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Parcours autour du Panthéon (V ème)

7 septembre 2018

C'est pour ces morts, dont l'ombre est ici bienvenue,

Que le haut Panthéon élevé dans la nue,

Au-dessus de Paris, la ville aux mille tours,

La reine de nos Tyrs et de nos Babylones,

Cette couronne de colonnes

Que le soleil levant redore tous les jours !

 

Victor Hugo

 

Le lieu de ce premier parcours n'est pas un hasard.

Le centre historique de Paris, la montagne sainte-geneviève, patronne de la ville, pour symboliser le recentrage du site “Pourvu Qu'on Ait Livre's” sur la capitale.

 

Les nombreux membres de l'équipe :-) ont eu le plaisir de multiplier les escapades pendant deux ans.

La saison à venir sera plus restreinte géographiquement et les publications plus espacées dans le temps.

Ce n'est pas par choix idéologique, par parisianisme , par défi vis-à-vis des régions mais par manque de temps.

 

À l'heure où on vante la mobilité, la flexibilité, où notre pays connaît un taux de chômage de 9,1 % de la population active, l'Éducation Nationale se refuse à prolonger mon temps partiel.

 

En espérant que cette troisième saison nous apportera le plaisir d'un partage culturel.....

Une expo...un monument...

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"Illustres !" , C215,  autour du Panthéon jusqu'au 8 octobre

Dans la crypte du Panthéon une petite expo nous fait entrer dans les coulisses de la création de C215.

Christian Guémy de son vrai nom, est un artiste urbain,  pochoiriste français,  né en 1973 à Bondy.

Dans le cadre de la commande contemporaine de la saison "Graffitis",  l'artiste a été invité à revisiter son fond de portraits de personnalités inhumées au Panthéon et à le compléter avec de nouveaux portraits.

C'est surtout hors les murs qu'on apprécie l'expo.

28 portraits sont à découvrir sur les armoires électriques, murs et boîtes aux lettres dans le périmètre du Panthéon.

Une carte est disponible dans la crypte. C'est une belle occasion de faire une promenade agréable dans le quartier et de profiter des autres lieux mythiques : la Sorbonne,  la rue des Écoles…

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Le Panthéon,  place du Panthéon 75005

 

Au cœur du quartier latin sur la montagne Sainte-Geneviève, la rue Soufflot ouvre une belle perspective sur le jardin du Luxembourg.

Beau monument de style néoclassique, le Panthéon est très bien entouré : lycée Henri IV, Bibliothèque Sainte-Geneviève, l'église Saint-Étienne-du-Mont et la faculté de droit.

 

Son histoire suit les méandres de l'Histoire Nationale et sa position géographique en font un incontournable des balades parisiennes.

 

507 : Clovis fonde une première basilique

1755 : Louis XIV fonde une nouvelle basilique

1791 : Le monument est transformé en panthéon national, "temple" destiné à accueillir les grands hommes de la liberté.

Au cours du 19ème siècle, il redeviendra pas deux fois une église.

1885 : définitivement réinvesti de sa destination civique à l'occasion des funérailles de Victor Hugo.

L'audioguide est indispensables pour apprécier la visite. Tous les aspects sont évoqués : de l'histoire de la construction aux considérations purement architecturales, du culte révolutionnaire à la destinée d’instrument politique de l'État. “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante” , belle notion qui a souvent suscité des polémiques.

La liste des résidents est longue, je vous l’épargnerai ! (cf le site : pantheon.monuments-nationaux.fr)

Pour se restaurer...

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La place de la Sorbonne est le lieu idéal.

Créée en 1639,  elle brasse aujourd'hui son lot de touristes,  étudiants,  profs et gens du quartier.

Les terrasses sont toutes agréables,  qu'on s'installe près de la chapelle de la Sorbonne ou au plus près du monument Auguste Comte.

Trois terrasses rivalisent :  L'écritoire,  Les Patios et le Tabac de la Sorbonne.

Les trois proposent de la restauration de brasserie,  du croque à la pièce de boucher.

Du coup la gamme de prix est très large de 9 à 20 euro.

Il semble tout de même que la première citée est un peu plus chère que la deuxième qui elle même l'est plus que la dernière !!!

La déco intérieure n'est pas étrangère à cet état de fait.

