font un endroit vraiment très sympa.

Crée en 1612 à la demande de Marie de Médicis pour accompagner le Palais du Luxembourg, il appartient aujourd'hui au domaine du Sénat.

Le lieu est chargé d'histoire : Rousseau en 1741 arpentait “l'allée des philosophes”, à la révolution, Danton, Desmoulins y sont détenus avec 800 autres car le palais est transformé en prison.

Sous le Second Empire, l'histoire du jardin est marquée par les travaux d'urbanisme du baron Haussmann.

Sous l'Occupation, le Palais du Luxembourg est le siège de l'état-major de la troisième flotte aérienne allemande.

De beaux bâtiments, de beaux espaces verts, le jardin est aussi le domaine des sculptures et fontaines. Impossible de tout citer...“statue de la liberté” (1889) réduction en bronze d'Auguste Bartholdi, monument à Georges Sand (1904) marbre blanc par François Sicard, stèle en hommage aux esclaves des colonies françaises inaugurée en 2011.

En plus de tout cela, c'est un jardin d'activités : tennis, basket, échecs, poney pour les plus petits, sans oublier les aires de jeux, le traditionnel Guignol et le manège !

Il est vrai qu'aux beaux jours, les chaises sont prises d'assaut mais aujourd'hui, s'asseoir est devenu gratuit... plus de chaisières à l'horizon !

 

Depuis quelques années, des expos photos sont installées sur les grilles du jardin, de la sortie du RER en se dirigeant vers la rue Vaugirard.

En ce moment : “ Jardins extraordinaires”

Quelques photos en noir et blanc du jardin du Luxembourg puis une série des plus grands jardins de France. Le plus souvent, il s'agit de jardin liés à des châteaux mais il y a aussi Crozon dans la Creuse ou encore la Jaÿsinia à Samoëns.

Un théâtre...

La comédie Saint-Michel, 95 boulevard Saint-Michel, 75005 Paris.

Un théâtre dédié aux spectacles pour enfants et aux comédies. C'est dans ce premier domaine que je l'ai le plus fréquenté.

Le petit devenu “préado” connait bien ce lieu chaleureux, aux spectacles jeune public de très bonne qualité. Après avoir vu, Le médecin malgré lui, Le malade imaginaire, Les Femmes savantes, Cyrano de Bergerac, cette fois-ci c'était “l'Odyssée de bric et de broc d'à-peu-près Homère”

Une pièce...
Une librairie...

“L'odyssée de bric et de broc" d'à-peu-près Homère. Metteur en scène Logan Antuofermo.

Comédiens : Salomé Benchimal, Martin Alcouffe, Hugo Pacitto, Thibault Prigent, Logan Antuofermo, Pauline Marey-Semper.

 

du 4 janvier 2017 au 31 août 2017

Le mercredi à 16h30, le dimanche à 14h.

Après 10 ans de guerre contre les troyens, c'est,  victorieux qu'Ulysse et son équipage reprennent la mer afin de rejoindre Ithaque, leur terre natale. Mais la route d'Ulysse est parsemée d'embûches. C'est cette épopée qui est revisitée ici de façon cocasse.

Quelle performance ! Le texte d'Homère n'est pas simple, mais remanié ainsi et à grand coup d'effets burlesques, ça passe. Petits et Grands rient de bon cœur même si ce n'est pas toujours pour les mêmes raisons. On ne peut résister à Athéna en ado boudeuse qui supplie son papounet, Zeus, d'aider Ulysse.

De même que Télémaque, en ado révolté est d'une grande drôlerie. Les acteurs sont vraiment plein d'enthousiasme et d'énergie. Un spectacle tout aussi intelligent que marrant !

Une librairie...

Au jardin du Luxembourg, 7 rue Gay-Lussac, 75005 Paris

C'est minuscule, c'est envahi par les cartes postales, il n'y a que les dix dernières nouveautés mais pas mal de livres de poche et le libraire semble désolé si vous ne trouvez pas votre bonheur. Sur ce parcours, cette librairie a eu le mérite de mettre sur notre route le 18e tome de la BD “les légendaires” dont mon préado est littéralement fan. Apparemment,  chaque tome s'achève sur un suspense insoutenable !

