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Escapade à Madrid
30 mai 2022
Capitale de l'Espagne, Madrid est située dans la partie centrale du pays. Faire un séjour à Madrid, c'est donc se retrouver au cœur de l'histoire du pays.
Centre de la vie politique, la ville a été le théâtre de toutes les tensions liées aux luttes de pouvoir : des dynasties royales à la République, du franquisme à la démocratie.
Madrid est également une ville d'art dans laquelle se côtoient les différentes époques architecturales. Ses trois musées principaux (Prado, Reina Sofia et Thyssen-Bornemisza) sont parmi ceux les plus visités au monde. Madrid ravira tous les goûts.
On peut déambuler dans un beau décor en ponctuant la balade de pauses sur les terrasses des multiples places. Selon l'heure, on se régalera de « chocolate y churros » ou de tapas.
On peut aussi largement user ses semelles dans les musées avant de souffler sur les « paseos » où au parque del Retiro.
La ville est riche d'activités qu'il est bien difficile d'énumérer dans cette escapade. Comme à notre habitude, nous avons choisi de mettre la lumière sur des lieux qui sont en lien étroit avec les orientations de notre site : les livres avec la visite de la Bibliothèque Nationale, l'art avec le musée Reina Sofia, le théâtre à travers la découverte du Teatro Real.
Bonne visite, bonne lecture !
Petite découverte des incontournables...
Les places
Nombreuses, comme c'est souvent le cas dans les pays méditerranéens, elles sont essentielles à la vie sociale et participent très largement au sentiment de vacances permanentes pour le visiteur. Il y en a tant qu'il serait fastidieux et peu intéressant d'en faire une liste exhaustive. Pour cela nous vous laisserons consulter votre guide préféré.(Guide du Routard, Lonely Planet, Petit Futé….)
La Puerta del Sol
Située au centre de Madrid, elle est devenue l'emblème de la ville. Une plaque matérialise au sol le point kilométrique zéro des routes espagnoles.
Depuis 1967, la place accueille « l'ours et l'arbousier », monument qui représente les symboles héraldiques de la ville.
C'est le point de rassemblement de toutes les manifestations.
La Plaza Mayor
Elle forme un grand rectangle et on y accède par une des neuf entrées sous des arcades. Elle est entièrement piétonne. Ses origines remontent au XVIe siècle où elle constituait alors une des limites de la ville et accueillait un marché.
Ravagée par trois incendies, son visage actuel date de 1854. Elle forme un bel ensemble d'arcades en granit avec des bâtiments d'habitation de trois étages. Les galeries abritent des commerces traditionnels et des cafés haut de gamme.
Plaza Santa Ana
Créée en 1810, cette belle place offre une ombre très appréciée sur ses vastes terrasses. Une statue de bronze rend hommage au poète Frederico Garcia, face au plus vieux théâtre de la ville (1735). Tout autour, on trouve quelques-uns des plus anciens cafés ou bars à tapas de la ville, magnifiquement décorés d'azulejos.
Barrio de Las Letras
En quittant la Plaza Santa Ana par la rue Huertas, on découvre les citations les plus célèbres de la littérature espagnole, gravées sur le sol, rappelant ainsi le passé littéraire du quartier.
C'est là que vivaient certains auteurs (comme Cervantes, bien sûr !) aux XVIe et XVIIe siècle. C'est ici que Don Quichotte a été édité pour la première fois.
Cet ancien quartier d'imprimeurs offre un dédale de ruelles toutes plus charmantes les unes que les autres.
Beaucoup d'établissements gardent une belle esthétique d'antan : balustrades en fer forgé, en bois sculpté, azulejos...
Aujourd'hui considéré comme le lieu incontournable des soirées festives, c'est dans la journée un bel endroit pour flâner le nez au vent.
Gran Via
C'est une des artères principales du centre de Madrid. Longue de 1300 mètres, c'est une sorte de 5e Avenue à la mode espagnole.
Percer cette grandes artères ne s'est ni fait en un jour ni sans difficulté.
310 bâtiments ont été détruits dans le début des années 1900 pour que 30 nouveaux pâtés de maison voient le jour.