Cela dit, cela n'a que peu d'importance quand on est installé en terrasse !

Une librairie...

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Librairie "Compagnie",  58 rue des Écoles

 

Belle Librairie lumineuse et spacieuse,  proposant classiques,  nouveautés et littérature du monde.

L'agencement des vitrines est soigné et toujours bien pensé, c'est un véritable appel à entrer.

 

De nombreuses dédicaces sont programmées.

Il n'y a pas de "petits mots coup de cœur" mais une table regroupe les livres conseillés par les libraires.

une VRAIE librairie dans un VRAI quartier mythique !

Deux livres...

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Gertrude Bell, archéologue, aventurière, agent secret de

Christel Mouchard, livre de poche, 2017

 

Fille d'un grand industriel du Yorkshire, Gertrude Bell était promise à un mariage aristocratique. Il n'en sera rien, elle sera l'une des plus grandes aventurières du 20e siècle.

Entre 1900 et 1914, dans les déserts chaotiques qui s'étendent de Damas à Bagdad, elle mènera 6 expéditions archéologiques, deviendra exploratrice, diplomate, agent de renseignements...

 

Une fois de plus, force est de constater que la mémoire collective retient plus facilement les grands noms masculins que féminins !

Contemporaine de Lawrence d'Arabie, Gertrude Bell est malheureusement passée inaperçue aux yeux du grand public.

Pourtant sa vie fut riche d'aventures et de découvertes d’autant plus que femme dans un monde d'hommes.

Son rang voulait qu'elle se tienne droite, qu’elle n'appuie pas son dos sur le dossier de sa chaise, qu'elle reste les épaules souples et le menton levé. Elle traversera des déserts à dos de chameau et sera souvent la seule femme entourée de son guide et de ses muletiers.

Il faut dire que ces expéditions sont épiques mais quel que soit le lieu, elle a décidé de maintenir son rang : elle mange dans de la belle vaisselle et n'oublie pas ses robes de soirée !

Gertrude ne s'est pas totalement départie de son éducation victorienne et c'est ce qui parfois crée l’ambiguïté du personnage.

Totalement libre dans les faits, elle reste attachée à laisser paraître un faux-semblant de soumission à sa famille.

 

Cela dit,  c'est tout de même grâce à cette famille que Gertrude Bell a pu mener cette vie exceptionnelle faisant d’elle “la reine sans couronne d'Irak”.

L'argent de son père lui permet beaucoup, mais plus encore, c'est l'admiration de celui-ci pour l'intelligence de sa fille qui donnera à Gertrude l'assurance de se lancer dans des entreprises hors du commun pour l'époque et son sexe.

 

Ce livre est instructif à plus d'un titre. Parfois, on se perd un peu dans la multitude des protagonistes mais la vie de Gertrude Bell est passionnante.

 

Dans la dernière partie, on fait également un saut dans la géopolitique, issue de la Première Guerre mondiale au Moyen-Orient. Les analyses de notre héroïne sont très intéressantes et pour certaines annoncent les troubles actuels.

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Le cirque de la solitude de Nadia Galy, Albin Michel, 2018

 

Jacques a été élu,  depuis peu,  Président de la Collectivité Territoriale Corse,  quand il apprend la mort d'un ouvrier clandestin sur son domaine viticole. Doit-il étouffer l'affaire ou livrer le responsable à la justice alors qu'il est l'un des siens ?

Hanté par le retour au pays de son amour de jeunesse et la mort de sa mère, figure charismatique de l’île, celui qui croit à son destin politique, devra choisir entre les liens qui l’unissent à sa terre, le combat politique et la morale...

 

Roman inégal qui au final s'avère plus intéressant qu'il n'y paraissait au départ.

Il faut dépasser le premier tiers pour sortir du banal roman “du terroir” dont le seul but serait de nous servir à toutes les sauces la beauté (certes incontestable) de la Corse et de son peuple !

Souvent les descriptions de paysages sont ampoulées, celles des "gueules" frisent la caricature ! On finirait presque par ne plus savoir si c'est le bleu du ciel qui se jette dans la mer ou l'inverse !

 

Ce sont les personnages et surtout les rapports entre eux qui rendent l'intrigue passionnante.

