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Parcours "Ranelagh"

75 016  Paris 

24 novembre 2018

Ranelagh, c'est aujourd'hui le nom d'un théâtre, d'une rue et d'un jardin, situés dans le 16e arrondissement.

On est en plein cœur des rues les plus chères du Monopoly !

 

En 1774, Lord Ranelagh, noble et parlementaire britannique, fait construire un kiosque à musique, non loin de la rue qui porte aujourd'hui son nom.

Le jardin du Ranelagh est un jardin à l'anglaise, reflet de la richesse du quartier. En bordure, on trouve le musée Marmottan Monet, une grande concentration d'ambassades et d'institutions de Paris.

 

Vers le théâtre, l'ambiance change légèrement : moins de diplomates, moins d'hôtels particuliers... On retrouve une ambiance qui, sans être populaire, est plus décontractée.

Un musée...

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Musée Marmottan Monet

2 rue Louis Bailly, 75016 Paris

 

En plus de la belle collection permanente, expo jusqu'au 10 février 2019 : “Collections privées, un voyage des impressionnismes aux fauves”

 

 

Après l'escapade à Giverny du 19 septembre 2018, une visite du musée Marmottan Monet s'imposait. Après avoir fait le tour du jardin d'eau de la maison personnelle de l'artiste, il faut aller contempler les immenses toiles inspirées du lieu : “Les Nymphéas”.

Le musée est très agréable, on chemine dans une ancienne demeure et on prend une bonne dose d'impressionnisme.

À l'origine le lieu était le pavillon de chasse du troisième duc de Valmy au tout début du 19e siècle. L'ambiance de la maison reflète l'atmosphère Empire et Restauration aux goûts de Paul Marmottan (1856-1932) qui hérite de l'hôtel particulier de son père Jules Marmottan.

À partir de 1940, le musée reçoit, par plusieurs biais, de plus en plus de toiles d'artistes impressionnistes.

À l'heure actuelle, c'est ici qu'on trouve la plus importante collection au monde d'œuvres de Claude Monet.

C'est l'occasion de contempler “Impression soleil levant” mais de faire également le tour d'autres grands noms : Gustave Caillebotte, Berthe Morisot, Édouard Manet...

 

Après le musée, il est très agréable de flâner dans le jardin du Ranelagh agrémenté de très grands et beaux arbres.

Au passage, on jetera un coup d'œil à la Statue de La Fontaine accompagné de son corbeau et de son renard.

Une librairie...

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librairie Fontaine

28 rue de l'Annonciation, 75116 Paris

 

Il y a une envie de présenter beaucoup d'ouvrages ...du coup c'est trop petit et très serré mais c'est très mignon !

Fondée en 1834, la librairie d'Auguste Fontaine donne aujourd'hui son nom à cette enseigne qui regroupe sept librairies du réseau indépendant.

Très bien située, dans une rue piétonne très commerçante, c'est un vrai plaisir de pénétrer dans ce cocon littéraire.

Deux livres...

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Les spectateurs de Nathalie Azoulai

POL, 2018

“Une famille regarde, inquiète et médusée une conférence de presse du Général de Gaulle à la télévision.

En direct, le fils de 13 ans comprend qu'on peut avoir à quitter son pays natal, sa langue, sa maison.

Comme ses parents, chassés de chez eux quelques années plus tôt. Bouleversé, il veut savoir comment ça s'est passé.

Mais à toutes ses questions, personne ne répond vraiment…”
 

Le début est prometteur. On découvre une famille dans le cadre de l'année 1967. Le fils de 13 ans, brillant scolairement, sa petite sœur à laquelle il est très attaché, qui souffre d'une luxation de la hanche sont les deux enfants de parents qui pour eux sont un peu énigmatiques.

Le père, intéressé aux questions politiques, attend avec impatience le discours de De Gaulle sur le Moyen-Orient.

De son côté, la mère est complètement obsédée par le cinéma hollywoodien des années 60 et fait confectionner des robes d'actrices à Maria, sa voisine.

Le fils s'interroge,il sait que ses parents ont tout quitté pour venir en France. Mais il ne sait pas d'où ils viennent et pourquoi ils sont partis.
 

Au début, nous sommes placés dans le même état d'esprit que ce jeune garçon. On ne sait rien de plus que lui. On prend conscience que les non-dits sont bien difficiles à vivre. L'histoire progresse par flashback, on prend des indices pour essayer de replacer cette famille dans un contexte plus historique et c'est très prenant.

