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Escapade à New York (avec un ado !)

5 mai 2018

New York, ville trépidante avec ses 8 537 673 habitants, reste un lieu mythique et ce, quelle que soit l'opinion qu'on peut avoir sur l'Amérique.

Toutes générations confondues “The city that never sleep” correspond à des images de films ou de séries qui ont ponctué les différents âges de notre vie.

Chaque séjour à New York est donc très personnel car il fait renaître des images qui nous ont marqué de façon inconsciente. (littérature, musique, cinéma)

 

Tous les registres sont couverts : de la Statue de la Liberté dans "the immigrant" de Charlie Chaplin à "King Kong" accroché à L'Empire State Building,  de "Taxi Driver" qui nous plonge dans le passé d'un Times Square mal famé aux productions de Woody Allen qui filme un New York esthétisant.

Passé-présent-futur,  New York ne compte plus ses films.

 

À moins de pouvoir y rester plusieurs semaines,  New York mérite plusieurs séjours qui à chaque fois seront différents.

Dans cette escapade "Pourvu Qu'on Ait Livre's" a privilégié l'aspect "famille".

Nous avons donc délibérément mis de côté les 3, pourtant incontournables, grands musées d'art : le MET,  le MOMA et le Guggenheim.  Si vos chérubins aiment l'art ou si du moins,  ils se laissent traîner dans les musées,  il ne faudra pas manquer ces hauts  lieux de la peinture et de la sculpture.

 

Bonne balade !

Les incontournables...

Times Square et autour

 

Avec ses nombreux et énormes panneaux publicitaires lumineux, ce carrefour deviendra vite le lieu de prédilection de votre ado. L'endroit tire son nom de l'ancien emplacement du siège du New York Times. Malgré les nombreuses salles de spectacle, le quartier ressemble surtout un parc d'attraction commercial.

C'est comme tel qu'il faut l'arpenter avec dans le même genre, la visite de la boutique MNS.... un vrai musée très coloré, ou le magasin Toys'R'us !

La foule est dense entre Broadway et la 42e rue. Pour reprendre son souffle, la pause idéale se fait à Bryant Park, un agréable petit (tout petit) coin de verdure derrière la “New York Public Library”. Avec ces deux lions qui gardent l'entrée, le bâtiment de style temple grec contraste avec les buildings alentours.

La bibliothèque possède 53 millions de documents... ça force le respect !

Cela dit, si l'intérieur est très beau, on y croise plus de touristes et de jeunes new-yorkais à la recherche d'une connexion Internet gratuite, que de lecteurs acharnés.

Du coup, voilà un endroit que votre ado ne trouvera pas rébarbatif !

Impossible d'être ici sans monter au sommet de Top of the Rock. Le General Electric Building date de 1933. La vue du 70e étage est imprenable !

Central Park à vélo

 

Le vélo est le moyen idéal pour parcourir les 340 hectares de cet océan de verdure en plein centre de Manhattan. Cela dit, il faut bien ça pour que les New-Yorkais respirent un peu de la vie trépidante au pied des gratte-ciel.

 

Dans Central Park, tout est le résultat de la main de l'homme : 500 000 arbres, plusieurs lacs artificiels, des terrains de sport, un mini château écossais, un théâtre à la grecque, un zoo...

Il a fallu 13 années de travaux pour donner naissance, en 1873 au parc urbain le plus célèbre au monde.

Pour faire la pause, on pourra s'installer près des terrains de base-ball et essayer de comprendre les règles !

Ou encore rêvasser dans le jardin de la paix, en écoutant des amateurs gratouiller leur guitare et pousser la chansonnette en souvenir de John Lennon.

Au sol, une mosaïque en forme de rosace enferme le mot “imagine”.

Ce petit endroit, Strawberry Fields, se trouve à quelque pas de l'endroit où fut assassiné Lennon en 1980.

Si votre ado est élevé dans les règles de l'art, il saura (vaguement) de qui il s'agit !

 

Voilà un parc qui promet une belle journée nature, sport et culture !

La Statue de la Liberté et Ellis Island

 

L'ado récalcitrant sera aux anges , ces visites se déroulant sur deux petites îles, il y a donc peu de marche et la perspective d'une chouette balade en bateau.

 

Située sur Liberty Island à l'embouchure de l'Hudson, la statue dont le nom originel est “la Liberté éclairant le monde” était la première chose que voyaient les migrants avant d'être débarqués non loin de là sur Ellis Island.

 

C'est ici qu'on mesurera à quel point la liberté n'est pas un long fleuve tranquille !