Deux livres...

Saga parisienne

tome 1 : 1940-1958 Un balcon sur le Luxembourg

tome 2 : 1959-1980 D'une rive à l'autre

tome 3 : 1980-2003 Au rendez-vous de l'Heure bleue

 

de Gilles Schlesser

Une famille, trois générations... et des secrets.

 

Le drame se noue en 1942, opposant Pierre Orman résistant de la première heure à son frère, Amédée, collabo et immonde personnage.

La famille traverse l'histoire : l'occupation, la Libération, la guerre d'Algérie, tous les événements politiques,  sociaux,  culturels jusqu'en 2003.

Le premier tome est plutôt réussi. On croise les grands noms de notre histoire et on chemine dans le Paris qu'on aime : Luxembourg, la rue Mouffetard, la Contrescarpe. Avec les générations futures, viendront les Halles, Montmartre et Montparnasse.

Il est vrai que les personnages et les situations sont totalement artificiels. Chacun a choisi une voie qui ne sert qu'à nous y faire rencontrer l'Histoire.

Pierre, écrivain, côtoie Camus, Queneau, Sartre et j'en passe.

Sa femme Ariane dans le monde du théâtre, puis dans les mouvements féministes pour nous faire croiser Gisèle Halimi et Simone Veil.

Son demi-frère,  Olivier, dans le monde du cabaret croise Prévert,  il est un ami de Mouloudji et Barbara. Une Des filles, dessinatrice, assistera au début de Libé... (et je passe : le monde de la pub, de la psychanalyse, des affaires et de l'art...)

Au début, ces artifices sont pour notre plus grand plaisir.

Du coup on ferme les yeux sur les explications quelques peu vaseuses sur les choix si différents des deux frères pendant la guerre.

Les deux livres suivants sont nettement moins bons. Mais voilà, on est complètement happé par cette famille et on ne peut se résoudre à les lâcher avant de savoir ce qu'ils deviennent, d'autant que certaines explications n'arrivent qu'à la toute fin.

On les suit donc, même si ils finissent par nous agacer. Il faut dire que petit à petit la grande histoire disparaît au profit de la petite qui tourne en rond. La famille fonctionne en vase clos. On finit presque par se croire dans “Dallas”.

De même que les choix de l'écrivain deviennent nébuleux.

Quand on choisit de parler d'une famille, si ancrée dans la vie publique et habitant au cœur du 6e arrondissement, on a du mal à comprendre que Mai 68 ne se résume qu'à quatre pages.

Une des filles de la famille habite rue Brisemiche. Elle est témoin de la longue construction du Centre Pompidou mais quid des nombreuses polémiques qui ont entouré cet événement ?

Une “saga parisienne” à lire en vacances ou lors d'un weekend ensoleillé, sur une chaise du jardin du Luxembourg !

Apatride de Shumona Sinha, éditions de l'Olivier 2017.

 

Esha a quitté Calcutta pour s'installer à Paris, la ville dont elle rêvait. Or d'année en année, les déceptions s'accumulent. Tout devient plus sombre et plus violent autour d'elle.

Mina, issu d'une famille de paysans pauvres, vit près de Calcutta. Par ignorance ou par crédulité, elle est entraînée à la fois dans un mouvement d'insurrection paysanne qui la dépasse et dans une passion irraisonnée pour son cousin Sam qui lui fait commettre l'irréparable.

Les vies de Mina et d'Esha sont mises en parallèle. Leurs destins ne se croisent pas mais se répondent dans un livre plein de colère qui m'a très peu convaincue.

Si j'ai suivi avec intérêt la vie de Mina à Calcutta, celle d'Esha m'a laissée perplexe. L'issue du roman m'a carrément laissé un goût amer !

Je suis très attachée au combat féministe mais si je pense qu'il y a encore beaucoup à faire dans le domaine en France, il n'en demeure pas moins que je préfère être femme en France que femme en Inde. Le parallèle entre les destins de Mina et d'Esha me semble donc pour le moins osé !