La première partie de l'avenue est achevée en 1917. Les cinq années suivantes permettent d'édifier le deuxième tronçon. Quant à la dernière portion, elle a été réalisée entre 1925 et 1932.
Son attrait réside largement dans la grande variété de styles : Sécession viennoise, Art Déco new-yorkais, plateresque (style architectural de transition entre l'art gothique et la Renaissance), haussmannien…
Beaucoup de bâtiments méritent d'être observés en détail.
Une chose est sûre, on ne pourra pas manquer l'immeuble Telefónica, le premier gratte-ciel en Espagne, construit entre 1926 et 1929 .
Plus de 1000 ouvriers ont participé à son édification.
Les blocs de calcaire viennent d'Alicante et ceux de granit de Ségovie.
Durant la guerre d'Espagne, les Forces Républicaines utilisent l'édifice comme tour d'observation. Le bâtiment sera la cible de cent vingt obus en octobre 1936. Beaucoup de correspondants de guerre, comme Ernest Hemingway et John Dos Passos envoient leur compte-rendu d'ici.
Parque du Buen Retiro
Après avoir flâné sur le Paseo del Prado pour faire le plein de culture dans ce qu'à Madrid, on appelle le " Triangle d'or " de l'art (Musée du Prado, Musée Thyssen-Bornemisza, Musée Reina Sofia) on ira faire le plein de verdure dans Parque del Buen Retiro.
Ce parc est l'un des plus grands de la ville. Il est devenu public à la fin du XIXe siècle, après avoir appartenu à la monarchie espagnole.
Un grand étang artificiel met en valeur un monument au roi Alphonse XII assez imposant, constitué de colonnades semi-circulaires. Une roseraie, inspirée de celle de Bagatelle, dans le bois de Boulogne, a été aménagée au début du XXe siècle.
Le parc a été utilisé comme lieu de plusieurs expositions internationales. Il reste en témoignage certains bâtiments : le palais Velasquez (1884), le Palacio de Cristal (1887), devenus aujourd'hui des lieux d'expositions. Ce dernier en forme de croix grecque est presque entièrement en verre. La structure est soutenue par une charpente en fer sur une base en briques décorée de céramique.
Le Paseo de las Estatuas est une grande allée bordée de statuts de rois, sculptées entre 1750 et 1753.
Un kiosque à musique abrite de nombreux concerts gratuits (tous les dimanches, de mai à octobre).
Le parc est également le lieu de la foire annuelle du livre.
Bien évidemment, de nombreux spectacles de marionnettes se produisent les week-ends et durant les périodes de vacances scolaires.
Ce très beau parc de 1,4 kilomètres carrés remplit donc de multiples fonctions : repos, promenades, nature et culture.
Trois musées...
Museo Reina Sofia
Calle de sta Isabel, 52
Ce lieu est incontournable pour tous ceux qui aiment traîner leurs guêtres dans les musées. Cette collection d'art moderne et art contemporain compte environ 162 000 œuvres.
Ouvert en 1992, ce musée particulièrement grand, a investi un ancien hôpital qui date du XVIIIe siècle.
Teatro Real
Plaza de Isabel II
Prendre l'audioguide (qu'en espagnol ou anglais) est indispensable pour profiter entièrement de la visite.
Inauguré en 1850, le théâtre a été modifié de nombreuses fois et a subi plusieurs fermetures. Sa physionomie actuelle date de 1997.
Bibliothèque Nationale d'Espagne
Paseo de Recoletos, 20-22
Cette institution a été fondée en 1711 par le roi Philippe V.
Y sont conservés tous les livres publiés en Espagne. Son emplacement actuel date quant à lui de 1896.
En plus des missions inhérentes à une bibliothèque, un musée s'attache à retracer " l'Histoire du livre ".
Pour se restaurer ou faire la pause...
Café Libertad 8
Calle de la Libertad 8
Assez petit, ce lieu est convivial, dynamique et possède une histoire.
Les locaux appartenaient à la cellule ferroviaire du PCE. La rue a été un véritable foyer de l'anti-franquisme pendant les années de la dictature.
Le café date de 1976 et dès le début, il est un lieu de rassemblement d'intellectuels.
