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Elle se levait toujours la première

Michèle, Nathalie, JR

Édition Les Confinés

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Sa femme était toujours la première à se lever. Elle sortait discrètement de la chambre pour éviter de le réveiller. Il entendait ses pas légers frôler le tapis mais feignait de dormir . Quand il faisait beau, et c’était rare, elle prenait longuement son petit déjeuner sur la terrasse . Ce jour-là, il pleuvait, depuis de longs jours, sans discontinuer. Pourtant, elle gardait sa bonne humeur, rien ne pouvait entamer sa joie de vivre.

 

Il entendit le téléphone sonner et décida de se lever pour la rejoindre. Quand il l’aperçut, il remarqua immédiatement son front soucieux. Elle se retourna à peine quand il s’approcha d’elle. Il n’eut pas besoin de la questionner, elle prit les devants 

 

« - Ma mère vient d’appeler, elle désire me voir au plus vite. Elle a quelque chose d’important à me dire.

- Elle ne pouvait pas le faire au téléphone ?

- Il semblerait que non, c’est trop important, d’après elle ;

- Tu ne vas quand même pas faire 500 km, sous la pluie, pour écouter des sornettes ! »

 

Ce n’était pas pour écouter des sornettes, et ce n’était pas non plus sa mère qui avait téléphoné, pas plus que la distance à parcourir n’étaient de 500 km.

 

Quoique… elle se demandait si son mari avait en tête le kilométrage de la voiture ? Elle ignorait comment avancer le compteur , si ce n’est en parcourant la distance nécessaire pour ne pas susciter un doute, soient environ les 1000km aller/retour.

 

Seule solution : s’enfiler les 1000km avant le retour au bercail. Un coup d’œil au tableau de bord indiquait 85000km au compteur. Il lui faudrait donc rouler jusque 86000 avant le retour. Alors, où aller, quelle direction ? Elle prit aussi conscience qu’elle n’était pas à l’abri d’une contravention. Et si une contravention arrivait à la maison avec dessus indiqué un endroit par où elle n’était pas sensée être passée ? Elle prit la direction du domicile de sa mère, décidée à faire demi tour dans 250km.

 

Une autre pensée lui vint :le téléphone : ne pas oublier d’effacer le numéro de l’appel. Et si son mari appelait ma mère, pour avoir de mes nouvelles ? Non, peu probable, d’ailleurs il a son numéro de portable. Mais sait-on jamais ! Elle, en revanche, aurait pu appeler à la maison, sur le fixe. Elle ne le l’avait jamais fait, mais… Mieux valait lui dire de ne surtout pas essayer de la joindre sur le fixe, et donc trouver un prétexte. Bon, que ce soit lui ou elle qui prenne le téléphone, peut être valait-il mieux tout lui dire pour éviter de prendre un risque...

 

Tout lui dire ! Quelle drôle d'idée, sa mère ne saurait pas tenir sa langue très longtemps. D'autant plus qu'elle considérait son gendre comme un raté et qu'elle n'hésiterait pas à le torturer avec quelques sous-entendus perfides. Comme lors du dernier repas de réveillon lorsque dès l'apéritif elle n'a pas pu s'empêcher de lui demander combien d'années encore il lui faudrait pour finir sa thèse ! Il n'en fallait pas plus pour gâcher la soirée, son mari avait largement entretenu sa dépression en enchaînant les verres, il était resté morne et mutique tout au long du repas.

L'ambiance familiale étant ce qu'elle était elle ne pouvait vraiment pas compter sur la discrétion de sa mère. Il lui fallait absolument trouver une solution plus radicale pour empêcher tout contact entre eux. Elle commençait à penser que son alibi était bien mal préparé, entre ces histoires de kilométrages et le choix de la personne à qui elle était censée rendre visite, elle avait décidément parlé trop vite ne mesurant pas les risques qu'elle courait d'être découverte.