 

Les deux îles se visitent dans la foulée, la première escale se fait sur Liberty Island, avec l'aspect symbolique,  artistique et prouesse technique (Gustave Eiffel est encore dans le coup !).

 

La deuxième escale sur Ellis Island est plus historique et très émouvante avec la visite de la salle des bagages, de la salle d'enregistrement et les nombreux documents d'archives qui retracent les conditions d'arrivée de 12 millions de candidats à l'immigration entre 1892 et 1924.

La vue sur les buildings de Manhattan est grandiose !

Au retour, vue la proximité géographique, il faut passer par Wall Street. Ca sera là une bonne occasion d'initier votre ado aux questions financières !

 

 À deux pas, Ground zero forcera le silence face aux noms des 2983 victimes des attentats de 2001, gravés sur des parapets autour du bassin sur l'emplacement des tours détruites.

 

Une journée qui traverse l'Histoire, ses symboles et ses atrocités !

Le pont de Brooklyn

 

Brooklyn avec ses 26 millions d'habitants est le borough le plus peuplé des 5 que composent New York.

 

La visite de fond en comble de Brooklyn : l'ancien quartier industriel de Dumbo reconverti en ateliers d'artistes, les rues plus populaires ou au contraire les endroits les plus bobos, n'est pas ce qui intéressera le plus votre adolescent !

 

Par contre, le passage à pied du pont de Brooklyn et le retour en métro par le pont de Manhattan est un bon plan.

 

Le pont de Brooklyn est un des plus anciens pont suspendus des États-Unis, construit entre 1869 et 1883.

 

La file ininterrompue de voitures et de piétons qui l'empreinte quotidiennement, à laquelle s'ajoutent les bateaux en dessous et les hélicoptères au-dessus, donne la mesure d'une belle effervescence !

Au retour, après s'être forcément extasiés à la vue de la skyline, on sera ravi de flâner dans Little Italy et China Town. Au bout du pont de Manhattan, c'est l'exotisme assuré, un voyage dans le voyage !

 

Il est vrai que Little Italy est aujourd'hui plus touristique qu'autre chose mais c'est un quartier assez agréable. Quant à Chinatown , c'est impressionnant et déroutant d'avoir à ce point l'impression de ne plus être en Amérique !

Pour se restaurer...

On entend souvent que si un voyage à New-York coûte cher à cause du billet d'avion et du logement, on peut se rattraper sur la nourriture qui serait vraiment très peu cher.

 

Si ce n'est pas entièrement faux, ce n'est cependant pas non plus entièrement vrai !

 

Si vous pouvez vous contenter et êtes capable d'ingurgiter un hot-dog dans la rue, alors oui vous ne vous ruinerez pas, il ne vous en coûtera que 1,75 $ par repas.

En même temps, il ne s'agit que d'un petit pain au lait, garni d'une saucisse , arrosée de moutarde ou de ketchup !

S'il vous prend l'envie de manger avec des couverts et de boire dans autre chose que du carton ou du polystyrène, alors le moindre met s'aligne sur un prix très parisien !

 

“Pourvu Qu'on Ait Livre's” se gardera bien de donner des adresses précises dans la mesure où il y a vraiment un nombre excessif d'endroits et où ceux-ci changent souvent. De toute façon, on a finalement tendance à se “jeter” dans le premier resto venu (pour le meilleur ou pour le pire) du moment que l'on peut reposer ses pieds endoloris.

Disons seulement qu'il y en a à peu près pour tous les goûts et à peu près pour toutes les bourses !

Une librairie...

Albertine

972 5e Avenue (proche du MET)

 

À New York, si tous les 20 mètres on peut acheter un hot-dog ou un soda, on ne peut pas en dire autant pour les livres. Nos errances dans New York ne nous ont malheureusement pas permis de croiser beaucoup de librairies.

Cependant, ceux qui lisent la langue française donc la grande majorité des lecteurs de "Pourvu Qu'on Ait Livre's"ont la chance d'en avoir une.

Accueilli dans un hall avec colonnes de marbre, on est d'abord surpris par une certaine froideur.

Une fois franchi le seuil de cette belle librairie française, c'est une toute autre ambiance qui nous attend. Le lieu est charmant, à la fois intimiste et très largement fourni dans les différents domaines : littérature, Histoire, jeunesse... Au premier étage, canapés et fauteuils, disposés sous un plafond représentant le ciel, permet de souffler un peu en consultant des magazines mis à disposition.

 

Une adresse à ne pas manquer !

Quatre livres...

