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Parcours à Ménilmontant

Ce parcours “Ménilmontant” est un clin d'œil à un artiste qui m'est cher : José Féron Romano.

Écrivain (La bête du Gévaudan, Lettre d'une adolescente à un écrivain, Mozart l'avenir d'un enfant prodige), mais aussi animateur d'art et d'écriture, notamment en milieu scolaire. Il réalise également des dessins, des collages, des peintures accompagnant des textes d'auteurs.

Sa dernière exposition “André Malraux art et fulgurance”, 40 dessins accompagnant des textes de l'ouvrage “Les voix du silence”, en plus de nous ravir de son talent, trouve un écho particulier. José Féron Romano à dédié cette exposition à Suzon Garrigues, 21 ans, tuée le 13 novembre 2015, au Bataclan. La jeune femme venait de lire “l'Espoir” d'André Malraux.

 

José Féron Romano est né en 1940 à Ménilmontant et y a passé son enfance. En arpentant la rue, j'ai pensé à lui, je l'ai imaginé, comme il me l'a raconté, descendant la rue avec une charrette à bras, chargée de journaux et magazines qu'il allait chercher plus haut chez son oncle et sa tante, et qu'ensuite, il revendait aux marchands de 4 saisons qui s'en servaient pour emballer leurs produits. Avec ces quelques sous, il s'offrait une séance de ...cinéma !

 

N'hésitez pas à aller à la rencontre de cet artiste aux multiples talents et empreint d'humanisme.

Vous trouverez ses prochaines dates sur son site : joseferonromano.blogspot.com

 

 

José Féron est à chaque fois accompagné des “petits rêves en couleurs” réalisations de Christine Asena Aubry : carnets, boîtes, créations en tissu... vous trouverez forcément quelque chose à offrir ou à vous offrir....

Une pièce de théâtre

1984, Big Brother vous regarde de George Orwel. l Adaptation : Alan Lyddiard, Metteur en scène : Sébastien Jeannerot.

Avec : Sébastien Jeannerot, Hélène Foin Coffe, Bernard Senders, Grégory Baud. Durée 1h45.

Théâtre de Ménilmontant. 15 rue du Retrait, 75020 Paris,

jusqu'au 22 décembre 2016

 

À l'abri du regard du télécran, Winston tient un journal dans lequel il condamne la société totalitaire dans laquelle il vit. Au ministère, où il travaille, il est contacté par O’Brian, membre d'une société secrète. Parallèlement, il rencontre Julia, c'est le début d'une histoire interdite.

 

Le propos est “choc”, Mais ça, ce n'est pas dû à la pièce, c’est l’oeuvre d'Orwell ! C'est fort, c'est atroce et ça fait peur ! D’autant que sans forcément prendre la même forme, ce totalitarisme n'est pas complètement improbable. Les acteurs sont tous très bons, celui qui joue le rôle D’O Brian est encore meilleur !

 

Les scènes les plus réussies sont : celles sur la destruction du langage, sur l’adhésion totale à Big Brother et sur la découverte des objets du passé que le régime tente de détruire

La réécriture du dictionnaire permet d’éliminer des mots et donc des concepts tels que le bonheur et la liberté de penser.

Il ne suffit pas, d'accepter “Big Brother”, il faut l'aimer de façon inconditionnelle. C'est le seul moyen d'anéantir toute velléité de marcher hors des rangs.

Les objets du passé sont un témoignage de l'histoire, leur possession devient illicite. ”Qui contrôle le passé contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé”.

Nombre de dictatures dans le monde et dans l'histoire ont parfaitement intégré ce principe.

 

Concernant la mise en scène, il est bien évident qu'on ne peut échapper à l'écran, c’est le fondement de l'histoire. Cependant l’aspect vidéo est trop prégnant et pas toujours strictement utile.

La permanence de l'écran, projetant l’image du regard de Big Brother c'est parfait ! Que les scènes de violence soient en vidéo, c'est préférable même si c'est un peu trop long. L’'excès de vidéos est plus une fioritures qu’une nécessité absolue.

Malgré cela, 1984 reste une bonne pièce de théâtre dont les résonances avec l'actualité ne laissent pas sans réfléchir !

Après le théâtre...deux restos

Au Rez-de-Chaussée

10 rue Sorbier, 75020 Paris

Resto, style bistrot. C'est bon et pas cher. Plat du jour entre 10 et 13€. Dessert entre 4,50 et 7,50 €.

Très bon filet Mignon à la sauce un peu sucrée.

Autre point positif. Comme le signale le patron lui-même "Ici, la terrasse est chauffée"

La Nouvelle Étoile

271 rue des Pyrénées, 75020 Paris

Équipe accueillante et très sympa dans un cadre agréable. Bons Burgers à 16 €. Formule, entrée/plat ou plat/dessert à 19 €

Une librairie....

Librairie “le Monte-en-l'air” 2 rue de la Mare 75020 Paris

Tous les jours de 13h à 20h, samedi de 10h à 20h.

 

Une librairie atypique.

De la littérature, mais pas que... beaucoup de choses sur le dessin, l'illustration, le graphisme, la photo....

De nombreux livres “militants” et “alternatifs”.

Un coin “exposition” et, pour les beaux jours, deux ou trois tables dehors pour un bon café.

Un lieu qui fait l'effet d'être vivant, proposant vernissages, rencontres, signatures et débats.