Les kilomètres défilaient, elle conduisait distraitement , le cerveau en ébullition. Un imbécile lui fit une queue de poisson et elle eut bien du mal à garder sa trajectoire. La priorité était de rassurer son mari. Elle s’arrêta sur la première aire d’autoroute .

- Martin, ne t’inquiète pas, tout va bien, j’ai déjà fait la moitié du chemin, je t’embrasse.

Ensuite sa mère. Elle dut écouter patiemment ses jérémiades avant de l’informer qu’ils prenaient quelques jours de vacances, son mari et elle et qu’ils seraient injoignables . On leur avait prêté un gîte , au fin fond de la Corrèze , il n’y aurait pas de réseau. Ces deux- là étaient neutralisés.

 

Elle sourit en reprenant le volant, elle avait tout d’une espionne, elle savait brouiller les pistes même si elle avait commis quelques erreurs au début. Non, elle n’appartenait pas au Bureau des Légendes, mais elle avait un secret à garder précieusement avant que Martin ne soit capable de l’encaisser. Son mari lui paraissait trop fragile actuellement.

 

Après le départ de sa femme, Martin pensa se remettre à sa thèse, il fallait avancer. Mais finalement, il se recoucha.

 

Impossible de trouver le sommeil. Jamais il n’aurait dû faire ça. Cela avait été un enchaînement d’actes irresponsables, et maintenant la peur le travaillait 24 heures sur 24. Plus que la peur même : l’épouvante.

 

Son directeur de thèse lui avait trouvé une « Convention Industrielle de Formation pour la Recherche » ( CIFRE ) dans une PME spécialisée dans les nanotechnologies. Un véritable tremplin entre la formation universitaire et le monde de l’entreprise. Seul problème : la rémunération de 1500€ nets par mois. Il avait le sentiment de vivre au crochet de sa femme et devait subir les remarques désobligeantes de sa belle mère.

 

Alors qu’il planchait sur un ordinateur de l’entreprise, une erreur informatique de l’INTRANET l’avait orienté sur des informations auxquelles il n’aurait pas dû avoir accès. Un travail en cours sur le seuil de miniaturisation des dispositifs à semi-conducteurs.

 

C’était d’abord la curiosité scientifique qui l’avait poussé à copier le fichier. Puis les fins de mois difficiles, les remarques humiliantes de sa belle mère… Enfin la rencontre avec un ancien copain de la fac qui travaillait chez un concurrent…

 

Arrivée à son point de rendez-vous Lisa était dubitative. Passée l'excitation d'avoir finalement bien géré ses cachotteries, elle se demandait si elle avait bien fait de venir jusque là. À la sortie de l'autoroute, elle avait pris la direction d'une nationale déserte. Les coordonnées GPS qu'elle était censée rejoindre correspondaient à un vieux relais routier. Elle pensait que ce type d'établissement aussi peu engageant n'existait plus.

 

Un parking au sol nu qui devait être boueux par temps de pluie, un camion sans âge semblait garé là depuis la nuit de temps. C'est pleine d'appréhension que Lisa passe la porte surmontée de la célèbre devise « les routiers sont sympas ». Il fallut une bonne minute pour que ses yeux s'adaptent à la pénombre, un seul client était présent dans cette salle miteuse visiblement épargnée par les lois anti tabac. Un homme paraissant aussi fatigué que le camion sur le parking.....sûrement son propriétaire occupait une place dans un coin. Elle ne pouvait imaginer que cela puisse être son contact. Avant même qu'elle ait eu le temps de commander, une serveuse usée et à l'air terriblement vulgaire lui amenait un café et une grande enveloppe marron.

Fébrile Lisa s'était forcée à boire son mauvais café avant de rejoindre sa voiture pour en découvrir le contenu.

