40, chemin de la Badesse

13 290 Les Milles

Le site est bien documenté. La visite guidée de deux heures est très bien menée. Elle offre des explications claires :

-sur l'histoire du lieu, une ancienne usine de briques et tuiles,  

-sur les fonctions du camp d'internement dont les différentes phases suivent le cours de la guerre, 

-sur la réflexion à mener pour que l'horreur ne se reproduise plus.

La tuilerie des Milles a vu le jour en 1882, l'usine ferme en 1937. Isolé des regards, mais desservi par le chemin de fer, le bâtiment est réquisitionné en 1939 pour devenir un camp d'internement. De septembre 1939 à juin 1940, le gouvernement français décide d'interner les ressortissants allemands et autrichiens. 

Ceux qui ont fui Hitler deviennent les potentiels ennemis de la France qui entre en guerre contre le Troisième Reich. Le paradoxe est saisissant !

Après la défaite française, une seconde phase s'ouvre pour le camp. De juillet 1940 à juillet 1942, le lieu regroupe les  « indésirables » du régime de Vichy.

À chaque étape, la surpopulation s'accélère et les conditions de vie se dégradent. En août et septembre 1942, le camp des Milles devient un camp de déportation de juifs en zone non occupée.

Cinq convois ferroviaires quitteront les Milles pour transiter par Drancy avant d'arriver à Auschwitz.

Dans ses déportations, le gouvernement de Vichy inclura les enfants, pourtant demande non formulée par les nazis.

Le camp des Milles sera fermé en 1943 pour être transformé en dépôt de munition.

Une fois retracés le contexte historique et les différentes périodes du camp, la visite s'attache à ceux qui ont vécu ici : leurs conditions de vie, leurs espoirs, leur fin tragique pour la plupart !

La visite se termine sur une réflexion autour du génocide et des mécanismes qui l’engendrent

Cette visite est à la fois instructive et terriblement émouvante. Elle semble essentielle, en tant que devoir de mémoire que nous devons, autant aux générations passées qui ont souffert, qu’aux futures…