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Pourvu qu'on ait livre's vous présente ses meilleurs vœux et vous souhaite une excellente année culturelle !

Escapade à Praha

27 décembre 2016

Pourvu qu'on ait livre's n'est pas un guide touristique. Les “escapades” sont une proposition de parcours sous un angle culturel et en aucun cas une liste exhaustive de tout ce qu'il y a à faire.

À Prague, il y a mille choses à voir, mille musées à visiter (d'ailleurs,  il y a un musée pour tout : littérature, peinture, Histoire, science, chocolat, parfum, informatique, torture…), mille cafés où faire une pause.

Je ne vous propose donc qu'un échantillon de possibilités.

Petite visite

(qui suit une logique géographique) :

 

Place Venceslas

Cela ressemble plus à une large avenue. Amenagée par Charles IV, cette place est longue de 750 mètres, elle est le symbole de l'indépendance nationale. Côté sud, la statue équestre de Venceslas 1er, saint-patron de Bohème.

Tout autour de la place, les grandes enseignes occupent les rez-de-chaussée, de belles réalisations du début du 20e siècle.

À voir au numéro 25, l'hôtel Europa..

 

Théâtre Stavoské Divadla (1781)

Très beau théâtre, couleur vert d'eau, colonnes blanches et balcon extérieur. Avant d'être un théâtre, c'était un opéra. Mozart y a dirigé Don Giovanni en 1787.

 

Maison de la municipalité

Apothéose de l'Art Nouveau tchèque, réalisé entre 1902 et 1911. Profusion de marbres, de mosaïques et de fers forgés. À l'intérieur des salons, des salles de concert et un café.

 

Maison “à la Vierge Noire”

Un témoignage intéressant de l'architecture cubiste conçu en 1912.

À l'angle, une vierge noire, vestige de l'édifice gothique primitif.

 

Notre-Dame-du-Týn

Élevée entre 1380 et 1511.

C'est un des édifices religieux le plus important de Prague. Ses deux tours de 80 mètres de haut dominent la place et son parfaites à photographier sur un fond de ciel bleu !

 

Place de la vieille-ville

On ne sait où donner de la tête tant il y a de choses à voir. Profusion de façades, , belles , originales, ou tout simplement qui forcent l'admiration par le détail travaillé.

C'est le cœur de la cité, le lieu qui porte le souvenir de tous les grands événements qui ont marqué le pays.

Tout autour : des églises, des palais, une magnifique horloge astronomique sur le beffroi de l'Hôtel de Ville.

Au centre, une monumentale œuvre, composition de plusieurs statues dédiée à Jean Hus (théologien, universitaire et réformateur religieux tchèque, des 14e et 15e siècles).

 

Vers le pont par les charmantes petites rues piétonnes

 

Pont Charles

Le plus ancien pont de la ville (1357). De part et d'autre se dressent 42 statues de Saints qui ouvrent la voie vers le Château.

Sous la pluie les touristes se pressent. Sous le soleil, le pont est investi par les musiciens, vendeurs de reproductions du pont, du château, de la vieille ville…

Dans le brouillard, on sent la Prague mystérieuse…

 

 

Kampa

On y trouve un peu de calme après la cohue sur le pont.

De son joli parc, on a une vue photogénique sur le pont et le château.

 

Retour par Most Leglé et la rue Národni

Du pont, on peut voir au loin la maison dansante, baptisée par ses architectes "Fred et Ginger" (1996). La tour en béton aux fenêtres irrégulières,  c'est Fred, l'autre, courbe et en verre, c'est Ginger.

On les imagine danser le long de la Vltava (nom imprononçable !).

Le château royal

Quand on a un peu le temps

Au-dessus de la place de la Vieille-Ville, il faut déambuler dans le quartier Josefov :

- L'ancien cimetière juif (1493) où 12000 stèles se chevauchent.

- La synagogue Vieille-Nouvelle, l'un des plus anciens lieux de culte (13e siècle) de la communauté juive d'Europe.

On raconte que dans ses combles gisent les restes du Golem.

Quand on a un peu plus le temps...

...et que le ciel est dégagé :

 

Il faut gravir la colline de Petřin. La promenade est très agréable et la vue sur la ville est imprenable ! Au sommet, se dresse une tour Eiffel miniature édifiée en 1891. (Compte tenu de l'altitude, elle se trouve à la même hauteur que la vraie !!)

On peut parcourir toute la colline et redescendre du côté du château.

Quand on a encore un peu plus le temps

Il faut aller de l'autre côté de la gare :

 

Le parc Riegrovy

Comme tous les coins de verdure de Prague, ça se mérite ! Mais après la grimpette, la vue sur le château et la colline Petřin est magnifique !

 

La tour de la télévision (1985/1992),  plus haute tour de Prague. David Cerný, est le sculpteur des énormes bébés qui grimpent le long de la tour.

Certains guides la qualifie de “tour la plus laide d'Europe”…. franchement elle n'est pas plus laide que d'autres tours et elle a au moins le mérite d'être très originale !

