top of page

Bir Baskadir

de Berkun Oya

killing.jpg
2
essai4.png

 Saison 1,  sur Netflix


Une série turque au scénario original, qui dresse un tableau tout en nuances de la Turquie contrastée d’aujourd’hui.


L’héroïne principale est une jeune paysanne voilée, très pieuse, célibataire qui vit chez son frère et sa belle- sœur, dans un petit village proche d’Istanbul. 

Elle se rend plusieurs fois par semaine dans la capitale pour faire le ménage chez un client riche et branché dans un loft à la décoration luxueuse.

 Comme elle est prise d’évanouissements récurrents et inexpliqués, elle accepte de consulter , avec beaucoup de réticences, une psychiatre bourgeoise et laïque. 


Autour de ces deux femmes complètement opposées gravitent toute une série de personnages . La palette est riche. On découvre les proches de la paysanne, sa famille et le religieux  qui tient  une  grande place dans sa vie ainsi que l’entourage de la psychiatre, sa famille, ses amis  et même une populaire actrice de série. Ainsi sont abordées les difficultés rencontrées par les femmes vivant dans des milieux modestes et religieux : port du voile, soumission aux hommes , absence de liberté, émancipation. Les jeunes bourgeoises ne sont  pas épargnées, elles subissent encore le poids de la culpabilité pour avoir délaissé la religion et peinent parfois à trouver leur place. Les hommes y sont également dépeints avec finesse, dans leur diversité et leur complexité, que ce soit le frère de l’héroïne ou le religieux, le hodja , confesseur et directeur de conscience.


On aime cette série pour de multiples raisons. Le scénario est riche et original, il ne s’agit pas du énième mariage forcé ou départ en Syrie. On reproche souvent aux séries d’étirer inutilement le récit, de  délayer , ici le temps relativement long ( huit épisodes) permet de creuser la psychologie des personnages, d’explorer leurs failles et de trouver une part d’humanité même chez les moins attachants. Enfin, on y découvre la Turquie d’aujourd’hui entre archaïsme et modernité, avec ses tensions entre libéraux et conservateurs religieux.

bottom of page