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Escapade dans le centre d'Orléans

18 octobre 2017

Cette semaine,  “pourvu qu'on ait livre's” vous propose un parcours culturel dans le centre ancien d'Orléans.

Aux beaux jours, nous vous proposerons un parcours, toujours culturel, mais plus bucolique,  avec les bords de Loire et les beaux jardins qu'offre cette ville, située entre la Beauce et la forêt d'Orléans, aux portes de la Sologne.

Une petite visite...

La cathédrale Sainte-Croix

 

En raison de nombreuses destructions (différents conflits, incendie en 989), il faudra 600 ans, du 13e au 19e siècle pour élever cette cathédrale.

L'église romane qui était construite avec des proportions très généreuses, s'écroule au 13e siècle et est rebâtie en style gothique. Le roi Charles X inaugurera l'achèvement des travaux, le 8 mai 1829 pour le 400e anniversaire de la levée du siège des Anglais par Jeanne d'Arc et son armée. : un perron monumental prend place devant la cathédrale, parallèlement à la percée de la nouvelle rue Jeanne d'Arc et à la création du Grand parvis de la cathédrale.

Celle-ci est monumentale, l'espace qu'elle ouvre aussi.

La rue Jeanne d'Arc est majestueuse et très élégante avec son alignement de plantations verticales.

Malgré ça, le vent qui s'y engouffre vous fera rapidement bifurquer vers les rues piétonnes de part et d'autre de la rue.

La place du Martroi

 

Très belle place piétonne. Bordée de cafés, les terrasses donnent un point de vue idéal sur les façades élégantes.

Au centre, se dresse la statue équestre de Jeanne d'Arc, réalisée en 1855 par Denis Foyatier.

Le premier tramway d'Orléans traverse la place à la fin du 19e siècle.

Au 18e et 19e siècle, la place du Martroi est le centre de la vie politique publique.

Aujourd'hui, le Martroi reste le centre commercial de la ville qui n'a pas perdu son âme chargée d'histoire (marché au blé, lieu d'établissement de la guillotine, théâtre de nombreux rassemblements publics..)

La place du Châtelet

À l'origine, Le Châtelet était un ensemble de constructions civiles et militaires qui permettait la défense de la ville.

La forteresse du Châtelet, abritant la demeure du roi représentait le siège du pouvoir.

Lieu des principaux marchés, c'était l'un des grands centres économiques de la ville.

Le château est détruit au 19e siècle, laissant une large place, tour à tour à des Halles du type Baltard, puis en 1976 à un centre commercial.

Pas de crainte, celui-ci se fond assez bien dans le paysage et laisse la part belle aux ruelles d'antan et charmantes façades avoisinantes.

Le centre ancien

Réaménagé en zone piétonne, c'est un plaisir de se perdre dans ses ruelles aux noms évoquant le passage de l'histoire : rue de Bourgogne, rue de la Charpenterie, rue Saint-Eloi...

Tout ce quartier offre une belle palette du patrimoine architectural : maisons médiévales à pans de bois, façades Renaissance, hôtels particuliers...

Boutiques et terrasses charmantes agrémentent cette balade au cœur de l'histoire.

 

 

Pour se restaurer...

La Parenthèse, 26 place du Châtelet

À fréquener le midi pour profiter de la qualité d'un menu gastronomique à prix raisonnable. Formule déjeuner : entrée, plat, dessert pour 18,50 €

Service irréprochable, on sert une cuisine gourmande et succulente dans un décor sobre et élégant.

La Pause, 14 place du Châtelet

Lieu chaleureux et décontracté qui bénéficie d'une terrasse couverte parfaite.

13, 50 €, pour un hamburger absolument délicieux !

6,50 €, le café gourmand qui a la très bonne idée de faire l'impasse sur la boule de glace ! Ici, c'est vrai, la pause s'impose !

Une librairie...

Chantelivre, 15 place du Martroi, 45000 Orléans

 

Lumineuse et bien agencée, cette librairie est très agréable. Le soin apporté à la vitrine est un appel à franchir le seuil. L'accueil est sympathique et on y trouve tout ce qu'on peut y chercher ou espérer trouver.

Deux livres...

La disparition de Josef Mengele de Olivier Guez Grasset 2017

 

1949, Josef Mengele arrive en Argentine. Caché sous divers pseudonymes, l'ancien médecin tortionnaire à Auschwitz croit pouvoir s'inventer une nouvelle vie à Buenos Aires.

Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet 30 ans durant ?

Très bien écrit, ce livre fait froid dans le dos et a le mérite de faire une piqûre de rappel sur l'histoire de l'après guerre.

Suivre Mengele durant les 30 années de sa cavale, c'est mettre en lumière la bienveillance de l'Argentine de Peron vis-à-vis du nazisme.