Quelques musées...

Le musée Kafka. Cihelná 2 b

Tous les jours de 10h à 18h.

C'est vraiment dommage qu'il n'y ait aucune explication en français. On passe donc à côté d'un certain nombre d'informations alors que visuellement le musée est bien fichu. Il y a une véritable ambiance kafkaïenne. On est totalement immergé dans l'univers de l'écrivain.

Correspondance, manuscrits et photos sont agencés de manière à faire ressentir le côté sombre et inquiétant des livres de Kafka.

Ne vous faites pas avoir, n'achetez pas à l'entrée la brochure “La Prague de Kafka” en français. C'est un document fort intéressant,mais qui ne vous servira pas dans le musée puisqu'il s'agit d'un itinéraire dans la ville! Achetez le plutôt après la visite.

Le musée du communisme. 9H/21h, Na Prikopé 10.

Entrée 190 CZK. Le musée existe depuis 2001.

Tous les panneaux sont traduits en plusieurs langues dont le français. Non seulement cela facilite la visite, mais cela permet de ne pas se contenter de survoler les choses.

C'est très intéressant, c'est une plongée dans l'histoire du communisme tchécoslovaque, sans complaisance,  de 1921 à 1989.

Il y a tous les événements importants dans l'ordre chronologique, expliqués et illustrés par des photos et titres de journaux...

Il y a aussi quelques reconstitutions qui “mettent dans l'ambiance” : salle de classe, épicerie, bureau de la police politique...

C'est vraiment un musée à visiter, on y apprend des choses sans s'ennuyer le moins du monde.

Le musée Mucha. Kaunick Palác, 10h/18h

 

Un petit, mais beau musée. Pour avoir quelques explications en français, il faut acheter la brochure vendue à l'entrée .

J'ai été totalement conquise par les affiches de théâtre : Lorenzaccio, Gismonda...

La première partie du musée est consacrée à l'exposition de photos de Mucha et de ses proches. La suite est dédiée à ses diverses productions. Mucha est né en 1860 en Moravie et mort à Prague en 1939. Il est considéré comme un des pères de l'Art Nouveau.

Sur une vidéo, on découvre aussi qu'il est l'auteur de toiles monumentales. Dommage qu'il n'y en ait qu'une exposée et encore pas la plus grande !

C'est une bien agréable visite

Un ciné...

Kino Lucerna, dans le passage du même nom. Accessible depuis la Váklovské Namesti

 

C'est un des plus anciens cinémas d'Europe.

La salle a l'air magnifique. Malheureusement, je ne l'ai vue qu'en photo. Je ne maîtrise pas assez le tchèque pour suivre un film. Ou alors il faudrait qu'il n'y ait que “bonjour, l'addition s'il vous plaît, et au revoir” !!!

Il faut tout de même aller faire un tour dans le passage. Il est superbe, de style Art déco, il a été construit à la fin du 19e siècle par le grand-père de Vaclav Havel. Sous la coupole, une statue équestre renversée, réplique très originale de la statue qui domine la place Wenceslas.

Des cafés...

Il y en a à la pelle. Je compte sur nos correspondants lillois, Ida et Jr, bientôt en séjour à Prague, pour nous en dénicher un peu plus.

En voici quelques-uns :

Le café du cinéma Lucerna.

 

En surplomb du passage avec une vue rigolote sur la statue équestre renversée. Il est sobre, élégant avec un très beau et vaste comptoir

Un autre café dans le même passage. Le “Café de la galerie”, avec une salle fumeur, une ambiance intimiste, des photos de cinéma et d'artistes au mur.

Si j'étais restée plus longtemps à Prague, ça serait certainement devenu mon QG !

John Lennon Pub

Pub dédié aux Beatles.

Accueil très sympathique et déco très agréable. Les murs sont couverts de photos des Beatles, de reproductions de pochettes de disque... L'entrée des toilettes est une cabine téléphonique londonienne.

Ce pub se trouve à proximité du mur “John Lennon”. Face à l'ambassade de France, un mur couvert de graffitis et dédié au chanteur : visage au pochoir, messages de paix…..

Le Café Louvre

Café culte de Prague au début du 20e siècle. Kafka, Max Brod, Einstein, y sont passés.

Je voulais absolument y aller !

Finalement, je n'ai vu que la très belle entrée, un bout de la salle, haute de plafond et au décor soigné, entraperçu les serveurs en blanc…..

Inconcevable de faire la queue pour boire un café !!

Si quelqu'un a fait l'expérience, je veux bien un compte rendu.

Le café “Atmosphère”

Ce café a pour moi une place particulière car c'est le premier café "fumeur” que j'ai croisé. Ensuite en ouvrant bien les yeux, j'en ai trouvé d'autres mais celui-ci a été le premier et sans même savoir que cela existait encore !

Une grande salle mais le bar est dans une petite pièce attenante. Tables et banquettes hautes, murs jaunes, couverts de ce qui me semble être des publicités américaines détournées .. Un petit nuage de fumée flotte dans l'ambiance intimiste !