Il est vrai qu'Esha qui est loin de chez elle, subit de multiples agressions, elle cumule : en tant que femme et en tant qu' étrangère. Mais dès le départ le postulat est faussé , Esha ayant les moyens financiers, sociaux et intellectuels de ses choix. Mina, elle, n'est libre de rien.

Il me semble qu'à vouloir en faire trop, l'auteure décrédibilise son propos initial mais aussi la cause féministe.

Certains passages sont confus car certainement emprunts d'une grande rancœur qui éloigne de l'objectivité et de la force des mots. Ce livre part sûrement d'une bonne intention : dénoncer les violences faites aux femmes mais cela ne suffit pas !

Un resto...

Au petit-suisse, 16 rue de Vaugirard, 75006 Paris

Dans un cadre rétro, cette maison fondée en 1791, propose une cuisine de bistrot simple et efficace en salle, en mezzanine, en terrasse...

Un croque Poilâne très bon dans une assiette bien remplie pour 9 € 80.

Une énorme et délicieuse part de tarte Tatin pour 6,50 €.

L'accueil est très sympathique.

Le serveur garde même son humour face à une cliente qui exige de savoir l'heure précise à laquelle le soleil donnera sur la terrasse !

Un ciné...

Cinéma les 3 Luxembourg

67 rue Monsieur Leprince, 75006 Paris

 

À une enjambée du jardin du Luxembourg, en 1966,  c'est la première salle de Paris à bénéficier du label “art et essai” tout en constituant un complexe, au sens moderne avec ses trois salles superposées.

Un cinéma d'importance dans le monde de la Culture de la fin des années 60 et dans les années 1970. Le cinéma a été rénové. Les toilettes ne sont plus à côté de l'écran donc plus de bruit de chasse d'eau pendant les projections !

Ciné Club, débats, festivals, la programmation est de qualité.

Deux films...

Lion de Garth Davis, 1h58, biopic, drame, USA.

Avec : Dev Patel, Rooney Mara, Nicole Kidman, David Wenham.

 

À cinq ans,  Saroo se retrouve seul dans un train traversant l'Inde qui l'emmène malgré lui à des milliers de kilomètres de sa famille.

Perdu, le petit garçon doit apprendre à survivre seul dans l'immense ville de Calcutta. Adopté par un couple d'Australiens, 25 ans plus tard , Saroo se lance dans la recherche de sa famille en Inde.

Une très belle histoire vraie pour un film... pas très très bon !

La première partie est moins mauvaise que la seconde. On ne peut rester insensible face à ce petit garçon, si expressif, perdu dans la foule qui n'a aucun regard pour lui.

De même qu'on ne peut rester indifférent face à ces enfants mendiants,  pourchassés dans le métro, sous le regard complice des forces de l'ordre, et on le pressent, sûrement pas pour leur offrir un avenir meilleur.

On suit avec intérêt et émotion le terrible parcours du petit Saroo.

Puis malheureusement, le film s'enlise dans le mélo ne cherchant qu'à nous tirer les larmes aux yeux en permanence.

La crise identitaire de Saroo, devenu jeune homme, ses recherches forcément difficiles, ses scrupules vis-à-vis de ses parents,  rendent le film lourd, long et ennuyeux. Il est regrettable qu'on nous ait “vendu” ce film en faisant référence à “Slundog Millionaire”. La déception est assurée car le seul point commun des deux films est qu'il s'agit de l'Inde !

Comme quoi au cinéma, une belle  histoire, ce n'est pas suffisant !

De son côté le “préado” semble avoir plutôt bien aimé même s'il reconnaît avoir trouvé le film un peu trop long.

Noces de Stephan streker, 1h38, drame, Belgique.

Avec : Lina El Arabi, Sébastien Maubani, Babah Karimi, 

1h38, Drame, Belgique.

 

Zahira, belgo-pakistanaise de 18 ans est très proche de chacun des membres de sa famille jusqu'au jour où on lui impose un mariage traditionnel.