Une librairie qui vaut donc le détour avec tout de même un petit regret, certains livres sont inaccessibles

Visuellement c'est beau, les rayonnages vont du sol au plafond mais du coup on ne peut pas fureter dans certaines lettres de l'alphabet !

Si vous cherchez un ouvrage précis, pas de problème, le libraire se plie en quatre pour vous le dénicher.

Pour terminer la journée...quelques livres....

2084, la fin du monde de Boualem Sansal. Collection Blanche, Gallimard, 2015, grand Grand Prix du roman de l'Académie Française.

L'Abistan, immense empire, tire son nom du Prophète Abi, ”délégué” de Yölah sur terre.

Son système est fondé sur l'amnésie et la soumission au Dieu unique.

Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants.

On retrouve les éléments principaux du roman de George Orwell. La destruction du langage, la destruction des objets qui appartiennent à l'histoire, la manipulation de la vérité pour mieux asservir le peuple.

Dans 2084, Ati est le Winston de 1984.

Ati met en doute les certitudes imposées. Ici Big Brother, c'est la religion unique. Il se lance alors dans une enquête sur l'existence d'un peuple de renégats qui vit dans des ghettos sans le recours à la religion.

Boualem Sansal s'attaque sans concession aux dérives et à l'hypocrisie du radicalisme religieux.

D'une écriture magistrale, 2084, la fin du monde est un l'ouvrage qui fait peur, qui fait réfléchir et qui a pour vocation de bousculer les consciences.

Je ne vous cache pas que la lecture est parfois un peu difficile.

Choisissez bien votre moment pour en profiter pleinement !

Évitez la plage et ses distractions, évitez la pièce où se trouve le sapin avec les enfants qui braillent en faisant la farandole et enfin évitez les périodes où vous êtes trop fatigués et où vous avez tendance à vous endormir au bout de 2 pages !

Avec ce livre il faut suivre un peu !

il me semble que la fin est moins désespérée que celle d'Orwell... enfin il me semble !

Vous me direz ce que vous en pensez.

Si trop d'anticipation vous “angoisse” ....un autre genre :

Babylone, de Yasmina Reza, Flammarion, 2016, prix Renaudot

 

Elisabeth, parisienne de 60 ans, décide d'organiser une fête de printemps. Les conversations sont badines, tout se passe pour le mieux. Mais à l'issue de la soirée un drame va bouleverser la vie des protagonistes.

Ce livre me laisse un peu perplexe.

Il y a une histoire, tout est compréhensible dans son déroulement. L'écriture est simple, fluide, agréable. Mais au final, qu’a voulu dire l'auteur ?

J’ai refermé ce livre et ma première réflexion a été “oui, et alors ” ?

L'histoire est peu crédible mais à la limite, ce n'est pas le plus important quand elle est au service d'un propos clair et digne d'intérêt.

Les fondements de l'amitié entre Élisabeth et son voisin sont flous alors qu’on sent bien qu'ils sont un des nœuds du problème.

Ayant le sentiment d'être passée à côté de quelque chose, je suis allée lire des critiques de “professionnels”. Cela ne m'a pas aidé à y voir plus clair.

J'ai lu : “Une fête tourne au drame à cause d'un banal malentendu” . Pour moi le malentendu n'était qu'un prétexte. La dispute des voisins d'Élisabeth est beaucoup plus profonde que ça et le malentendu n'est que le révélateur du désamour qui commence à s'installer. Lydie trouve de plus en plus souvent son mari ridicule, voire pathétique. Ensuite je suis tombée sur “variation sarcastique sur la solitude, le couple, l'abandon”.

Fichtre, sarcastique !!!!! c'est fort comme mot où moi je n'ai vu qu’un vague humour dans la galerie de personnages proposée.

Serais-je donc complètement à côté de la plaque?

Babylone n'est pas un moment de lecture désagréable mais on reste sur sa faim ne sachant que tirer de tout ça !

Enfin, pour vous détendre et reprendre foi dans le genre humain :

“l'Ouzbek muet et autres histoires clandestines” de Luis Sepulveda, Éditions Métailié, 2015.

 

Il était une fois dans les années 1960, un pays où la politique était tout pour les jeunes gens. Ils s'attaquaient avec plus ou moins de succès au capitalisme. Ce pays, c'était le Chili, tiraillé entre deux idéologies et avide de tracer son propre chemin

 

Au premier abord, je ne suis pas attirée par les nouvelles. C'est un genre littéraire qui me frustre. Pour passer un agréable moment de lecture, j'ai besoin de temps pour m'installer dans l'histoire, de temps également pour m'attacher aux personnages. Le temps de la nouvelle est pour moi trop bref. On est à peine installé, on a à peine fait connaissances, qu’on doit quitter les lieux et dire au revoir à tout le monde pour aller de nouveau vers des inconnus.

 

L'Ouzbek muet m’a malgré cela enchantée, c'est une perle !

Peut-être aussi parce que l'unité de temps et de lieu m'ont permis d'aborder ce recueil de nouvelles comme un roman. On peut facilement imaginer que tous les personnages se connaissent. Il y a à travers chaque nouvelle un humour et une autodérision jubilatoires. On ne peut pas s'empêcher de rire tout en étant ému en lisant les “aventures” de tous ces jeunes empreints d'idéologie anticapitaliste. L'avant dernière nouvelle : “ l'autre mort du Che” est certainement ma préférée, le dernier paragraphe est un véritable poème !

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