C'est aussi rappeler que le monde politique, financier et industriel de l'Allemagne d'après-guerre est vraiment très loin d'être purgé de ses nazis.

Sans complaisance au plus haut niveau, sans un réseau hommes influents et sans le soutien financier indéfectible de sa famille, Mengele n'aurait jamais pu se soustraire à un jugement pour crime contre l'humanité.

Il faut attendre les années 60 pour que la vie de Mengele vire au cauchemar mais c'est si peu par rapport à ce qu'il a pu faire endurer à ceux qui ont croisé sa route à Auschwitz.

“Le médecin orgueilleux a disséqué, torturé, brûlé des enfants,  le fils de bonne famille a envoyé 400 000 hommes à la chambre à gaz en sifflotant”

En écrivant “ce roman vrai” d'une cavale, Olivier Guez rend aussi, d'une certaine manière , hommage à ceux qui n'ont pas voulu oublier, même au titre des intérêts supérieurs des états : Fritz Bauer et Simon Wiesenthal.

Fritz Bauer juge et procureur allemand, fut l'initiateur, envers et contre tout, des procès dit "d'Auschwitz” à Francfort-sur-le-Main en 1963.

Simon Wiesenthal a été déporté en 1939 et après la guerre, a consacré sa vie à la collecte d'informations et à la recherche de criminels de guerre nazis pour qu'ils soient jugés.

Un livre pour ne pas oublier les horreurs du nazisme mais aussi les manigances et complaisances de l'après-guerre ainsi que l'absence totale du moindre regret ou remord des acteurs du génocide.

C'est effrayant.

Femme à la mobylette de Jean-luc seigle Flammarion 2017

 

Abandonnée par tous, avec ses trois enfants, Reine n'arrive plus à faire face. Sa vie finit par ressembler à son jardin qui n'est plus qu'une décharge. Seul un miracle pourrait la sauver... Et il se présente sous la forme d'une mobylette bleue. Cet engin des années 1960 lui apportera t-il le bonheur qu'elle cherche dans tous les recoins de ce monde et surtout à quel prix ?

Certains romans tirent leur force de la multiplicité des thèmes abordés. D'autres à trop chercher la multiplicité, deviennent brouillons et nous égarent au point de nous faire perdre l'intérêt du roman. Malheureusement, pour moi, “Femme à la mobylette” appartient à la deuxième catégorie.

Le texte est beau, l'écriture sensible mais le fouillis est tel que l'intérêt ne survit pas.

Pourtant le roman commence bien. C'est le beau portrait d'une femme ordinaire, au bout du rouleau. On s'attache à cette Reine, se demandant comment elle va s'en sortir, frissonnant à l'idée qu'elle en soit au point où elle pourrait commettre le pire.

Et puis très vite, on se perd, on sort brutalement du roman social auquel on commençait à prendre goût. On ne sait plus ce qu'on lit : les déséquilibres psychiques, la couture, le communisme, la figure du Christ, le passage des morts dans l'au-delà, la peinture...

Du coup, on ne suit plus les personnages avec intérêt mais avec inquiétude se demandant sur quel chemin veut nous emmener l'auteur.

Au final, je n'ai même pas la réponse à cette interrogation !

Deux films...

Cinéma Pathé Orléans, 2 rue des Halles

Ce n'est pas un cinéma indépendant, on le regrette mais ce multiplexe agréablement agencé a la bonne idée d'être très bien situé (dans la vieille ville, face à la Loire) et de se fondre dans le décor. Sur le toit, un jardin et une déco pas trop tape à l'oeil ; c'est plutôt réussi !

Les grands esprits de Olivier Ayache Vidal

avec Denis Podalydès, Léa Drucker, Abdoulaye Diallo,

1h45, comédie dramatique, France

François Foucault, la quarantaine est professeur agrégé de lettres au lycée Henri IV à Paris. Une suite d'événements le force à accepter une mutation d'un an dans un collège de banlieue classé REP +. Il redoute le pire...

À voir en famille dans l'optique de se divertir. Le film n'a pas la prétention de faire avancer le “schmilblick”, pas de recette miracle pour résoudre les problèmes de l'école dans les banlieues sensibles. Le film donne quelques pistes mais tout ça est très éphémère, cela ne dure que le temps d'une année scolaire !

Parvenir à faire lire “Les Misérables” à 25 élèves, ce n'est pas résoudre l'échec scolaire. Par contre, c'est peut-être le premier pas de la rencontre entre des mondes qui ne se comprennent pas et se regardent avec défiance.

François Foucault habitué à être écouté lorsqu'il livre son savoir, devra mouiller la chemise. Pour intéresser ses nouveaux élèves, il devra d'abord apprendre à les connaître et trouver des ruses pour leur donner un minimum confiance en eux.