Une vie comme les autres de Hanya Yanagihara, Buchet-Chastel, 2018

 

On suit sur quelques dizaines d'années quatre amis de fac venus conquérir New York.

Wilhem, l'acteur à la beauté ravageuse et ami indéfectible, JB, l'artiste peintre aussi ambitieux et talentueux qu'il peut être cruel, Malcom l'architecte qui attend son heure dans un prestigieux cabinet new-yorkais et surtout Jude le plus mystérieux d'entre eux.

 

En quatrième de couverture, l'éditeur nous présente cet ouvrage comme “un grand roman épique américain”.

Si ce livre recelle de qualité, on est loin du compte !

 

Sur 800 pages, seule la première moitié correspond à l'attente du lecteur, confiant dans les propos de l'éditeur.

On a alors à faire à une belle histoire d'amitié dans laquelle il est question d'entraide mais aussi de respect des différences et des secrets.

Ces quatre jeunes hommes sont touchants dans leur manière de fonctionner ensemble, chacun apportant quelque chose de différent au groupe.

 

C'est bien sûr également l'occasion de toucher du doigt la vie new-yorkaise. Ville qui une fois de plus, symbolise à la fois tous les possibles autant que les pires désillusions.

 

On entre dans la vie de chacun et on prend plaisir à découvrir les différents parcours.

 

Arrivé à la moitié du livre, c'est non sans perplexité qu'on a carrément l'impression d'entrer dans un autre roman. Tout le propos tourne alors autour de Jude. C'était des quatre amis, le plus secret... et pour cause.

Comme on est en Amérique, on ne peut que voir en grand. L'auteure se serait contentée de faire vivre à ce pauvre personnage qu'un tiers de ce qu'elle nous décrit, on aurait déjà trouvé ça horrible.

Mais non, ici les méchants sont TRÈS méchants et TRÈS nombreux ! Alors pour équilibrer les choses, on rend les gentils TRÈS gentils ! Toute l'histoire perd très largement en crédibilité. On nage en plein roman sombre et psychologisant où il est question de viol, de scarifications, de combats permanents contre la douleur....et ce sur 400 pages en boucle !

 

Effectivement, plus que la quatrième de couverture, le titre prend tout son sens.

Comment avoir une vie comme les autres quand on n'a pas eu une enfance comme les autres ?

New York Odyssée de Kristopher Jansma, Livre de Poche, 2017

 

Irene, Jacob, William, Georges et Sara inséparables depuis l'université, viennent de s'installer à New York. Ils ont vingt ans, sillonnent la ville, naviguent entre fêtes et premiers jobs mais la maladie d'Irene bouleverse tout et donne une direction nouvelle à leur existence.

 

C'est une belle histoire d”amitié mais qui malheureusement ne dépasse pas le simple prétexte à brosser une galerie de portraits. Les personnages sont tellement stéréotypés qu'ils ont tendance à rester factices et qu'on peine à s'attacher à l'un d'eux.

 

Chacun des protagonistes est l'occasion de décrire les “mondes” qui font New York. Irene l'artiste, qui n'occupe qu'un petit job dans une galerie. Sara écrit dans un journal, elle abat le travail de 4 ou 5 personnes mais n'obtient jamais la considération qui va de pair. Georges, le scientifique court après un poste un temps soit peu intéressant et glisse doucement vers l'alcoolisme . Jacob, le poète qui n'écrit plus, travaille dans un hôpital psychiatrique et entretient une liaison compliquée avec son patron. William “l'élément” rapporté de ce quator est d'origine coréenne et peine à s'affranchir totalement des vues traditionalistes de sa famille.

Chacun va faire son chemin, se rendant compte que le passage vers l'âge adulte apporte son lot de désillusions.

Le roman est truffé de grands propos existentialistes qui sonnent creux.

Au final le personnage le plus intéressant est le 6e….. New York !

 

Une ville à la fois de fêtes pour la jeunesse, d'espoir pour la réussite et de désillusions, passé la trentaine.

Une ville où on peut manger chaque soir un plat différent d'une région du monde mais où on fait 5 heures de voiture et 3 librairies pour trouver l'Odyssée d'Homère

 

À ne lire que sur place !

Ceux d'ici de Jonathan Dee, Plon, 2018

Howland, petite ville du Massachusetts, est un havre de paix pour les vacanciers venus de New York. Mark, lui, fait partie des locaux. Entrepreneur en bâtiment, il peine à joindre les deux bouts. Engagé par Philip Hady, New Yorkais richissime, il est fasciné par cet homme qui brasse des millions. Et si le moment était venu pour lui de tenter sa chance ? Avec son frère Gerry, il décide de se lancer dans les placements immobiliers.

