top of page

Escapade à Rouen (76)

21 novembre 2016

Un peu d'histoire....

Rouen, à moins de deux heures en voiture de Paris, ville traversée par la Seine. L'ensemble de la ville est une juxtaposition architecturale : Moyen Âge, après-guerre, moderne. Par contre le cœur de Rouen, absolument charmant, est un véritable plongeon dans l'histoire et il est impossible d'échapper à Jeanne d'Arc !

 

Petite visite : il faut flâner dans les nombreuses ruelles et admirer les maisons à colombages. Quel que soit l'itinéraire adopté, on débouche forcément sur un beau bâtiment chargé d'histoire.

  • La cathédrale Notre-Dame (XIIe siècle). Sa flèche de fonte s'élève à 151 m (la plus haute de France). D'un point de vue esthétique et très personnel, je ne suis pas particulièrement attirée par ce genre de monuments, cependant je suis admirative du travail par rapport aux moyens techniques et aux vicissitudes du temps. (guerre...)

  • Gros-Horloge : (non il n'y a pas de faute d'orthographe, ni de faute de frappe) : magnifique. Cet ensemble architectural est constitué d'un beffroi gothique, d'une arcade et d'un cadran Renaissance ainsi que d'une fontaine du XVIIIe siècle.

  • Place du Vieux marché : place charmante et animée, nombreux bars et restaurants tout autour. Pour le charme, cela n'a pas dû être le cas à toutes les époques ! C'est là que Jeanne d'Arc a été brûlée le 30 mai 1431. Aujourd'hui, l'emplacement est marqué par une grande croix. Une église contemporaine a été construite à quelques mètres.

  • Le Parlement de Normandie et palais de justice : C'est le plus important édifice gothique civil de France, construit à la fin du Moyen-Age.

  • Le donjon, tour Jeanne d'Arc : seul vestige encore visible du château construit sous le règne de Philippe Auguste dès 1204. C'est au rez de chaussée que Jeanne d'Arc fut mise en présence des instruments de torture.

  • L'abbatiale Saint-Ouen : l'actuel Hôtel-de-Ville qui s'y adosse a été élevé dans l'ancien dortoir des moines.

  • L'église Saint-Maclou : gothique flamboyant, son portail à cinq porches est orné de belles portes sculptées de l'époque Renaissance.

    C'est vrai que cela fait beaucoup d'églises, mais qui dit église, dit place de l'église, et qui dit place de l'église, dit beaucoup de bars et restos bien sympas !
     

  • Pour nos lecteurs camping cariste : aire de stationnement vraiment pas terrible, voire un chouia glauque mais à deux pas du centre ville : Quai Cours La Reine 76000 Rouen
    Aire de service : au port de plaisance.

une maison de la vieille ville

Après cette visite....quelques restos... à éviter

Pas de chance cette fois-ci !
Pressée par le temps pour cause de ciné, je me suis jetée dans une pizzeria (Sole Mio, rue Martainville) pensant que c'était une valeur sûre en terme de temps et de goût. Manque de chance, les pizzas, au demeurant peu chères (entre 10 et 12€) n'étaient vraiment pas bonnes !
Le lendemain, je décide de faire plus local (Le Rive Droite, place du vieux Marché) avec un menu à 22€50, entrée, plat, dessert. Ce n'était pas mauvais mais pas particulièrement transcendant.
J'en appelle donc à tous les rouennais, si vous avez des bonnes adresses, n'hésitez à me les communiquer !

Quelques musées

Le panorama XXL : Quai de Bois Guibert.

 

Pour s'y rendre, rien de mieux que de passer par les quais de Seine qui ont été aménagés pour une promenade bien agréable.

Cette visite est particulièrement difficile à décrire ! On est dans une rotonde de 35 m de hauteur, il y a 3000 m² de toile. C'est une oeuvre à 360° qui nous fait découvrir Rouen au XVe siècle.

Uadegar Asisi, artiste allemand, procède à un mélange original de dessin, peinture et de photographies numériques.

C'est grandiose, à ne pas manquer, jusqu'au 10 septembre 2014.

Maison natale Pierre Corneille : 4, rue de la Pie, entrée gratuite.

La visite n'est pas bien longue mais pleine de charme. On peut y voir une importante bibliothèque cornélienne, un intérieur reconstitué en mobilier du XVIIe siècle, un cabinet ayant appartenu au grand dramaturge ainsi que divers documents évoquant les représentations des œuvres de Corneille.

Le musée Flaubert et l'histoire de la médecine, 51 rue Lecat.

 

Mélange original, mais pas étonnant puisque le père de Flaubert était médecin et que ses appartements étaient accolés à l'hôpital.

On y découvre la chambre natale de Gustave Flaubert avec ses souvenirs de jeunesse, mais aussi des collections médicales : un lit de malade à six places, un perchoir à sangsues, la reconstitution d'un cabinet dentaire de 1910...

Un cinéma...

Le Cinéma Omnia, 28 rue de la république.

 

Cinéma art et essai, Omnia est un lieu à consommer sans modération tant la liste des réductions proposées est longue : plus de 60 ans, carte Fnac, moins de 26 ans....et tant la programmation est intéressante.

