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Escapade à Metz avec Verlaine
15 novembre 2011
Metz aux campagnes magnifiques,
Rivières aux ondes prolifiques,
Côteaux boisés, vignes de feu,
Cathédrale tout en volute,
Où le vent chante sur la flûte
Et qui lui répond parle à Mute
Cette grosse voix du bon Dieu !
Commune de la Moselle, Metz offre la possibilité d'une escapade très agréable. Sa position géographique a fait de la ville un carrefour important dès l'Antiquité. Les aléas de l'histoire en ont également fait une ville convoitée et disputée à plusieurs reprises;
Par conséquent, c'est un lieu chargé d'histoire qui présente une importante diversité architecturale, d'influence française et germanique.
La couleur ocre de nombreux bâtiments donne un air du Sud à cette ville de l'Est. La pierre de Jaumont, extraite à quelques kilomètres de Metz, donne de belles couleurs auw flâneries des visiteurs.
Aller à Metz est aussi une bonne occasion de s'intéresser à Paul Verlaine qui est né en 1844 et qui ne manquera jamais d'évoquer la ville de son enfance. Derrière les beaux poèmes appris sur les bancs de l'école, se cache une vie tumultueuse faite de grandeur et de petitesse, de génie et de désespoir.
Bonne lecture à la découverte d'une ville et d'un poète mais aussi de l'actualité culturelle !
Petite balade...
Place de la Comédie
C'est un magnifique ensemble. D'architecture classique, la place a été pavée en 1732 et le théâtre construit entre 1738 et 1752. Ce dernier est le plus ancien en activité de France. On trouve également l'hôtel de l'Intendance qui abrite aujourd'hui la préfecture.
Chaque année, l'élégante place est ornée d'un magnifique jardin éphémère. Cette saison, le thème était « Le feu et l'eau. »
Très belle composition, elle représente 1 350 m2 dont 350 m2 de gazon, 85 arbres, près de 1000 arbustes et plantes vivaces ainsi que 58 000 plantes annuelles.
Cathédrale Saint-Étienne
Débutée en 1220, sa construction va s'étendre sur trois siècles.
C'est la cathédrale de France qui a la plus grande surface vitrée avec près de 6 500 m2 de vitraux. L'édifice est monumental. Il ne faut pas manquer d'aller voir les vitraux réalisés en 1959 par Marc Chagall.
En face de la cathédrale, les cafés de la place, qui bordent le marché couvert, tendent les bras aux promeneurs. Cette belle halle marchande existe depuis 1831.
Dans les alentours, c'est un dédale de rues et ruelles piétonnes où il fait bon flâner. Notamment jusqu'à la rue Taison qui, dès l'antiquité, était un carrefour majeur. On trouve ici une ambiance de « petit village » avec des commerces indépendants.
Porte des Allemands
C'est le vestige des remparts médiévaux de Metz le plus important. Sa construction est entreprise vers 1230. Porte de la ville durant des siècles, c'est aujourd'hui un musée. Elle ressemble à un petit château fort et franchit la rivière dans un décor très végétal.
D'ici on peut découvrir les berges de la Seille et de la Moselle en suivant la promenade aménagée le long des remparts.
À quatre minutes à pied, il faut aller jeter un coup d'œil à la petite église Saint-Maximin.
Construite entre les 12e et 15e siècles, elle abrite, depuis les années 1960, les seuls vitraux connus dessinés par Jean Cocteau avec ceux d'une chapelle de Fréjus.
L'œuvre réalisée par Cocteau constitue sans conteste son dernier grand chef-d'œuvre puisqu'il est mort en 1963.
La gare
Monumentale ! Victorieuse trois fois au concours de « la plus belle gare de France » !
Inaugurée en 1908, elle a été construite durant la première annexion allemande de l'Alsace et de la Moselle (1871- 1918)
Le projet est confié à un architecte berlinois et la construction doit répondre à plusieurs impératifs : militaires mais aussi symboliques…Bref en imposer !