Un film qui bouscule et n'ayons pas peur des mots qui révolte.

J'ai lu que pour un certain nombre de critiques officielles, c'était un film qui ne “juge” pas qui ne “dénonce” pas mais qui fait “un constat”.

Certes il y a un constat et il est glaçant. La liberté de la femme est loin d'être seulement liée au lieu de naissance, les traditions familiales et culturelles sont largement importées.

Pour ma part, il me semble tout de même qu'il y a un jugement. On a une totale empathie pour Zahira, se battant pour sa liberté et son émancipation. On peut donc difficilement prendre le parti de ses parents qui même à des milliers de kilomètres de leur village, continuent à subir le regard des autres. Ils se vivent même comme des gens modernes car effectivement grâce à Internet, leur fille va pouvoir choisir entre trois prétendants sur photo et après avoir échangé quelques vagues propos sur Skype !

Le film est subtil et intelligent. Il échappe au simplisme et montre parfaitement bien à quelle point la question des traditions est complexe. Zahira aime sa famille. Elle est donc totalement écartelée entre les exigences de ses parents et ses aspirations de jeune fille au mode de vie occidental. La famille aime Zahira mais le poids des traditions est si étouffant qu' il n'est pas dissociable des sentiments familiaux.

Sa famille préférerait la convaincre que de la contraindre, mais les ressorts sont éternellement les mêmes : la culpabilisation, la honte, la minoration du sacrifice.

Les acteurs sont vraiment très bons. Un film qui remue la part de féministe qu'il y a en chacun de nous ! (hommes et femmes bien entendu !)

Un second théâtre...

Théâtre de l'Odéon

Place de l'Odéon, 75006 Paris

Inauguré en 1782 pour accueillir la troupe du Théâtre français, ce théâtre a largement été témoin de l'histoire : de ses changements de nom durant la Révolution, à son occupation durant Mai 1968.

Sa façade, de style néoclassique, abrite un théâtre “à l'italienne” : scène de forme cubique et salle en demi-cercle sur 4 niveaux.

Le lieu est très beau même si les bonnes places sont rares, prises d'assaut et chères. On peut rapidement être trop loin des acteurs pour profiter pleinement d'une pièce.

Une seconde pièce de théâtre...

“Soudain l'été dernier” de Tennessee Williams. Mise en scène Stéphane Braunschweig.

avec Jean-Baptiste Anoumon, Océane Cairaty, Virginie Colemyn, Boutaina El Fekkak, Glenn Marasse, Luce Mouchel et Marie Rémond.

du 10 mars au 14 avril 2017. Durée 1h35.

 

Soudain l'été dernier, quelque chose s'est rompu. Un poète est mort à l'étranger loin de chez lui. Et sur sa fin , une rumeur affreuse circule…

Pour préserver sa mémoire, sa mère est prête à tout, y compris à faire interner la jeune cousine qui fut la seule à assister au drame.

Le décor est magnifique. Sur scène, un jardin tropical avec arbres, lianes, plantes démesurées, c'est beau et cela symbolise aussi la jungle des sentiments humains.

Les acteurs sont excellents. Pour preuve, je n'ai jamais décroché malgré ma place avec une visibilité médiocre ! Si dans les débuts de la pièce, quelques traits d'ironie cyniques nous font sourire, l'intensité dramatique ne fait que croître durant l'heure et demie de jeu. L'histoire est construite autour d'un événement du passé,  traumatique et violent qui va faire tomber le voile des faux-semblants.

La folle n'est peut-être pas celle qui se trouve à l'asile ! La mère, anéantie par la mort de son génie de fils, n'était peut-être pas si objective et bienveillante que ça.

De même que le poète n'était peut-être pas si génial ni même une si bonne personne qu'il y paraît.

L'affrontement entre le fantasme de l'une et la réalité de l'autre, est impitoyable.

Cette histoire est une énigme qui nous tient en haleine.

Sugar, psychanalyste, fera apparaître la vérité et tentera d'apaiser le conflit entre cette mère monstrueuse et pathétique, et la jeune fille survoltée qui trouble la vie de la famille.

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