Malheureusement, à mi-chemin, le procédé lasse et l'intérêt s'émousse. Peu de dates, de lieux et même de prénoms nous sont livrés. Les références les plus précises concernent les films américains et leurs actrices, des années 60 et cela n'a vraiment que très peu d'intérêt.

Au final, seul restent quelques épisodes qui font une photographie de la France des années 60. L'arrivée de la télévision, quasi aussi importante que celle d'un enfant, est racontée de façon savoureuse.

On regrette que l'ensemble du livre ne soit pas à cette image.

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Édouard Manet et Berthe Morisot, une passion impressionniste

de Le Gally et Joffredo, éditions Glénat, 2017

 

“1868, Berthe Morisot, peintre en devenir, rencontre le sulfureux Édouard Manet. Elle est impressionnée par son charisme et sa vision de l'art. Il est séduit par son intelligence et sa beauté. Véritables alter egos, ils ne cesseront de s'influencer mutuellement”.

 

Quelle déception ! Après avoir découvert de très bonnes bandes dessinées sur le milieu de l'art (Camille Claudel, Modigliani…) celle-ci n'est vraiment pas à la hauteur qu”on attend du genre.

La forme n'est pourtant pas inintéressante. L'histoire est construite par le dialogue épistolaire entre Berthe Morisot et sa soeur. C'est assez original mais cela ne suffit pas car le résultat manque de relief.

Il y a de très belles planches du point de vue graphique mais les “scènes” qui se succèdent sont bien plates.

Dans certains cas le choix de la police est esthétique mais peu lisible ce qui ne permet pas une lecture fluide.

Cela dit, la plus grande déception est plus profonde que ça. Lorsqu'on tient entre ses mains un ouvrage dans lequel il est question d'une femme peintre au 19e siècle, il me semble qu'on est en droit d'attendre qu'elle soit un peu plus mise en avant !

J'aurais aimé que cette bande dessinée mette l'accent sur son travail et sa position particulière dans un monde et un siècle d'hommes. Ce n'est tout de même pas rien que cette femme, née en 1841, ait eu une vraie place dans le groupe impressionniste, respectée et admirée de ses camarades qui ne sont pas moins que Degas, Renoir, Monet...

 

La bande dessinée met en lumière une histoire d'amour qui n'est pas avérée avec Édouard Manet (son beau-frère), il y avait à mon avis autre chose à raconter.

Un théâtre...

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Théâtre Ranelagh

5 rue des Vignes, 75016 Paris

 

L'extérieur ne paie pas de mine, mais l'intérieur est très agréable, on découvre un théâtre à l'ancienne à la décoration très soignée.

En 1900, c'était un salon de musique. En 1931, la salle est transformée en salle de cinéma d'art et d'essai. Petit à petit, le lieu s'est diversifié : théâtre, musique, cirque…

En 1977, la salle et son décor ont été inscrits aux monuments historiques.

Une pièce...

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Vipère au poing de Hervé Bazin

par la compagnie Taxaudier avec Aurélien Hoover. Mise en scène de Victoria Ribeiro.

 

jusqu'au 13 janvier théâtre du Ranelagh 75016 Paris

 

 

“Jean dit Brasse-Bouillon mène, avec ses frères, une guerre sans merci contre leur mère, une femme impitoyable et cruelle qu'ils ont surnommée Falcone”.

 

C'est tout d'abord une véritable performance d'acteur. Aurélien Hoover fait preuve d'une très grande énergie et joue très bien tous les rôles. En un geste, voire une mimique, on sait immédiatement de quel personnage il s'agit.

Le texte d'Hervé Bazin est très brutal, les sentiments d'une grande violence.

Le spectateur aurait besoin de quelques pauses pour encaisser tout ça. Or, l'énergie primordiale dans un “seul en scène” est peut-être parfois excessive.

En tous les cas, on vit totalement la haine entre une mère et son fils. On est au-delà du désamour, les membres de cette famille sont des ennemis mortels.

Comme le dit très bien Hervé Bazin : “La haine, beaucoup plus encore que l'amour, ça occupe”. C'est exactement ce qui emplit la scène, au décor sobre et efficace.

Un arbre symbolise parfaitement l'enfance mais au lieu d'être le centre de jeux enfantins, il recueille les cris de révolte d'un enfant opprimé par une mère froide et méchante.

