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Cette semaine : parcours quartier Mouffetard

Rue Mouffetard

Surnommée la “mouff” en raison de la puanteur (la moffette) qui provenait des ateliers de tanneurs et des tripiers qui y résidaient.

Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et on peut sans crainte s'y promener, le nez au vent.

J'aime l'ambiance de cette rue, un joyeux mélange de touristes, de résidents et d'étudiants.

Ce parcours commence derrière le Panthéon et la rue sera descendue de son côté le plus touristique, avec sa myriade de restaurants, jusqu'à son côté plus “village” avec ses commerces de proximité. (il reste même une poissonnerie !)

Un ciné...deux films...

cinéma l'Epée de Bois, 100 rue Mouffetard, 75005 Paris.

Cinéma indépendant, classé Art et essai. 2 salles pour un petit cinéma de quartier authentique et charmant.

Tempête de sable de Élite Zexer

avec Lamis Amar, Ruba Blal, Hitham Omari, Khadija Alakel, Jalal Masrwa

1h27, Dramme, Israël

 

Dans un petit village Bédoin, en Israël, à la frontière de la Jordanie, Layla, une jeune fille est prête a bouleverser les traditions ancestrales.

Un père qui fait conduire sa fille et ne reprend le volant qu'au porte du village.

Un père qui montre son mécontentement quand cette dernière lui annonce ses notes qu'il espérait meilleures

On y croit...on se dit que pour une fois, la condition féminine au Moyen-Orient va être défendue par un homme.

On y croit ...mais malheureusement pas plus de 10 minutes, et la chute et encore plus rude !

Comme on le déteste, cet homme qui passe son temps à justifier ses actes en clamant qu'il “n'a pas le choix” !

Il est le seul à avoir le choix mais se pose presque en victime face aux femmes qui l'entourent.

Pas le choix... obligé de prendre une deuxième épouse, on suppose (ce n'est pas dit de façon explicite) que c'est parce qu'avec la première,  il n'a que des filles.

Pas le choix... obligé de répudier sa première femme parce qu'elle lui fait un affront.

Pas le choix... obligé de marier sa fille avec quelqu'un qu'elle ne veut pas parce qu'elle est tombée amoureuse d'un jeune homme qui n'appartient pas à la même tribu.

Durant les 10 premières minutes du film, on pense le père ouvert et moderne face à la mère qui serait froide et rigide. Les choses reprennent vite leur place. L'homme s'accorde parfaitement d'un système ancestral puisqu'il en a tous les bénéfices, la femme en est la victime et ne s'y plie que par crainte.

 

Les acteurs sont très convaincants et la mise en image des contrastes est saisissante.

On suit des rites ancestraux tout en communiquant par iPhone !

L'images de la fin est bouleversante et je suis mitigée quant au fait qu'elle soit porteuse d'espoir !

A voir ! Pour prendre conscience que la lutte pour la condition féminine dans le monde.. eh bien.. ce n'est pas gagné !

Les Confessions de Roberto Andò.

avec Toni Servillo, Daniel Auteuil, Connie Nielsen, Pierfrancesco Favino, Marie-Jose Croze

1h40, drame, Thriller,  Italie,  France

 

Quelque part en Allemagne, des dirigeants politiques du G8 et le directeur du FMI se réunissent en vue d'adopter une manœuvre secrète aux lourdes conséquences. Mais tout ne va pas se dérouler comme prévu à cause du décès du directeur du FMI.

 

Un film assez étrange, pas déplaisant mais comme souvent un tantinet trop long. Le sujet est d'actualité : l'économie a pris le pas sur la politique !

Selon ce film, les décisions du G8 sont prises en fonction de formules mathématiques. Formules correctes ou erronées, là n'est même pas la question, du moment que cela a l'air d'une équation qui fait gagner la finance, alors cette joyeuse assemblée est partante !

Ici le seul représentant de la morale est un moine. Faut-il en déduire qu'en plus d'être gouvernée par la finance, notre seule issue vers un monde plus moral ne se trouverait que dans la foi ?

Tout cela est bien inquiétant. Si certains personnages paraissent peu crédibles (la ministre canadienne semble bien “fofolle”) et certaines situations complètement artificielles (présence d'un moine, d'une auteure de littérature enfantine et d'un chanteur célèbre) le film fait réfléchir.

L'intrigue est bien construite, on progresse par flashback dans la confession de la manœuvre qui risque de bouleverser l'ordre économique mondiale mais aussi dans la révélation des conditions du décès du directeur du FMI.

Un café, un resto....

La Contrescarpe, 57 rue Lacépède 75005 Paris

Le lieu idéal pour faire une pause café. Une grande terrasse avec une vue imprenable sur la place. Un bon point d'observation de l'animation de la rue qui ne débute que vers 11h. Ā l'intérieur, pour les très frileux (vraiment très frileux, car la terrasse est bien chauffée) on peut se lover dans de beaux fauteuils en cuir et bouquiner à l'abri de belles bibliothèques. On se croirait presque dans un club anglais !

Chez Lena et Mimile, 32 rue Tournefort 75005 Paris

La situation géographique en fait un lieu agréable, en surplomb d'une charmante place. Ce resto est lumineux et chaleureux. C'est au niveau des prix que cela coince un peu . Deux options : avoir le portefeuille bien rempli où y aller à midi avec une petite faim. 3 plats du jour sont à 10,50 €, c'est bon mais les quantités ne sont pas astronomiques. Les autres plats tournent autour de la vingtaine d'euros et pas de dessert à moins de 10 €.