Deux librairies...

Academia Nakladatelstvi.

Váklavské nam 34 nàmesti

 

Un mélange qui donne une impression de librairie vieillotte alors que c'est une librairie moderne. Peut-être parce qu'il reste des ouvrages derrière des vitrines fermées ou parce qu'un employé vous suit discrètement ! Le rayon des livres en français se borne à trois étagères : une entière pour les livres de Kundera, une pour les livres touristiques, et une dernière pour les livres de recettes de cuisine tchèque.

Kanzelsberger jan,

Vaklavké nam 38

Librairie plus agréable que la précédente et plus fournie en ouvrage en français.

On retrouve forcément Kundera mais on a aussi Kafka, Camus, Sartre, Saint-Exupéry et un OVNI, “L'élégance du hérisson” de Muriel Barbery. Si j'avais parlé de tchèque, je me serais empressée de demander pourquoi.

Quelques livres...

Juste avant l'hiver, Françoise Henry, 2009 , Livre de poche

 

Prague 1969. Dans un café, la patronne acariâtre et jalouse, épie sa jeune serveuse. Elle assiste en voyeuse à l'éclosion et au massacre d'un amour qui lui rappelle une blessure de jeunesse.

Voilà un livre qui m'a beaucoup plu. Bien sûr, on n'y trouve pas le Prague qu'on visite mais c'est une belle plongée dans l'histoire de cette ville tout en imaginant assez bien le décor : les trams, les ponts, la brume…

Françoise Henry nous fait bien vivre la chape de plomb du régime communiste.

La gaîté, l'amour, le bonheur personnel n'ont pas leur place dans l'année qui suit le printemps de Prague.

Tout le monde est épié par tout le monde. La police politique veille et torture.

Les quelques touristes occidentaux de passage se désolent de la tristesse des lieux et des gens puis disparaissent jusqu'à l'été suivant.

On s'attache à ce jeune couple, broyé par le système puisque Pavel, étudiant est considéré comme un dissident. Mais finalement, on s'attache aussi à la patronne du café….. c'est vrai qu'elle est acariâtre, jalouse, méchante...

Mais, elle même a vécu un amour malheureux plusieurs années auparavant dans des conditions similaires . Elle est aussi ne victime . Cela ne l'a dédouane pas,  mais on ne peut s'empêcher une once d'empathie !

 

Un livre à lire pour l'ambiance, pour l'histoire, mais aussi pour le procédé littéraire. Le couple qui est au centre de l'intrigue ne prend pas la parole. Tout nous est raconté par la patronne du café : ce qu'elle surprend, ce qu'elle épie, ce qu'elle imagine...

La pleurante des rues de Prague, Sylvie Germain, Folio, 1992

 

“cette inconnue, qui donc est-elle? Une vision, elle-même porteuse, semeuse de visions. Une vision avare de ses apparitions. Elle ne s'est montrée que peu de fois, et toujours très brièvement. Mais chaque fois sa présence fut extrême”

 

L'ensemble du livre est l'exact reflet du résumé de la quatrième de couverture. Il n'y a pas d'histoire, que de belles phrases pour le plaisir des belles phrases. Cette inconnue est une géante boiteuse qui parcourent les rues de Prague et porte la misère de la ville d'où les larmes.

Sylvie Germain à déguisé de la poésie en Roman. On retrouve des lieux de la ville, on imagine assez bien la Prague mystérieuse. Malheureusement cela ne suffit pas. Il me semble que l'auteur s'est fait plaisir en écrivant un beau texte mais sans se soucier des lecteurs de romans qui ont besoin d'un minimum d'histoire.

À lire si on est amateur de poésie.

À proscrire si on a besoin d'une véritable intrigue et de cohérence.

Lettre au Père, de Franz Kafka, Gallimard, 1957, pour la traduction française .

 

“Très cher père, tu m'as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre…”

 

Lettre jamais remise à son destinataire, Kafka tente désespérément de comprendre sa relation avec son père.

J'aurais pu choisir “la métamorphose” où” le procès” mais “lettre au Père” étant considéré comme une clé essentielle à la compréhension de l' œuvre de Kafka, mon choix s'est porté sur cet ouvrage.

Bon... je peux bien vous l'avouer ce n'est pas pour cette unique raison !

J'ai lu les deux autres, il y a trop longtemps pour pouvoir en parler ici !

 

Tout au long de cette lettre, on ressent parfaitement bien que les angoisses de Kafka adulte ont pris naissance dans son enfance.

“La maltraitance” qu'il reproche à son père n'est pas physique. C'est beaucoup plus subtil et insidieux que cela : tyran,  incapable d'affection, ironique, autoritariste…

Franz Kafka, enfant sensible, s'est senti écrasé par la toute-puissance de cette figure paternelle négative.

La démarche de ce livre est finalement très moderne. Justifier son incapacité au bonheur en incriminant le passé. Dommage pour kafka que la notion de résilience soit née bien après lui !

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