Vrai lieu de culture, ce cinéma propose des événements thématiques : «  patrimoine et répertoire », cinéma de quartier pour (re)découvrir sur grand écran, un film culte...

Un film...

Aquarius, de Kléber Mendoça Fiho, 2h25, drame, Brésil avec : Sonia Braga, Maeve Jinkings, Irandhir Santos, Humberto Carrão.

Clara, 65 ans est critique de musique retraitée. Veuve, elle vit dans un immeuble singulier, l'Aquarius, construit dans les années 1940 à Recife au Brésil. Un promoteur a racheté tous les appartements, mais elle se refuse à vendre le sien. Clara va entrer en guerre froide avec la société immobilière qui la harcèle.

 

Sur l'affiche du film on peut lire « le film qui a fait danser, rire et pleurer la Croisette »

Eh bien, je n'ai pas eu envie de danser, juste de remuer un peu la tête sur « Another one bites the Dust » de Queen durant la première scène.

Je n'ai pas eu non plus envie de rire. Juste sourire, notamment lors de l'anniversaire de la vieille tante. Deux petits enfants lui récitent gentiment un compliment. Pendant ce temps la vieille dame laisse son esprit vagabonder, son regard tombe sur un buffet qui lui a appartenu et elle revoit alors les scènes érotiques qu'elle a vécues et dont il a été le témoin.

Pleurer...oui ! ça, j'ai pleuré devant la longueur excessive du film. On a l'impression de vivre le quotidien de Clara en temps réel. Clara se lève, Clara s'étire, Clara boit un verre d'eau, Clara va à la plage, Clara fait ses courses... Ce parti pris nuit totalement au propos du film.

 

L'aspect sociétal et plus général sur le Brésil passe du coup, presque inaperçu malgré quelques bonnes scènes, notamment lors du face-à-face avec le promoteur. L'échange est intéressant, Clara lui faisant remarquer que la mauvaise éducation est injustement imputée aux pauvres mais se trouve plutôt chez les jeunes entrepreneurs aux dents longues. À quoi, elle se voit rétorquer qu'elle ne connaît rien au dur labeur puisqu'elle appartient à une classe sociale aisée. De même on comprend à demi-mot que le Brésil souffre de fortes accointances entre les différents composantes de la société : familles riches, journalistes, monde de l'entreprise, monde politique..

 

Un film d'une longueur standard (1h30 ?) aurait peut-être été suffisant !

 

Une librairie....

La librairie l'Armitière, 66 rue Jeanne d'Arc. Du lundi au samedi 10h-19 heures.

Librairie générale créée en 1963, elle fait partie des plus belles librairies qu'il m’ait été donnée de voir.... pour le moment !

1300 m² de livres, mais dans une organisation et une ambiance intimiste. Un mélange de vieilles pierres et de matériaux modernes rend le lieu particulièrement beau. Il y a des coins et des recoins, autant de livres dans les rayonnages que sur les tables pour faire apparaître les notes des libraires.

Tout cet espace permet de faire la part belle aux poches !

Pour terminer la journée...un livre....

pour ceux qui veulent rester dans l'histoire mais qui veulent sortir de Jeanne d'Arc.

14 juillet d'Éric Vuillard, actes Sud, 2016.

Paris est désormais au peuple. La prise de la Bastille. On connait l'histoire du point de vue de ceux qui n'y était pas, écrite par les notables depuis l'hôtel de ville. 14 juillet nous raconte l'histoire de ceux qui y étaient.

Avec son ouvrage, Éric Vuillard nous rappelle que finalement nous connaissons mal l'épisode le plus célèbre de l'histoire de France, puisque nous avons oublié ou jamais su, les noms de ceux qui y ont participé. Nous n'avons retenu que les grands noms de la révolution française. Quand je dis « nous », je parle bien sûr, de la mémoire collective et de nos manuels scolaires. Éric Vuillard rend à César ce qui appartient à César. La Bastille, c'est le peuple qui l'a prise, c'est donc à ce peuple qu'il redonne une identité : des ouvriers, des menuisiers, des tailleurs, des sans-emploi, des argotiers, tout ce petit monde défile sous nos yeux, c'est ce qui nous enchante dans la première partie du livre.

Mais malheureusement, c'est aussi ce qui finit par lasser dans la seconde moitié.

On n'a pas le loisir de suivre les personnages sur un temps assez long pour s'attacher à eux. De plus un petit lexique aurait été le bienvenu, un certain nombre d'éléments relatifs à l'époque ne sont plus familiers au commun des mortels. Il est vrai que dans le contexte, on comprend tout, mais quelques précisions et définitions ne seraient pas accessoires (pour se sentir moins bête ? )

14 juillet est un livre, qui dès la première page m'a emballé. Tout d'abord, par l'originalité du point de vue, mais aussi par l'humour qui affleure à chaque page. J'ai notamment beaucoup aimé le chapitre sur sur les vaines tentatives d'établir des cartes de Paris. La ville bouge sans cesse, rendant obsolète le travail du cartographe qui pense en avoir fini !

J'ai regretté que cet emballement ne soit pas dans la durée.  la moitié du livre, l'originalité est émoussée et la galerie des personnages perd de son intérêt.

Téléchargez l'escapade à Rouen en PDF
bottom of page