Dans les alentours de la place de l'Hôtel de Ville

L'hôtel de ville s'est installé en 1800 dans l'ancien dortoir des moines de l'abbaye de Saint-Ouen.

À une enjambée, derrière cet imposant édifice, on trouve la rue Eau-de-Robec. Autrefois occupée par les teinturiers, on en trouve une description dans Madame Bovary puisque c'est là que s'installe Charles, alors jeune étudiant en médecine. « La rivière qui fait de ce quartier de Rouen comme une ignoble petite Venise, coulait en bas sous lui, jaune, violette ou bleue entre ses ponts et ses grilles… »

Au-dessus de la place de l'Hôtel de Ville, se trouve le lycée Corneille, ancien collège royal. Flaubert y a été élève avant d'être renvoyé et de passer seul son baccalauréat en 1840. C'est là que Charles Bovary est envoyé par l'auteur, pour faire ses études en qualité d'interne. Son correspondant, un quincailler en gros le fait sortir une fois par mois.

​

Face à la place, en se dirigeant vers le jardin du musée des Beaux-Arts, on passera par la place des Carmes où se dresse depuis 1965 une statue en bronze de l'écrivain, avant de se diriger vers la rue des Écoles. Gustave Flaubert a très souvent fréquenté le numéro 6. C'est l'adresse de Laure de Maupassant, sœur d'Alfred le Poittevin, le grand ami de jeunesse de Flaubert. Son fils Guy de Maupassant apprendra beaucoup de l'écrivain qui l'appelait affectueusement son « disciple ».

En accédant à l'esplanade Marcel Duchamp, entre le musée des Beaux-Arts et son jardin, on découvre une plaque réalisée avec beaucoup d'humour : « Voici le lieu précis où ne s'est pas trouvée, dans une rue disparue, la maison d'une professeure de piano fictive qui n'a jamais donné la moindre leçon à Emma Bovary ». En effet, pour rejoindre son amant à Rouen, Emma Bovary s'est inventée des leçons de piano chez une certaine Félicie Lempereur. Flaubert pousse la fiction en donnant un numéro à une adresse qui n'a même jamais existée.