12 rue Rosa-Bonheur

77810 By-Thomery

Cette visite est à faire absolument. Le visiteur est plongé dans un décor champêtre charmant tout en faisant un saut instructif dans le passé. Ceux qui ne connaissent pas la peintre Rosa Bonheur trouveront là matière à aiguiser leur curiosité.

Ceux qui connaissent déjà l'artiste navigueront avec plaisir dans le domaine qui était le sien. Beaucoup d'œuvres de Rosa Bonheur sont dispersées dans le monde : Paris, Bordeaux, New York, Chicago...

Le château de By a d'ailleurs prêté plus de soixant-dix oeuvres pour la grande rétrospective organisée par le musée des Beaux-Arts de Bordeaux qui se prolongera cette année au Musée d'Orsay.

Mais, on ne vient pas ici pour défiler devant des tableaux. On vient s'imprégner du quotidien et de la manière de travailler d'une artiste qui a trop longtemps été oubliée.

Durant la visite, la guide conte l'histoire de la peintre et remet ses œuvres dans leur contexte historique et sociétal.

On entre dans son atelier comme si elle y était encore. On mesure, bien sûr, son attachement à la figuration des animaux (voir son obsession ? ) mais également son acharnement dans le travail et sa forte personnalité.

Peintre à succès durant son époque, Rosa Bonheur a fuit Paris pour se rapprocher de la nature mais également pour s'éloigner de tous les admirateurs qui sonnaient à sa porte et l'empêchaient de travailler.

Le domaine est anciennement celui des seigneurs de By. Rosa Bonheur l'a acquis grâce à la vente de son célèbre tableau Le marché aux chevaux (5 m sur 2,40 m).

Dommage que l'État ait raté le coche d'en faire l'acquisition…. il faut aller à New York pour le voir !

L'artiste passe au moins huit mois sur douze dans cette maison avant d'y mourir d'une pneumonie en 1899.

En plus de la visite commentée de différentes pièces du château, une exposition est installée jusqu'au 30 janvier 2023   “ Rosa Bonheur intime ”.

Entre les différents objets présentés, on notera le fameux certificat de la préfecture de police intitulé  “ permission de travestissement ” qui l'autorise à porter... des pantalons !

Cela rappelle bien les entraves du sexe féminin dans la société du XIXe siècle !

On découvre également la Légion d'honneur que la peintre a reçue en 1865 des mains de l'impératrice Eugénie dans son atelier. Rosa Bonheur est la première femme artiste à être décorée de cette médaille. C'est également la première fois que celle-ci est remise par une femme.

Après cette visite agréable et très instructive, on a du mal à penser que ce n'est pas par  misogynie que cette artiste a disparu du paysage de l'histoire des arts pendant tant d'années !