En plus de pouvoir y boire un coup (café, bière et même de très bons cocktails), une petite scène offre une programmation très riche : concerts, conteurs pour adultes, expositions, rencontres littéraires...
El Pabellon Espejo
Paseo de Recoletos, 31
C'est un endroit charmant pour boire un café, avant ou après la visite de la Bibliothèque nationale qui se trouve en face. Ouvert en 1978, le lieu voulait offrir une ambiance Art nouveau à Madrid. On ne peut être que séduit par le magnifique pavillon de verre et la terrasse aménagée au calme et avec goût sur le large trottoir central du Paseo.
Une librairie...
Pasajes Libreria internacional
Calle de Génova, 3
Non seulement, on y trouve toutes les langues mais en plus le nombre d'ouvrages est conséquent. L'espace dédié aux livres en français ne se réduit pas à une simple petite étagère comme c'est souvent le cas à l'étranger. Il y a un rayon digne de ce nom où le voyageur, peu doué pour les langues, trouvera de quoi lire s'il n'a pas été assez prévoyant en faisant sa valise !
Le choix des ouvrages est plutôt large et couvre l'ensemble des domaines de la littérature, des grands classiques aux parutions les plus récentes.
Cinq livres...
Les soldats de Salamine de Javier Cercas,
Actes Sud, 2002
« Dans les derniers jours de la guerre civile espagnole, l'écrivain Raphaël Sánchez Mazas, un des fondateurs de la phalange, échappe au peloton d'exécution des troupes républicaines en déroute, grâce à un soldat qui, bien que l'ayant vu, lui laisse la vie sauve…
Soixante ans plus tard, un journaliste s'attache au destin des deux adversaires qui ont joué leur vie dans un seul regard et entreprend de recueillir des témoignages pour transformer cette histoire en fiction. »
Anatomie d'un instant de Javier Cercas,
Acte Sud, 2010
« Instabilité politique, attentats, soulèvements populaires : l'Espagne est en danger. Affaibli, le chef du gouvernement, Adolfo Suarez, a démissionné et le Parlement est réuni ce 23 février 1981 pour le débat d'investiture du nouveau président. C'est alors que des militaires armés font éruption dans l'hémicycle et crient “Tout le monde à terre ! ”
Les députés plongent sous les fauteuils molletonnés mais, dans un désert de sièges vides, trois hommes refusent de se soumettre. »
Tea Rooms de Luisa Carnès,
Éditions La Contre-Allée, 2021
« Dans les pays capitalistes, et en particulier en Espagne, il existe un dilemme difficile à résoudre : choisir le foyer, par l'intermédiaire du mariage, ou l'usine, l'atelier et le bureau. L'obligation de contribuer à vie au plaisir de l'autre, ou la soumission absolue au patron ou au supérieur immédiat.
D'une façon ou d'une autre, l'humiliation, la soumission au mari ou au maître spoliateur. »
Sauve qui peut Madrid ! de Kiko Herrero,
POL, 2014
C'en est trop ! Tout me revient en cascade : les jeux de l'enfance, la fin du franquisme, la Movida… Quitter Madrid ou finir au caniveau. Mais le passé n'est pas passé, le temps n'est pas mort. Vingt-cinq ans après, je dois revenir. Tout est dégradation. Sauve-qui-peut, sauve qui peut, Madrid !
L'anarchiste qui s'appelait comme moi de Pablo Martin Sanchez, Éditions Zulma et La Contre-Allée, 2021
« Un jour de désœuvrement, Pablo Martin Sanchez tape son nom dans un moteur de recherche. Par le plus grand des hasards, il se découvre un homonyme au passé héroïque : un anarchiste, condamné à mort en 1924. Férocement intrigué, il se pique au jeu de l'investigation et cherche à savoir qui était… Pablo Martin Sanchez, le révolutionnaire. »
Les mots croisés de José...
Notre ami José se voit contraint de réduire ses activités et donc sa participation à Pourvu Qu'on Ait Livre's.
Nous espérons le retrouver très bientôt.
... pourquoi pas ?
... vraiment pas mal
... à ne pas manquer
... à fuir !