 

Cette pièce ne laisse pas indifférent. En s'adressant directement au spectateur, Aurélien Hoover crée une proximité poignante !

Pour se restaurer...

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Le Bois

29 rue Bois-le-Vent,

75016 Paris

 

Une très belle terrasse... chauffée !

Le personnel est très sympathique et l'ambiance plus détendue que l'idée que l'on se fait du quartier !

Les plats sont bons et les prix varient de 15 à 22 € (avec un bon choix dans la gamme de 15 € !)

Cinq films...

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Mademoiselle de Joncquières de Emmanuel Mouret avec Cécile de France, Édouard Baer, Alice Isaaz

1h49, drame, France

 

 

“Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années de bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s'est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère…”

Un film qui se regarde agréablement pour sa forme mais qui souffre, au mieux d'un manque de fond, au pire d'un fond qui prête à caution !

“L'objet cinématographique” est très réussi. Les décors, les costumes et les ambiances sont parfaites.

“Mademoiselle de Jonquières” est un film d'époque délicat, avec des dialogues au langage soutenu, bien agréable à suivre.

En ce qui concerne l'intrigue, elle manque de passion. Les acteurs sont très bons mais leurs personnages ont, au final, peu de profondeur. Leur psychologie aurait pu être un peu plus travaillée puisqu'il s'agit de mettre en exergue de “grands” sentiments : l'amour- passion, la trahison, la jalousie, la vengeance. Dans ce domaine, le film est bien peu convaincant. L'ensemble est cousu de fil blanc, la vengeance est bien menée mais son fondement prête à caution. Le marquis, certes, s'est lassé mais n'a pas trahi celle qui est devenue une amie plus qu'une maîtresse. Les manipulations auxquelles se livre Mme de La Pommeraye sont moralement très discutables.

 

L'ensemble est juste un bon divertissement, mieux vaut ne pas y chercher une réflexion plus poussée au risque d'être déçu et un peu perplexe.

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Capharnaüm de Nadine Labaki

avec Zain Abrafeea, Nadine Labaki, Yordanos Shifera

2h03, drame, Liban.

 

À l'intérieur d'un tribunal Zain, un garçon de 12 ans est présenté devant le juge. À la question : “Pourquoi attaquez-vous vos parents en justice ?, Zayn lui répond : “Pour m'avoir donné la vie !”.

Capharnaüm retrace l'incroyable parcours de cet enfants en quête d'identité et qui se rebelle contre la vie qu'on cherche à lui imposer.

 

Quel gâchis quand on en fait trop !

Le postulat de départ était pourtant bien intéressant, les thèmes abordés primordiaux : la misère, la violence, les réfugiés, les profiteurs...

Malheureusement, on tombe très vite dans le voyeurisme et le pathos. Nadine Labaki veut dénoncer la misère mais son film exploite d'énormes ficelles contre-productives ! On attendait beaucoup plus de subtilité et de retenue pour traiter le parcours de cet enfant dans les méandres de la misère. Un parcours si dur qu'il aurait préféré ne pas être mis au monde.

Le propos est fort mais le message final laisse perplexe voire dérange.

Après nous avoir enfoncé dans la plus grande noirceur : les bidonvilles, l'exploitation des plus faibles, les coups, la faim... il me semble que la conclusion ne fasse pas la distinction entre la pauvreté et la violence.

Quel est le propos : les pauvres ne devraient pas avoir d'enfant ? Pourquoi ? parce qu'ils n'ont pas les moyens de les élever ou parce qu'ils seraient obligatoirement des rustres d'une grande violence ?

 

Après nous avoir imposé le pire pendant 2h, le film nous laisse sur notre faim lors de la confrontation avec les parents.

L'analyse qui aurait été souhaitable est bien rapide et trop légère.

Au final, le film ne nous tient que par ce petit acteur, qui n'en n'est pas un, mais qui est terriblement bon !

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En liberté de Pierre Salvadori avec Adèle Haenel, Pio Marmai, Damien Bonnard, Audrey Tautou .

1h48, comédie, France.

 

“Yvonne, inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n'était pas le flic courageux et intègre qu'elle croyait mais un véritable ripou.

Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d'Antoine, injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années...”

Je sens bien qu'on pense souvent que chez “Pourvu Qu'on Ait Livre's”, on aimerait pas trop rire au cinéma. Qu'on préférerait la lenteur du film allemand, la problématique de l'Orient, la noirceur des films russes... au bon vieux rire dont on dit qu'il vaut un steak.