 

Elle ne savait toujours pas pourquoi elle avait accepté de rejoindre ce service consacré à l'espionnage industriel. Certainement pour sortir de sa petite vie de plus en plus prévisible, coincée entre un mari qui semblait incapable de se secouer pour se débarrasser de son état dépressif et une mère acariâtre. L'aventure, l'adrénaline, l'appât du gain, c'était certainement un mélange de tout ça qui l'avait poussée jusqu'ici.

 

Ses responsables lui avaient demandé la plus grande discrétion et elle sentait que cette première mission était non seulement un test de confiance mais également de ses capacités à œuvrer dans l'ombre.

 

L'enveloppe contenait des informations détaillant un travail en cours sur le seuil de miniaturisation des dispositifs à semi-conducteurs. Suite à un problème informatique, un employé s'était retrouvé en possession d'informations confidentielles. Le service informatique avait bien détecté l'anomalie mais aucun collaborateur n'avait signalé le dysfonctionnement.. Ce silence laissait craindre le pire pour la société. Il y avait fort à parier que cet anonyme vende à la concurrence ces fichiers.

Sa mission consistait donc à découvrir l'identité du potentiel voleur de données.

 

Lisa perplexe se demandait si il était possible que ce soit une coïncidence.......la société dont il s'agissait était justement.... celle que venait de rejoindre son mari dans le cadre d'une CIFRE.

 

C’était impossible. Martin, le craintif, le timoré était incapable de se lancer dans une telle entreprise, c’était un hasard, un pur hasard.

 

Elle était sensée rendre visite à sa mère. Elle décida de passer la nuit à l’hôtel pour y réfléchir calmement. Elle avala quelques kilomètres, histoire de faire plaisir au compteur. Elle choisit une petite auberge, toute simple mais bien plus accueillante que le sinistre relais routier qu’elle venait de quitter . Comment mener à bien la mission qu’elle avait acceptée  avec autant de légèreté? Quelle histoire inventer pour justifier cette visite inattendue à sa mère. Et puis aussi s’assurer bien que ce fût peu probable, que ce n’était pas Martin, l’employé indélicat qui menaçait de faire couler la boite. Elle s’allongea sur le lit et tomba dans un demi sommeil.

 

Martin s’approcha d’elle par derrière et la menaça avec un pistolet, la sommant de lui donner l’enveloppe qu’elle venait de recevoir. Elle hurla et prit conscience que le téléphone sonnait. Elle avait rêvé, elle reprit ses esprits avant de répondre . Trop tard .

 

Elle était réveillée et trop préoccupée pour songer à songer se rendormir. Elle reprit son dossier. Plein de détails techniques. Elle n’y avait rien compris la veille et il était clair que persévérer ne servirait à rien faute d’une culture scientifique et technique suffisante. Mais il n’y avait pratiquement rien d’autre dans ce dossier si ce n’est des dates : quand le projet piraté avait été décidé en conseil d’administration, quand il avait été lancé, le bureau de R&D ainsi que le nom des quatre ingénieurs qui avait planché dessus . Et puis bien sûr une liste de tous les salariés de l’entreprise, dont Martin, en qualité de stagiaire doctorant. Une petite astérisque accompagnait six noms  . Eux seuls avaient accès au dossier complet, avec les plans, les formules, les références…

 

Mais alors Martin était hors de soupçon ! Elle était rassurée et en même temps s’en voulait de l’avoir soupçonné. Pauvre Martin, comment avait-elle pu ?

 

Son téléphone sonna à nouveau. C’était son contact. Il était désolé de l’appeler si tôt, mais il devait l’informer que son travail serait plus compliqué que prévu. Il y avait eu un bug dans l’INTRANET de l'entreprise, cela n’avait duré que quelques minutes mais tous ceux qui étaient présents à ce moment là avaient pu accéder au dossier. Le nombre de suspects ne se limitait plus à quatre, mais à cinquante six personnes. Il lui donna la date et l’heure de la panne informatique.

Lisa décida de rentrer par les petites routes, elle ne pouvait pas se permettre d'arriver trop tôt et d'éveiller les soupçons de Martin.

