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Escapade à Riga (Lettonie)

20 janvier 2020

Riga, capitale de la Lettonie, est située sur la mer Baltique.

La ville a été fondée officiellement en 1201. Elle a largement subi toutes les instabilités politiques de la région et tous les conflits. Lorsque la République de Lettonie déclare son indépendance en 1918, Riga devient la capitale du pays .

L'indépendance qui sera de courte durée ne sera retrouvée en 1991 avec la chute de l'URSS.

Aujourd'hui, Riga est une ville paisible qui offre de belles perspectives pour les visiteurs. Le centre historique est entièrement piéton et c'est un plaisir de se perdre dans ses ruelles pavées et la multitude d'agréables places.

Histoire, culture, bars, restos, tout y est pour passer quelques jours très dépaysants.

Balade dans la ville...

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Le centre historique

 

La maison des Têtes noires

 

Située sur la place de la mairie, cette maison médiévale de type nordique était la résidence provisoire des marchands célibataires de passage à Riga.

Le bâtiment original date de 1344, commandité par la guilde des Têtes noires, puissante confrérie. L'ensemble a été remanié plusieurs fois. À la fin du 16e siècle, la façade été reconstruite dans le style Renaissance tardive flamande et néerlandaise.

La maison des Têtes noires a été entièrement détruite en 1941 lors d'un bombardement allemand. En 1948, les autorités soviétiques ont dynamité les ruines restantes du monument.

Ce n'est qu'en 1995 qu'a été décidé la reconstruction à l'identique de l'édifice. Les travaux ont duré jusqu'en 1999.

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La cathédrale protestante

 

Construite au début du 13e siècle, elle est considérée comme la plus grande des églises médiévales des pays baltes.

Toute de briques, d'abord édifiée en style roman, elle a été modifiée au moment du gothique. En 1776 on lui ajoute un clocher de 90 m de haut.

Incendies, inondations…. elle aura tout connu !

En 1884, elle accueille l'orgue le plus grand du monde de l'époque avec ses 6718 tuyaux.

C'est Franz Liszt qui a composé un morceau pour son inauguration.

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La maison des chats

 

Pour les voir, il faudra lever la tête ! Les deux chats, comme en équilibre, sont posés sur le toit.

Cet immeuble de quatre étages a été construit en 1909 dans le style médiéval avec des ornements qui relèvent du style Art Nouveau.

Les chats sont auréolés d'une légende rigolote. Le propriétaire, un riche marchand, n'ayant pas été admis à la grande guilde, avait disposé les deux chats en cuivre de telle sorte que les queues dressées soient tournées vers le bâtiment de ceux qui ont fermé la porte de leur confrérie.

Plus tard, lorsque le conflit a pris fin, les chats ont été tournés.

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La maison des trois frères

 

Au 17, 19 et 21 rue Maza Pils, trois immeubles représentent le complexe d'habitations le plus ancien de la ville.

Les trois façades, très différentes, donnent un ensemble d'une grande originalité. Ces maisons de marchands abritaient, aux étages inférieurs, les lieux de vie et dans les combles, on trouvait les entrepôts.

Au numéro 17, se trouve l'immeuble le plus ancien (15e siècle) dont le style possède des caractéristiques de la Renaissance néerlandaise.

La façade du 19 (17e siècle) est décorée dans le style du maniérisme. Quant au numéro 21, (18e siècle) il possède un pignon baroque.

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Autour du centre historique

Le monument à la liberté

 

Le long d'un très agréable et charmant canal de ville, on ne peut pas rater le monument à la liberté.

Inauguré en 1935, ce monument, haut de 42 m, célèbre la mémoire des soldats morts au combat, durant la guerre d'indépendance lettone (1918-1920).

Entre 1944 et 1991, il est interdit par les autorités soviétiques de déposer des fleurs.

Au cours de l'histoire, la propagande soviétique tentera régulièrement de détourner la signification symbolique du monument mais c'est peine perdue. Pour les lettons, il reste le symbole de l'indépendance nationale.

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L'Opéra

Inauguré en 1863, il fait la fierté d'une ville où la musique classique est populaire. Le bâtiment avec sa façade néoclassique à colonnade bénéficie d'une salle fastueuse.

le danseur letton Mikhaïl Barychnikov (né en 1948) y a reçu sa première formation.