“En liberté” est la preuve que nous ne sommes pas végans.

 

Ce film est plein de loufoqueries, on sourit, on rit mais il y a, et c'est ce qui fait sa réussite, un vrai sujet.

Au cœur de cette comédie on s'interroge, d'une part sur les dégâts provoqués par la condamnation d'un innocent, et d'autre part sur la culpabilité “héritée” de nos proches.

Antoine “pète les plombs”, ce qui donne lieu à des scènes délirantes, puisque finalement il considère que la société lui doit huit ans de sa vie.

Dans ce domaine, certaines répliques promettent de devenir cultes !

“C'est quoi ce truc de massacrer les gens, calmement comme ça ? on n'avait pas l'impression que tu te battais mais que tu rangeais ton bureau...”

La rencontre ne peut être que détonante avec Yvonne prête à tout pour réparer les méfaits de son ripou de mari.

Les acteurs sont tous très bons, le burlesque leur va bien.

“En liberté” est une bonne comédie.

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Cold War de Pawel Pawlikowski

avec Johanna Kulig,Tomasz Lot, 1h28, drame, romance, Pologne.

“Pendant la guerre froide entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un amour impossible dans une époque impossible...”

Ceux qui ont aimé “Ida” en 2013 reconnaîtront la marque de Pawel Pawlikowski : le format quasi carré et le noir et blanc,et aimeront sûrement “Cold War”.

Une très belle mais dramatique histoire d'amour, servie par un noir et blanc lumineux et accompagnée tout du long par la musique.

 

Des chansons folkloriques qui envahissent l'espace sonore de la Pologne d'après-guerre à la transformation du patrimoine musical pour le mettre au service du culte de la personnalité cher au communisme soviétique.

Les musiciens sont prisonniers du système.

En parallèle, la musique semble si libre dans le Paris bohème des années 50 ! Mais cela ne suffira pas à Viktor. Musicien passionné, il peut en quittant la Pologne vivre librement la musique. Cependant Zula, celle qu'il aime ne le suivra pas.

Le film est sobre mais intense en émotions. Les multiples thèmes sont très forts. Il y a bien sur le drame amoureux, l'incapacité pour Victor et Zula de vivre ensemble. Leur amour ne parvient pas à s'épanouir ni à l'est, ni à l'ouest.

À l'Est, la chape de plomb n'est pas vivable pour une passion amoureuse et musicale qui est par définition individualiste. Mais à l'ouest, ils sont des exilés et ne se reconnaissent plus !

Quel drame, quelle belle histoire mais quelle tristesse sans fond car sans espoir !

 

Le film ne se veut pas politique mais le contexte et les habiles sous-entendus posent bien évidemment des questions politiques : liberté et amour sont au cœur du sujet.

Attention toutefois à ne pas aller voir ce film en période de déprime, ...cela pourrait être fatal !

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Bohemian Rhapsody de Bryan Singer

avec Romy Malek, Gwilym Lee et Lucy Boynton;

2h15, biopic, drame, USA

“Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu'à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid alors qu'il était frappé par la maladie...”

Ceux qui connaissent en détail la vie de Freddie Mercury n'aimeront sûrement pas ce film. Le volet biopic est certainement beaucoup trop élogieux par rapport à la réalité. De beaux et grands sentiments sont mis en avant, c'est parfois peu crédible mais voilà, pour sauver tout ça, il y a la musique ! Et dans ce domaine le film est vraiment réussi. Non seulement, on a le plaisir d'entendre les meilleures chansons de Queen mais en prime on découvre le contexte de leur création ainsi que l'accueil à leur sortie.

Freddie Mercury était “la star”, l'original du groupe mais en matière de musique, chaque membre de Queen apportait sa contribution à l'édification de leur production.

Tour à tour, ils ont apporté des paroles, une musique, ou même un son...

Leurs chansons semblent être le fruit d'un vrai travail coopératif. Malgré sa renommée, le plus souvent sulfureuse, Freddie Mercury avait autant besoin des autres membres du groupe que l'inverse.

C'est résolument la musique qui rend le film très plaisant !

Assister à la naissance du fameux tempo de “we will rock you”, la difficulté d'imposer “Bohemian Rhapsody” à la radio, morceau déjanté de six minutes...

 

“Bohemian Rhapsody” servi par de bons acteurs criant de ressemblance est à savourer dans une salle bénéficiant d'un bon son.

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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