Il faut le savoir avant de s'y aventurer !

Deux librairies..

L'arbre voyageur

55 rue Mouffetard 75005 Paris

 

Une très belle Librairie.

À chaque fois que j'y vais, je ne peux m'empêcher de faire un bond de 20 ans en arrière, de repenser à l'époque où, avec mon amie Magda, nous imaginions en être propriétaires.

Nous faisions même des plans pour l'agrandir et installer un espace café/thé (elle déteste le café) avec fauteuils et tables basses. Agrandissement totalement impossible à moins d'acheter l'immeuble d'à côté ou d'empiéter sur la rue !! Même si depuis cette époque, j'ai croisé beaucoup d'autres librairies, je trouve toujours celle-ci pleine de charme. On y trouve toute la littérature contemporaine mais aussi les classiques.

Les traversées, 2 rue Édouard-Quenu, 75005 Paris

 

Ā ne pas manquer pour terminer en beauté ce parcours !!

Il fait bon traîner dans les allées de cette belle librairie. De taille humaine et chaleureuse, l'espace a été optimisé pour présenter le plus possible de livres par leur première de couverture. Je suis sortie de là avec un livre dont je ne soupçonnais pas l'existence et un autre que je voyais un peu partout, depuis plusieurs semaines. Attirée cette fois par la petite note manuscrite épinglée par le libraire.

Quelques livres...

Des souvenirs américains, Michael Collins Christian, Bourgeois éditeur 2017

Dans l'Amérique, en crise sociale, morale et économique de 2008, Michael Collins tisse les liens qui unissent Norman Price à Chicago et Nate Feldman, au Canada qui vont découvrir leur passé commun.

Certes, c'est très bien écrit. Le style est agréable, simple sans être simpliste. Certes, l'idée était bonne de tisser l'histoire à travers les souvenirs de deux familles et ne nous dévoiler les liens secrets que dans les dernières pages.

Mais malheureusement ...quel ennui !!

Non seulement, il ne se passe pas grand-chose, mais en plus les considérations sur la vie et  la société sont peu intéressantes. Tout le pan sur les malversations qui ont un rapport avec la finance ou le pouvoir, est peu exploité, peu clair et n'a donc guère retenu mon attention. Les personnages ne sont pas attachants : ni Norman, auteur de one man show, qui semble chercher un sens à la vie de famille, ni Joanne, la baby-sitter un peu paumée qui cumule les échecs, ni même Nate qui revient aux États-Unis, après avoir fui la conscription pour la guerre du Vietnam.

Ce n'est pas un livre atroce à lire, mais rien n'est palpitant, rien n'éveille véritablement la curiosité. Les personnages semblent vouloir nous entraîner dans leur torpeur et leur morosité.

En quatrième de couverture, le "Mail on Sunday" nous promettait un roman qui “rappelle certaines farces des premiers films des frères Coen”. Je n'ai rien senti de cela. Je n'ai pas perçu la moindre ironie que laissait supposer le thème, ni même une once d'humour grinçant propre aux frères Coen. Peut-être, (comme ceux de Jim Harrison) ce livre est-il trop américain pour moi ? Au moment où j'écris cela, je vous entends d'ici : “avec un tel titre, à quoi s'attendait-elle” ? Je vous le concède...

Ā noter au passage, la très belle couverture “Interstate café” (1989) de John Rogister, peintre réaliste américain. Ce tableau est dans la droite lignée des oeuvres d'Edward Hopper.

“Article 353 du code pénal” de Tanguy Viel, Les Éditions de Minuit 2017

 

Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kerrmeur vient d'être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l'ont mené là : son divorce, la garde de son fils, Erwan, son licenciement et puis surtout les miroitants projets de Lazenec.

 

Un très beau livre !

Dès les premières pages, on sent bien que le “meurtrier” est en fait la victime. Victime de la violence économique de notre époque, victime d'un promoteur immobilier peu scrupuleux. “Peu scrupuleux” est un euphémisme, c'est purement et simplement un voleur.

Martial Kerrmeur nous retrace sa vie avec des mots simples. Il nous émeut par la banalité des circonstances qui l'ont amené dans le bureau d'un juge.

Article 353 du code pénal n'est pas qu'un simple livre social.

 

Bien sur, le point de départ est l'avenir désolé d'une presqu'île bretonne qui finira par péricliter lorsque l'Arsenal aura achevé de licencier tous ses ouvriers, et finira par être désaffecté.

Mais il est ici aussi question de liens familiaux.

L'image du père est prégnante tout au long des pages. Le père qui veut rester digne devant son fils, le père qui ne veut pas dévoiler ses failles et poursuit vainement le fantasme d'être vu comme grand et fort par l'adolescent tout comme il l'était pour l'enfant de 7 ans.

L'auteur mène une réflexion intéressante sur la morale individuelle et la morale collective ainsi que sur la notion (très actuelle) de responsabilité.

La fin me paraît peu crédible, mais elle est profondément humaniste. Dans un premier temps, elle satisfait le lecteur en tant qu'individu qui s'est attaché à ce Martial Kermeur. Elle laisse songeur dans un second temps, sur la notion de justice.

Un livre à lire !

Très bien écrit, mais aussi très bien ficelé, une fois commencé, on a bien du mal à refermer ce livre avant la fin. De la simplicité mêlée au drame,on ne tombe jamais dans le pathos.

Télécharger le parcours quartier Mouffetard
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