Toutes les tendances de la politique corse sont représentées ici, à travers les protagonistes et autour du dilemme de Jacques.

Sa mère, Toussainte, figure attachante représente le militantisme communiste.

Son père, non moins attachant cristallise les tiraillements du fils à la fois, intellectuel empreint d'humanisme mais attaché à sa terre et aux siens.

On rencontre également les anciens indépendantistes qui, fortune faite, ne veulent plus de l’indépendance que dans les mots mais surtout pas dans les faits.

Les groupes de pression ne sont pas en reste, ceux qui assurent leurs voix dans les urnes en échange de décisions qui leur sont favorables.

Et puis les ultas aveuglés par leur conception archaïque...

 

En l'occurrence,  ici,  il s'agit de morale. Un homme est mort mais pour beaucoup, étant marocain et clandestin,  cela n'a que peu de valeur !

Le meurtier, Corse jusqu'au bout des ongles, aurait selon eux droit à la protection de son clan.

 

Difficile de ne pas être révolté devant ces personnages abjects qui déroulent une argumentation raciste et mafieuse.

 

Au milieu de tout ça, Jacques,  ami d'enfance de l'assassin veut le succès du oui au référendum sur l'indépendance de l'île. Ses désirs politiques, ses idéaux moraux, ses liens affectifs s’'entrechoquent.

Son envie de bâtir une Corse, loin des pratiques claniques,  paraît parsemée d'embûches.

Des questions politiques restent en suspens jusqu'au bout, c'est parfois frustrant mais il s'agit là d'un roman et non d'une enquête.

 

D'aucuns trouveront certainement les personnages caricaturaux mais après tout, cette image a souvent été cultivée de l'Intérieur !

Des cinémas...

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Entre le Panthéon et la librairie « Compagnie » rue des Écoles, les cinémas ne manquent pas :

-cinéma du Panthéon, 13 rue Victor Cousin

-la Filmothèque du quartier latin, 9 rue Champollion

-Reflet Médicis, 3 rue Champollion

-le Champo,  Espace Jacques Tati , 51 rue des Écoles

 

Voilà quelques hauts lieu de la cinéphilie parisienne !

Un film...

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Blackkklansman, j'ai infiltré le Ku Klux Klan,  de Spike Lee avec John David Washington, Adam Driver, Topher Grace,

2h16, biopic, comédie, USA.

 

Run Stallworth, un officier de police afro-américain du Colorado, réussi à infiltrer le Ku Klux Klan et devient presque le chef du chapitre local.

 

Si le propos est percutant, le film peine à intéresser de bout en bout.

L'ambiance des années 70, au plus fort de la lutte pour les droits civiques, est bien rendue.

Run devient le premier officier noir américain du Colorado Springs Police Départment et on mesure les difficultés qu'il affronte tant l'hostilité de certains de ses collègues est manifeste.

Un racisme primaire, grossier et violent flotte en permanence dans ce département de police.

L'infiltration dans le le Ku Klux Klan se fait en premier lieu par téléphone. On plonge alors dans la pensée nauséabonde des suprémacistes blancs.

Au niveau national, les dirigeants tentent de séduire le plus grand nombre en déguisant leur discours ultra violent.

Sur le plan local, on a surtout à faire à une bande de demeurés et de psychopathes.

Les choses se compliquent lorsque Ron devra infiltrer physiquement le groupuscule. C'est un de ses collègues blancs qui prendra sa place mais c'est Ron qui poursuit les relations téléphoniques.

À ce moment, le film, bien que basé sur des faits réels, perd en crédibilité. On se demande bien pourquoi multiplier les interlocuteurs , au risque d'être découvert,  cela a peu de sens.

On décroche légèrement, attendant des scènes plus fortes ou plus drôles, puisque le film est classé dans les comédies. Cela ne vient jamais vraiment. Les situations sont toujours plus effroyables que drôles.

Ne restent que des scènes touchantes , particulièrement celle de ce vieil homme évoquant le terrible lynchage auquel il a assisté dans sa jeunesse.

 

Si globalement ce film est assez décevant, il se laisse voir tout de même. Le fond restant un témoignage indispensable à une époque où l'Amérique semble vouloir se recentrer de nouveau sur les seuls « visages pâles »

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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