Par la suite, il reviendra se produire sur la scène de cet Opéra.

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Le marché central

 

Quand on se promène dans le centre-ville, on s'étonne de l'absence de supermarché mais également de petits commerces de bouche. Où fait-on ses courses alimentaires ici ?

Pour avoir la réponse, il suffit de se diriger vers la gare et de suivre la foule. Le marché central est gigantesque et c'est une vraie curiosité.

Le complexe s'étend sur 16000 mètres carrés. Les différents domaines alimentaires (boucherie, primeur..) sont répartis dans 5 anciens hangars à ballons dirigeables.

Ce marché qui voit le jour en 1930 a été inscrit en 1998 sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO.

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Le quartier Art Nouveau

C'est un vrai plaisir de flâner dans ce quartier.

Le grand nombre de constructions Art Nouveau (style architectural du début du 20e siècle) fait de Riga une des villes les plus importantes de ce courant.

Entre la rue Alberta et la rue Elisabetes, on a une grande concentration de très beaux immeubles. Les façades sont soignées, souvent majestueuses, avec moulures, bas-reliefs, sculptures... les motifs sont largement empruntés au monde de la nature, faune et flore.

L'architecte principal est Mikhaïl Eisenstein (1867-1921) le Germano balte de Saint-Pétersbourg, père du cinéaste Sergueï Eisenstein.

Des musées...

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Musée national des beaux-arts

Krisjana Valdemara iela 10

 

 

Le musée occupe un magnifique bâtiment. Conçu en 1905, c'est le premier bâtiment de la Baltique construit pour servir de musée.

L'espace et la luminosité permettent une belle mise en valeur des œuvres. Le musée compte plus de 52 000 œuvres d'art qui donnent une large vision du développement de l'art en Lettonie, du milieu du 19e siècle à nos jours.

Au centre du musée, l'escalier à volée double est majestueux.

La scénographie est chronologique mais l'agencement permet de faire des choix pour les visiteurs qui voudraient faire des impasses.

Le rez-de-chaussée, avec ses deux ailes a le plus retenu l'attention de « Pourvu Qu'on Ait Livre's ». Une aile est consacrée au réalisme et modernisme socialiste de la période soviétique (1945-1985) mais également à des œuvres plus libres (1960-1970) en lien avec la vie quotidienne et la nature.

La seconde aile expose le courant Néo-expressionniste des années 1990 avec des œuvres d'artistes lettons plus politisés, qui illustrent la chute des régimes communistes.

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Musée de l'Art Nouveau

Alberta iela

Au premier abord, c'est une déception. La visite commence par le sous-sol où il y a peu de chose à voir et où les reconstitutions d'intérieurs ne sont visibles que sur des vidéos.

L'étage du dessus heureusement offre une visite de qualité avec du mobilier et des notes explicatives en français !

La façade de l'immeuble a été conçue par l'architecte letton de renom : Konstantin Peksens qui a également habité dans ces murs. Cette façade présente des bas-reliefs aux motifs stylisés de plantes et d'animaux qu'on retrouve dans les décors des pièces.

L'exposition se compose de la reconstitution authentique d'un appartement de l'époque Art Nouveau (début du 20e siècle) L'agencement et la présentation des objets sont vraiment soignés. On peut voir des meubles, de la vaisselle, des œuvres d'art, des horloges, des vêtements... une grande diversité d'objets caractéristiques de la vie des habitants aisés de Riga à cette époque.

Ce musée est au final, à la fois charmant et intéressant.

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Musée des occupations

Raina Bulvaris 7

Mieux vaut se renseigner avant de s'y aventurer. Vos guides touristiques préférés ne sont pas forcément bien informés puisqu'ils donnent l'adresse à laquelle il aurait dû être au printemps 2019, mais vue l'avancée des travaux, il semble que ce ne soit pas pour demain !

L'entrée est gratuite mais les dons sont bienvenus.

 

De salle en salle, on trouve des objets, des documents, des panneaux mêlant écrits et photos qui retracent le passé douloureux de la Lettonie. Les différents espaces présentent 50 années d'occupation : l'annexion de la Lettonie par les soviétiques 1940-1941, l'occupation par les nazis de 1941 à 1944, puis de nouveau les Soviétiques jusqu'en 1991 !

On navigue dans l'horreur d'une période à l'autre : déportations de masse, crimes, massacres….