Toute à ses réflexions elle conduisait machinalement, laissant défiler avec indifférence le paysage. Certes, c'était sa première mission mais elle avait lu assez de romans policiers et suivi assez de séries pour savoir que dans le milieu de l'espionnage, il existe très peu de coïncidences. Elle en arrivait invariablement à la conclusion que si elle avait été choisie, c'est que Martin était déjà largement suspecté.

Il lui était encore difficile d'imaginer son mari dans le rôle d'un pirate informatique mais après tout qui pouvait l'imaginer elle, dans la peau d'une espionne !

 

Dans l'immédiat il devenait urgent pour Lisa de trouver une raison imparable à sa pseudo escapade chez sa mère. Elle avait invoqué une révélation qui ne pouvait se faire par téléphone.....elle avait intérêt à inventer quelque chose d'assez incroyable pour justifier 1000 kilomètres aller/retour.

 

Elle ne voyait qu'un seul sujet possible : son père. Le seul domaine qui laissait Martin muet tant le sujet était délicat dans sa belle famille.

 

Grand explorateur, le père de Lisa avait disparu lors d'une expédition dans le Grand Nord, lorsque cette dernière n'avait que 5 ans. Son corps n'avait alors pas été retrouvé et après quelques années, les recherches avaient été abandonnées, laissant la famille dans un deuil impossible à faire et avec un espoir impossible à satisfaire.

 

Lisa avait toujours justifié le mauvais caractère de sa mère en invoquant ce traumatisme. Il lui suffisait de dire que des corps pris depuis plusieurs années dans les glaces venaient d'être retrouvés et que peut-être..... Elle était sûre que jamais Martin n'oserait évoquer le sujet avec sa belle-mère et qu'à l'inverse, il ne trouverait pas étrange que cette dernière ne lui en dise mot.

 

Rassurée par la solidité de son mensonge qui aurait pourtant pu sembler totalement tordu pour n'importe quel quidam, elle savait maintenant que le plus dur serait la suite. Elle ne pouvait faire l'économie de visiter l'ordinateur de Martin, pour cela il lui faudrait attendre la nuit prochaine..…

 

De son côté, Martin, allongé de tout son long sur le canapé, se demandait comment il allait se sortir de la situation dans laquelle il s’était volontairement plongé. Il fallait absolument qu’il profite de l’absence de sa femme. Elle semblait inquiète au moment du départ comme si elle redoutait de le laisser seul. Ce n’était pourtant pas la première fois . Rendre visite à sa mère n’était pas non plus une partie de plaisir . Pour une fois, sa belle-mère tombait bien, elle lui rendait service . Peu importe ce qu’elle allait raconter à Lisa. Elle pouvait bien lui annoncer qu’on avait retrouvé son père, devenu trafiquant de drogue à Chicago ou ermite dans le désert. Il ne la questionnerait même pas ;

 

Il fallait agir, il téléphona à son contact qui fixa le lieu de rendez- vous . Il dut enfourcher son vélo, prendre le train, puis le bus pour l’atteindre . Lisa avait emprunter le seul véhicule du couple .D’ailleurs, c’est à peine si il savait conduire, il lui laissait toujours le volant.

 

Sa peur avait disparu et laissé place à l’excitation, il découvrait en lui des capacités insoupçonnées . C’est avec le sourire qu’il tendit sa clé USB au jeune homme bien mis qui l’attendait devant le seul café d’une zone commerciale .

 

Son ancien copain n’avait pas menti. Le jeune bien mis était le patron de la PME concurrente en personne. Attablés dans un coin du café presque désert, ils avaient discuté longtemps. Pendant près d’une heure, il avait commenté le contenu de la clé USB pendant que son interlocuteur la lisait sur son ordinateur portable.