Cela donne donc un bâtiment voyageur long de plus de 300 m, une tour d'horloge qui s'élève à 40 m.
Depuis 2021, une statue du Général de Gaulle trône sur le parvis de la gare dont l'inscription sur le socle rappelle sa phrase lors de sa visite en 1945 : « Metz a été martyrisée, torturée, déchirée. Mais pas une minute, Metz n'a renoncé à la France. »
À l'intérieur, depuis 2014, une sculpture réalisée par un artiste allemand, résidant en France, rend hommage à Jean Moulin. C'est en gare de Metz que le décès du grand résistant a été officiellement constaté le 8 juillet 1943 alors que les nazis le convoyait en Allemagne avec d'autres prisonniers.
La place de la République
C'est la plus grande place de la ville. Créée en 1802, elle a été Place Royale, puis Platz das Führers... on la préfère place de la République
L'esplanade qui la prolonge a permis d'accueillir l'exposition universelle de 1861. Elle est bordée de majestueux bâtiments, on peut notamment voir l'Arsenal qui aujourd'hui est une salle de spectacle.
La place est très animée, à la fois lieu de promenade, de pause, d'attente d'un rendez-vous ou d'un bus.
Son ouverture sur un immense jardin lui donne un certain charme.
Celui-ci a été aménagé à la suite de la destruction de la citadelle et occupe l'emplacement de ses anciens fossés comblés en 1816. Enfant, c'est ici que Paul Verlaine venait jouer,
Des musées...
Maison natale de Paul Verlaine
2, rue Hautepierre
57 000 Metz
L'Association des Amis de Verlaine a acquis cet appartement en 2011. Le poète n'a vécu ici que les sept premières années de sa vie mais ce lieu consacré à son œuvre restitue tout le contexte historique, social et artistique du 19e siècle.
Centre Pompidou Metz
1, parvis des Droits de l'Homme
57 000 Metz
Expo : Face à Arcimboldo
Inauguré en mai 2010, le Centre Pompidou Metz est la première expérience de décentralisation d'un établissement public culturel national.
Il organise organise des expositions temporaires grâce aux prêts de l'énorme collection du Centre Pompidou parisien forte de de 76 000 œuvres.
Pour se restaurer...
Mamie m'a dit
22, place de la Chambre
57 000 Metz
Cette brasserie bénéficie d'une terrasse assez exceptionnelle.
La cuisine traditionnelle proposée est très (voire trop) copieuse, ce qui laisse difficilement la place pour un dessert. Choucroute, quiche lorraine, bouchée à la reine... vous aurez l'embarras du choix pour un repas régional.
Une librairie...
La cour des grands
12, rue Taison
57 000 Metz
Une belle et chaleureuse librairie qui vous accueille avec des livres suspendus au plafond.
L'endroit n'est pas gigantesque mais l'organisation de l'espace permet de proposer un grand choix d'ouvrages et donne l'impression de flâner parmi les livres.
Cette librairie engage à une fréquentation sans modération.
En face, le Préau (11, rue Taison) est le temple de la littérature jeunesse.
Quatre livres...
Verlaine par Jean-Baptiste Baronian,
Folio biographies, 2008
« Paul Verlaine (1844- 1896) est, sinon le plus grand poète français, du moins le plus mélodieux et le plus pur.
Sa vie tumultueuse, ses passions, ses errances et ses fuites à l'étranger, font de lui un personnage hors du commun.
Né sous le signe de Saturne, qui lui vaut, dit-il " bonne part de malheur et bonne part de bile ", écartelé entre Mathilde, la petite épouse et Rimbaud, " l'époux infernal ", il tente de percer les mystères du commerce poétique ».
Ô Verlaine ! de Jean Teulé,
Julliard, 2004
« Alcoolique, amant frénétique et désordonné, bigame maltraité, Paul Verlaine oscilla jusqu'au tombeau entre l'ignorance et le sublime. C'est à la toute fin de sa vie, au moment de la pire déchéance morale et matérielle, qu'une soudaine vague de sympathie naquit en sa faveur parmi la jeunesse du Quartier latin. En quelques semaines, il devint leur idole.