 

Lorsque Hady devient maire de la ville, utilisant ses fonds privés pour faire la pluie et le beau temps, le fossé se creuse encore un peu plus entre le New-Yorkais et “ceux d'ici”.

 

Roman qualifié de “chef-d'œuvre de la littérature américaine” et de “roman social brillant”, dont la lecture n'est pas désagréable, n'est pas à la hauteur !

 

C'est un assez bon ouvrage dans la catégorie “portrait de l'Amérique” mais trop souvent le propos reste flou. On ne sait pas toujours à quelle conclusion l'auteur veut nous mener. On suit une certaine Amérique, sur une dizaine d'années après les attentats du 11 septembre.

On se rend assez bien compte à quel point les certitudes des Américains ont été ébranlées et les répercussions économiques immédiates.

Il y a dans ce roman beaucoup de personnages. Ce n'est pas ici un problème majeur car chacun est bien identifié. Par contre, les différents portraits sont très inégaux. Le personnage principal, Mark est plutôt bien dressé. On comprend bien ce qui l'anime. Il incarne parfaitement le rêve américain, ce désir de réussite qui n'est autre que “faire de l'argent”.

Dans cette course, les échecs ne sont que plus dévastateurs.

D'autres personnages sont par contre peu fouillés alors que leur importance dans la narration est considérable. On comprend mal les motivations de ce Hady, homme richissime dont on pressent qu'il incarne un nouvel autoritarisme.

Il y a une attente au cours de cette lecture. On a très envie de connaître la destinée de chacun, malheureusement la fin m'a laissée perplexe et si message il y a, il m'a échappé.

 

En tous les cas, une fois la lecture achevée, une réflexion m'est venue instantanément : Une société qui court après la spéculation laisse peu de place à la culture et à la richesse des rapports humains désintéressés.

collection Rivages, 2017 pour la traduction française.

Une mère, une fille. Elles s'aiment profondément, se haïssent éperdument. Impossible de vivre ensemble, impossible de se séparer pourtant. De ce lien unique, Viviane Gornich tire un texte bouleversant.

 

Sorti en 1987 aux États-Unis, ce livre,  salué par la presse et le public,  aura attendu 30 ans pour être traduit en français.

Née en 1935 dans le Bronx, Viviane Gornich est journaliste, figure féministe et critique littéraire respectée. Elle nous offre un récit autobiographique qui dépasse le simple exercice du récit intime.

Bien sûr, au premier plan, il y a les relations complexes de l'auteur avec sa mère.

Mais il y a aussi un voyage dans le temps et l'espace New Yorkais.

 

Les années 1940, le Bronx avec ses classes populaires qui se partagent l'espace : les juifs, les Italiens, les Russes...

Les années 1980 dans les rues de Manhattan, car c'est en arpentant ces rues que Viviane Gornich et sa mère égrènent leurs souvenirs. Si ils sont intimes, les personnes qui les entourent, leurs amours, leus rêves, leurs déceptions…. en disent long sur la vie d'une manière plus générale.

L'auteur brosse plusieurs portraits de femmes. Que ce soit pour elle-même ou pour celles qu'elle observe, son écriture plein de tendresse reste sans complaisance.

Si sur la fin, le récit se fait un peu trop psychologisant à mon goût, ce livre est un bon récit de vie et un bel hommage aux femmes en général.

Un musée

Museum of the Moving Image

dans le Queens sur la 35e Avenue entre la 36e et 37e Street

 

Cette visite sera l'occasion de mettre les pieds dans un quartier nettement moins touristique. Le Queens a eu son heure de gloire dans les années 20 et jusqu'à l'arrivée du cinéma parlant avec l'installation des studios Paramount (Astoria Movie Studio).

Aujourd'hui, c'est essentiellement un quartier d'habitation,  le borough le plus cosmopolite.

 

Situé dans les studios Kaufman, le musée dédié au monde des images est à la fois très ludique et très intéressant. On explore le monde des images d'un point de vue historique mais aussi technique.

Beaucoup d'objets sont exposés : du mutoscope aux projecteurs de plus en plus perfectionnés. Des ateliers permettent aux visiteurs de s'essayer au doublage, à l'animation...

Une section est consacrée aux effets spéciaux et accessoires : du mannequin de l'exorciste à la tête de Chewbacca, des marionnettes du Muppet Show à la perruque de Liz Taylor dans Cléopâtre, il y en a pour toutes les générations !

 

C'est un musée vraiment très cool !

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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