 

A la fin de l’entretien il eut le sentiment d’avoir fait une simulation de soutenance et d’avoir été reçu avec mention. Parce que c’était bien de cela qu’il s’agissait : il n’avait pas livré les informations dérobées mais bien l’essentiel de sa thèse, expurgée de toutes les références à d’autres auteurs telle que le veut l’université.

 

Avec en prime, une somme rondelette en cash. Finies les angoisses : il n’avait pas trahi et le produit de son larcin avait été effacé de son ordinateur. Il s’était juste contenté de rouler dans la farine un gogo malhonnête qui n’irait pas s’en vanter.

 

 

À son retour Lisa n'avait pas compris l'attitude de son mari mais elle ne s'en plaignait pas. Jovial, l'air sûr de lui, il l'avait accueillie avec l’œil pétillant et une bouteille de vin à la main. Elle ne voyait pas ce qu'il pouvait y avoir à fêter mais elle ne posa pas de questions par peur de briser cet élan de gaîté retrouvée.

 

Malgré l'abus d'alcool, après les multiples toasts que Martin avait voulu porté, elle n'arrivait pas à trouver le sommeil. Si ses doutes sur le rôle de Martin dans le vol de fichiers n'avaient pas disparus, elle ne s'imaginait pas le dénoncer auprès de son employeur. L'attrait de la mission qu'on lui avait confiée ne valait pas qu'elle saccage son mariage et encore moins maintenant qu'elle avait le sentiment d'avoir retrouvé le Martin du début de leur relation, loquace, plein d'humour et d'entrain.

 

Pour se sortir de ce guêpier, elle devait tout de même en avoir le cœur net. Profitant du sommeil profond de Martin, elle se rendit en catimini dans la cuisine avec l'ordinateur portable de celui-ci. Attablée, dans le noir, éclairée de la seule luminosité de l'écran elle cherchait frénétiquement, angoissée aussi bien à l'idée de se faire surprendre que de trouver quelque chose. En dehors de la thèse de Martin, elle ne trouva rien. Soulagée, elle allait éteindre la machine mais avant, par pure acquis de conscience, elle cliqua sur l'icône de la corbeille.....

 

Tout était là, tous les fichiers de ce charabia technique auquel elle n'entendait rien. Martin était peut-être le voleur mais en tout cas il n'était pas très doué en informatique et le peu de temps qu'avait duré son absence laissait présager qu'il n'avait rien fait de ces informations. Elle l'imaginait, paniqué de sa découverte, jeter à la va vite toutes les données compromettantes. Cette pensé la fit sourire et l'attendrit. En un clique supplémentaire, elle effaça le contenu de la corbeille.

Ne lui restait plus qu'à se délier de ses engagements auprès de son employeur. Le sentiment d'avoir été utilisée parce qu'elle était la femme d'un potentiel coupable plus que pour ses compétences (qu'en ce domaine, elle reconnaissait volontiers comme très médiocres) ne lui laissait que peut de doute sur ce qu'elle devait faire.

 

Démissionner tout simplement ! Le service qui l'avait recrutée était lié à son entreprise, si elle ne faisait plus partie de celle-ci sa mission cessait de facto. Elle était sûre que rien ne pouvait lui arriver, ses recruteurs n'avaient pas l'envergure des agents de la CIA qu'elle avait souvent croisés dans les séries de Netflix. L'affaire n'avait tout de même pas l'importance du Watergate !!!

Étant donné leurs soucis financiers, Martin ne comprendrait sûrement pas sa soudaine démission, mais elle comptait sur son changement radical depuis la veille pour le prendre avec sérénité, du moins elle l'espérait.....

 

Depuis un mois, son mari était toujours le premier à se lever. Il sortait discrètement de la chambre pour éviter de la réveiller. Elle entendait ses pas légers frôler le tapis mais feignait de dormir. Dans quelques temps elle le rejoindrait sur la terrasse où il aurait installé le petit déjeuner, qu'ils prenaient tous les matins, dehors, depuis qu'ils avaient déménagé dans une région où les jours de pluie étaient rares.

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