Peut-être que, finalement, le thème du film est avant tout “la confiance en soi” c'est-à-dire l'élément qui  permet de se plonger dans ce qui semble insurmontable.

On peut parfois trouver ce film condescendant et n'y voir qu'une succession de clichés.

Malheureusement, chaque scène qui fait fait sourire, je l'ai vécue en classe (ou du moins des scènes similaires) soit entendue de la part de collègues.

Ce n'est, certes, pas le film du siècle mais il me semble qu'il a le mérite de ne pas donner de grandes leçons. De plus, il offre un panorama assez large des acteurs de l'école en milieu difficile : le prof autoritaire qui a perdu en route toute empathie, la prof qui pleure sur son constat d'échec mais qui désire encore trouver le moyen d'intéresser sa classe, l'élève qui ne marche qu'à la note, l'élève dont la famille n'est pas présente.....

Faute d'amour de Andrey Zvyagintsev

avec Alexey Rozin, Maryana Spivak, Matvey Novikov,

2h08 drame Russie

 

Boris et Genia sont en train de divorcer. Ils se disputent sans cesse et enchaîne les visites de leur appartement en vue de le vendre. Ils préparent déjà leur avenir respectif. Boris est en couple et va avoir un enfant alors que Genia fréquente un homme aisé qui semble prêt à l'épouser. Aucun des deux ne semble avoir d'intérêt pour Aliocha, leur fils de 12 ans jusqu'à ce qu'il disparaisse...

Pour apprécier ce film il faut quelques conditions préalables. Tout d'abord il faut aimer les films russes avec leur lenteur et parfois leur noirceur, ensuite il faut avoir envie de s'interroger sur la société russe qui le plus souvent nous déroute.

Si tel n'est pas le cas surtout faites un autre choix !

Pour les autres, c'est un film à ne pas manquer. Après “Elena” en 2011 et “Léviatha”n en 2014, Andrey Zvyagintsev enfonce le clou avec “Faute d'amour”, et nous donne matière à réfléchir. Chaque scène traduit la dureté des rapports sociaux et individuels. C'est terriblement sombre et bouleversant à la fois.

La disparition d'Aliocha me semble être un symbole : on perd l'essentiel lorsqu'on construit une société de plus en plus individualiste et on se ferme les perspectives du bonheur fantasmé. Certains critiques voient dans “Faute d'amour” un film trop clinique et cynique. Ce n'est pas faux mais cela montre le regard que Andrey Zvyagintsev porte sur son peuple. Il ne fait pas d'analyse sociologique ou psychologique des personnages, il constate et nous laisse maître de nos jugements. Le message est universel, à l'échelle individuelle ou collective : on ne peut pas vivre sans amour, le tout n'étant pas seulement de recevoir mais aussi d'en donner.

Deux musées...

Les Beaux-Arts, 1 rue Fernand Rabier

 

Pendant la Révolution, le mécène et collectionneur Aignan Thomas Desfriches et le peintre Jean Bardin rassemblent des oeuvres d'arts. En 1797 nait le premier musée ouvert au public. C'est l'un des plus anciens musées français de province.

Environ 700 oeuvres sont exposées de manière permanente. Elles couvrent la création artistique européenne du 15e au 21e siècle.

Le musée des Beaux-Arts organise régulièrement des expositions temporaires. En ce moment et jusqu'au 22 octobre, Jean-Baptiste Perronneau, portraitiste de génie dans l'Europe des Lumières. Pas moins de 95 oeuvres de Perronneau (dont 53 pastels) sont réunies, couvrant l'ensemble de la carrière de cet artiste voyageur.

Le musée des Beaux-Arts d'Orléans est bien agréable, le lieu n'est pas trop grand, organisé en étages. On peut choisir ses périodes de prédilection sans être obligé de tout visiter.

La maison de Jeanne d'Arc, 3 place du Général de Gaulle

 

On peut y entrer avec le billet groupé (6 €) qui donne aussi droit à l'entrée du musée des Beaux-Arts, ainsi que du musée d'histoire et d'archéologie.

Si vous n'avez pas l'intention de visiter ces deux derniers, ne payez pas un billet juste pour rentrer dans la maison, il n'y a rien à visiter, seulement une animation vidéo qui retrace la vie de Jeanne d'Arc et son souvenir à Orléans.

Cette animation est très bien faite et très intéressante mais c'est peu pour parler d”'une visite”

En tous les cas, il ne faut pas manquer de passer devant, pour admirer la façade. Cette maison à pans de bois est une reconstitution de la demeure de Jacques Boucher, trésorier général du duc d'Orléans, chez qui Jeanne d'Arc séjourna durant le siège d'Orléans du 29 avril au 9 mai 1429.

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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