La mission déclarée du musée est de “rappeler au monde les crimes commis par des puissances étrangères contre l'État et le peuple de Lettonie”.

Le lieu est utile pour la mémoire mais permet également de rendre hommage à tous ceux qui ont souffert.

On regrette que pour les visiteurs étrangers la visite devienne assez rapidement fastidieuse tant il y a de documents et de choses à lire !

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Le musée du Ghetto de Riga

Maskavas 14 a

Comme il est triste de voir qu'il est si difficile à trouver car très peu indiqué sur les documents fournis aux touristes par la ville....

Comme il est triste de voir qu'une habitante qui vous propose de l'aide découvre sur son smartphone que ce lieu est à quelques mètres…

Quand vous aurez tourné un long moment, ce sera la désolation de voir le peu de monde qui semble se préoccuper de la question.

L'entrée est gratuite mais les dons sont bienvenus.

Le lieu est chargé d'émotion, bien sûr à cause de l'horreur de ce qu'il évoque mais également parce qu'il flotte un air de désolation voire presque d'abandon.

Des salles exposent des dessins évoquant le sort des Juifs durant l'occupation des nazis. Un wagon ayant servi à la déportation est exposé dans la cour devant un mur immense qui regroupe les 70 000 noms de victimes de l'Holocauste en Lettonie.

C'est glaçant mais de toute façon il ne saurait en être autrement !

Pour se restaurer...

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Spiikiizi

Krisjana Valdemara iela 17 a

 

Face au musée des Beaux-Arts, c'est l'endroit idéal pour faire une pause après la visite. Des prix très raisonnables pour de bons petits sandwichs, un verre de vin, un café ou une pâtisserie.

L'accueil est charmant et la déco sympa avec des livres et des jeux de société à disposition. Des espaces bien délimités permettent même aux plus studieux de travailler !

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Folkklubs

 Peldu iela 19

 

Des plats d'une bonne cuisine traditionnelle pour un peu moins de 10 €. Ce n'est pas de la grande gastronomie mais le rapport qualité/prix/quantité est plus que correct. Et puis ce n'est pas pour ça qu'on vient ici mais pour le décor et l'ambiance. En sous-sol, on s'attable dans de larges caves voûtées et on boit un verre ou dîne à la bougie. C'est très animé d'autant plus qu'il y a des concerts régulièrement.

Une adresse très sympa et originale !

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Riga Black Magic

Kalku iela 10

 

Ce beau café à l'ancienne ne porte pas très bien son nom ! Quelque chose d'un peu plus letton aurait été plus heureux.

Ici, la déco est plus chaleureuse que l'accueil mais on passera outre, tant le lieu est original et on s'offrira un café dans une ambiance très 17/18e siècle.

Serveurs et serveuses sont en tenue d'époque, on sirote un café en admirant le beau mélange de briques et de bois, les meubles à tiroirs, la porte bibliothèque et tous les objets qui font le charme de ce café.

Librairie...

Malgré une recherche assidue, si nous avons trouvé quelques belles librairies, nous n'avons pas mis la main sur le moindre (même tout petit) rayon de livres traduits en français.

Le voyageur français, nul en langue étrangère, comme nous, aura intérêt à ne pas tomber en panne de lecture !

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Valtiers un Rapa

Aspazijas Bulvaris 24

 

C'est la plus grande librairie du pays. Sur trois étages, Valtiers un Rapa propose toute la gamme de livres, du romans jusqu'aux ouvrages scolaires... vous trouverez également de la papeterie.

L'histoire de cette librairie remonte à 1912, lorsque Janis Rapa et le bibliophile Arthur Valtiers s'associent pour répondre aux besoins des intellectuels lettons.

Deux livres...

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Metal de Jānis Joņevs,

Gaia Éditions, 2013

 

« Au début des années 90, Jelgava qui fut la capitale des Ducs de Courlande est une bourgade grise et provinciale. Dans une Lettonie en transition, après l'effondrement de l'Union soviétique, une jeunesse aventureuse s'enflamme pour la culture alternative et le rock métal. »

 

Metal est un roman sur une jeunesse qui cherche sa liberté et sur un genre musical peu connu du grand public. Ce deuxième aspect m'a peu parlé, ne connaissant ni les noms des groupes, ni les évolutions, ni les différentes tendances. Cela dit, les premières pages sur ce sujet sont racontées avec un humour qui pallie l'ignorance possible du lecteur.