Fol amoureux de ce personnage magnifique et terrifiant, Jean Teulé a choisi de raconter cette période extravagante à travers le regard d'un adolescent de Béziers qui monte à pied à Paris dans le seul but de rencontrer Verlaine…»
Arthur et Paul, la déchirure, de René Guitton,
Robert Laffont, 2018
« Ce roman a pour toile de fond la guerre de 1870 et la Commune. Rimbaud et Verlaine, ivres d'absinthe et de liberté, vivent leur épopée sulfureuse entre Paris, Bruxelles, Londres, Stuttgart, avec pour principal témoin un pasteur luthérien allemand. D'autres figures croisent leur destin : Hugo, Baudelaire, Marx, Napoléon III, Louise Michel, Henri Dumont et un juge belge viscéralement homophobe. »
L'autre Rimbaud , de David Le Bailly,
L'iconoclaste Roman, 2020
« L'image est célèbre. Celle d'un communiant, cheveux sagement ramenés sur le côté, regard qui fixe l'objectif.
Ce garçon-là, il s'appelle Arthur Rimbaud. Sur la photo d'origine posait aussi son frère aîné, Frédéric. L'autre Rimbaud fut volontairement rayé de l'image, comme il fut "oublié" par la plupart des biographes. Pire encore, effacé de la correspondance du poète et dépossédé des droits sur son œuvre. »
Eiffel de Martin Bourboulon avec Romain Duris, Emma Mackey, Pierre Deladonchamps,
biopic, France, Allemagne, 2020, 1h49
« Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu'il crée quelque chose de spectaculaire pour l'exposition universelle de 1889 à Paris. Mais Eiffel ne s'intéresse qu'au projet du métropolitain. Tout bascule lorsqu'il recroise son amour de jeunesse. La relation interdite l'aspire à changer l'horizon de Paris pour toujours. »
Gaza mon amour de Arab et Tarzan Nasser, avec Salim Daw, Hiam Abbas,
comédie, drame, Palestine, Qatar, 2021, 1h28.
« Issa, un pêcheur de soixante ans est secrètement amoureux de Siham, une femme qui travaille comme couturière au marché. Il souhaite la demander en mariage. C'est alors qu'il découvre une statue antique du dieu Apollon dans son filet de pêche qu'il décide de cacher chez lui. Quand les autorités locales apprennent l'existence de ce trésor embarrassant, les ennuis commencent pour Issa. »
Deux livres dans l'actualité...
Le premier exil de Santiago H. Amigorena,
POL, 2021
« Pourquoi tu écris ? parce que je ne parle pas. Ce n'est pas vrai. C'est pour ça aussi que j'écris, parce que ce n'est pas vrai. En Uruguay, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, j'ai appris à donner à mon silence la forme qu'il a aujourd'hui : une forme littéraire. C'étaient des années de fièvre et de sang, celles où les pires dictatures que l'Amérique latine ait connu, se mettaient en place. Cette terre, je l'ai perdue, comme j'ai perdu ma langue maternelle. »
Mon maître et mon vainqueur de François-Henri Désérable Gallimard, 2021,
Grand Prix de l'Académie française 2021.
« Le cahier, c'était la première chose que m'avait montrée le juge, quand tout à l'heure j'étais entré dans son bureau. Sous la couverture souple et transparente, on pouvait lire au feutre noir : MON MAÎTRE ET MON VAINQUEUR. Sur les pages suivantes, il y avait des poèmes.
Voilà ce qu'on avait retrouvé sur Vasco : le revolver, un cahier noirci d'une vingtaine de poèmes et plus tard, après expertise balistique, des résidus de poudre sur ses mains.
Voilà ce qu'il en restait, j'ai pensé, de son histoire d'amour. »
Les mots croisés de José...
... pourquoi pas ?
... vraiment pas mal
... à ne pas manquer
... à fuir !