Le premier aspect m'a plus intéressée. À priori, Janis Janevs s'est très largement inspiré de sa vie et il est vrai que ce roman « sent le vécu ». Le jeune Janis, bon élève, considéré même comme l'intello de service voit sa jeune vie basculer le 5 avril 1994, jour de la mort de Kurt Cobain.

On suit alors toute une petite bande dans la recherche de leur identité qui sera Métal ou rien. Janis, Karlis, la Mort, Zombis, le Nez et les autres veulent sortir de la grisaille et de l'ennui de leur province. La province de Lettonie où se déroule cette histoire n'est pas indissociable de l'intérêt de ce livre .

En 1994, cela ne fait que trois ans que la Lettonie a retrouvé son indépendance, après de nombreuses décennies de domination soviétique. La jeunesse semble découvrir d'un coup tous les possibles. Le lecteur fait connaissance avec un mode de vie qui lui est étranger.

Tous les disques ne sont pas encore sur le marché. Plus rien n'est interdit mais pour approfondir leur connaissance d'un genre musical assez confidentiel, ces jeunes se retrouvent dans un bois et échangent cassettes vierges et quelques Lats (monnaie lettone avant l'entrée du pays dans l'Union européenne) et attendent la semaine pour récupérer leurs cassettes enregistrées.

On s'amuse des débats sur la musique, les recherches vestimentaires (à une époque où on peut se faire casser la figure pour des cheveux trop longs) de cette petite bande.

Pour eux, l'aboutissement de leur passion serait de monter un groupe... pas facile quand on ne sait pas jouer d'un instrument !

Beaucoup de passages du livre sont assez drôles.

Métal offre un assez bon moment de lecture même si aux trois quarts du livre, une petite lassitude s'installe, nous donnant envie d'en terminer.

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Les chiens de Riga de Henning Mankell,

Points, 2003

 

 

"Février 1900. Un canot pneumatique s'échoue sur une plage de Scanie en Suède. À son bord, deux hommes assassinés d'une balle dans le cœur. On identifie des criminels lettons d'origine russe, liés à la mafia. Le commissaire Wallander part pour Riga. Il se trouve plongé dans un pays en plein bouleversement…"

 

C'est la deuxième enquête du commissaire Wallander. Ceux qui l'avaient suivi le retrouveront peut-être avec plaisir, les autres le découvriront avec intérêt au début mais rapidement une certaine lassitude s'installera.

Le roman nous embarque dans une ville qui ne ressemble plus à ce qu'elle est devenue aujourd'hui et c'est tant mieux pour ceux qui y vivent. 1991, ça nous semble être hier mais pour les pays qui ont été liés à l'URSS, les changements ont été si brutaux qu'il nous semble toujours qu'on nous parle d'un temps qui s'apparente plus aux années 1950 !

Le polar se transforme petit à petit en roman d'espionnage assez moyen. Seule, la description des ambiances suscite encore un intérêt à mi-lecture.

La rencontre entre Wallander l'enquêteur et le major Lieppa venu de Riga en renfort, donne lieu à des échanges sur les notions de liberté et de démocratie. Ensuite les premiers pas de Wallander dans la capitale lettone où s'affrontent partisans de l'indépendance et pro-russes, sont assez captivants. L'auteur décrit bien un monde sous surveillance permanente. Le Suédois est déboussolé. Pour mener l'enquête il doit prendre de nouveaux repères et composer avec un monde dont il ignore tout : ses moindres gestes sont épiés, il est sur écoute, les faux-semblants sont pléthores….

Malheureusement l'intrigue, malgré des rebondissements, s'essouffle, Wallander tourne en rond mais le lecteur aussi !

On finit par avoir hâte que son enquête aboutisse mais même la résolution en elle-même est peu satisfaisante.

De plus, si l'enquêteur suédois est attachant, il ressemble trop à ceux qui existent déjà dans des centaines de polars. C'est toujours le même schéma : le policier, entre deux âges, divorcé, désabusé, qui s'interroge sur son métier…

Au final, dans « les chiens de Riga », il ne reste plus que Riga pour tenir le lecteur jusqu'au bout.

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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Spécial camping-car
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