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Parcours « La traversée de Paris avec Françoise Sagan »

23 avril 2021

« Sagan, ça finira par tenir le coup »

Jean-Paul Sartre

 

Pour ceux qui aiment se promener, suivre Françoise Sagan est une aubaine. Les conditions actuelles nous ont cantonnés à Paris mais la balade pourrait se transformer en escapades à Carjac, à Saint-Tropez et en Normandie.

Il est impossible de suivre Sagan dans tous ses lieux parisiens, le nombre de ses déménagements donne le vertige et certains endroits n'ont compté dans sa vie que pour quelques semaines.

Nous avons choisi un parcours qui traverse Paris du nord au sud avec les lieux qui nous semblaient les plus symboliques d'une vie mouvementée.

D'habitude, « Pourvu Qu'on Ait Livre's » aime, dans ses parcours spéciaux, mettre en avant des artistes qui touchent ses rédacteurs : par leur travail, leur engagement, leur histoire... Ce n'est pas forcément le cas avec Françoise Sagan, personnage très souvent déconcertant.

 

Son histoire est toujours à mettre en perspective de son é poque pour devenir intéressante. Nous avons également eu envie d'en savoir plus sur celle qui était étriée par les « critiques de droite » parce que femme écrivain, décrivant sans complaisance son milieu bourgeois et par les « critiques de gauche » car bourgeoise, dépensant son argent en futilités.

Françoise Sagan aurait pu être un symbole de liberté ; malheureusement, ses multiples addictions ont rendu son combat tristement individualiste.

Ici, cette auteure controversée dont la postérité ne semble avoir retenu que les frasques, nous permet de parcourir un Paris qui a bien changé en 70 ans.

Balade avec Sagan...rive droite

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167,  boulevard Malesherbes

 

Françoise Sagan nait le 21 juin 1935 à Carjac dans la demeure de sa grand-mère où ses parents passent tous les ans un mois d'été. La famille Quoirez : Pierre et Marie les parents, Suzanne, Jacques et Françoise, leurs enfants, vivent dans un vaste appartement au 167, boulevard Malesherbes.

Dernière de la fratrie, Françoise bénéficie d'une large liberté dans ce quartier calme, huppé, familial et résidentiel avec ses beaux immeubles haussmanniens.

Ce boulevard de 2650 mètres de longueur a été créé en 1808. Il porte le nom de Chrétiens-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, directeur de la librairie sous Louis XV et Louis XVI  puis avocat de ce dernier lors de son procès.

Le prolongement et l'agrandissement de la voie d'origine s'inscrit dans la politique des grands travaux menée par le baron Haussmann sous le Second Empire de 1853 à 1870.

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Le Parc Monceau

 

Enfant, Françoise Quoirez le fréquentera beaucoup.

Réputé pour son élégance, ce parc est le paradis des enfants de la bourgeoisie parisienne. C'est ici qu'elle fera ses premiers pas.

Si le parc existe depuis très longtemps, sa physionomie n'a plus rien à voir avec celle d'origine. Vers 1773, le duc de Chartres fait réaliser, sur 20 hectares, un jardin de style anglo-chinois pour rivaliser avec les jardins de Bagatelle et d'Ermenonville. Après avoir changé plusieurs fois de propriétaires, plusieurs parcelles sont vendues et un nouveau parc de 8,4 hectares est inauguré en 1861, dévoilant des entrées monumentales avec de grandes grilles dorées.

Autour, les frères Pereire, deux entrepreneurs et hommes d'affaire de la France du Second Empire, vont construire un lotissement d'hôtels particuliers dont les jardins donnent sur le parc et dont les rues sont fermées par des grilles.

Pendant la Semaine sanglante de la Commune de Paris (21- 28 mai 1871) des pelotons d'exécutions sont installés dans le parc.

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Rue de Londres

 

Françoise Quoirez aura fréquenté un certain nombre d'établissements catholiques privés. Si elle est bonne élève, son caractère indocile ne colle guère avec la discipline rigoureuse de ces établissements et son « manque de spiritualité » est souligné à chaque fois. Elle préparera le bac au cours Hattemer, rue de Londres.

C'est là qu'elle rencontre Florence Malraux avec qui elle lie une amitié pour la vie.

Le cours Hattemer existe encore aujourd'hui et ce depuis 1885. Il a été fondé par Rose Hattemer, une institutrice alsacienne, venue à Paris pour enseigner le français aux jeunes enfants. D'abord préceptrice dans plusieurs familles, elle finit par être amenée à enseigner chez elle à des groupes d'élèves.

Cet établissement d'enseignement privé laïc hors contrat avec l'Éducation Nationale, possède aujourd'hui deux écoles dans Paris.

Balade avec Sagan...rive gauche

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Dans le 7e arrondissement

rue de Grenelle- rue de l'Université- rue de Bourgogne.

 

Françoise Sagan a navigué entre ces trois rues qui forment sur la carte un petit triangle rive gauche, tout près de la Seine.

Rue de Grenelle sera sa première adresse sans ses parents mais elle y vit avec son frère. Elle emménagera à quelques pas de là avec son premier mari, Guy Schoeller, au 35, rue de l'Université.

C'est un mariage éclair. Françoise Sagan quitte l'appartement pour le 52, rue de Bourgogne, une adresse proche de celles de ses amies de la nuit : Juliette Gréco et Régine.

La rue de l'Université est aussi le lieu où René Julliard avait ses bureaux. Ce dernier a dévoré en une nuit le manuscrit de Bonjour tristesse. À l'heure où le téléphone portable n'existe pas, il est inquiet que sa jeune auteure soit déjà liée avec un autre éditeur !

Elle y reviendra beaucoup plus tard, au numéro 170, dans les années 90, fatiguée et malade, après la mort de son frère, du père de son fils, de sa mère, de son grand ami Jacques Chazot et de sa compagne Peggy Roche.

 

Ces trois rues se trouvent derrière l'Assemblée Nationale. On les classe, sans conteste, dans ce qu'on appelle les « beaux quartiers ». On y trouve beaucoup d'hôtels particuliers, certains ministères, des boutiques de luxe…

 

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Saint-Germain-des-Prés

 

C'est ici que Françoise Sagan viendra chercher un monde, plus libéré des usages de son milieu, qui convient mieux à sa personnalité.

Dans les années 1950, les souvenirs de la guerre sont très prégnants. La jeunesse a une folle envie de s'amuser et c'est à Saint-Germain-des-Prés qu'on trouve le plus cette liberté.

La journée, on trouve Françoise Sagan, Florence Malraux et Véronique Campion au Flore.

Le soir, c'est au club Saint-Germain-des-Prés ou au Tabou pour y écouter du jazz et danser.

Le premier a été inauguré en 1948. Installé dans la cave d'un immeuble, c'est l'orchestre de Boris Vian qui en a assuré l'ouverture musicale.

Il a ensuite accueilli tous les grands du jazz, Français et Américains. La foule s'y pressait. Puis victime de son succès, ce club perd ses habitués de la première heure qui ont fini par déserter les lieux. Ne restaient plus que les curieux et les touristes.

Dans le milieu des années 60, le club Saint-Germain cesse de recevoir des musiciens de jazz. Aujourd'hui, c'est une discothèque.

 

C'est pourtant pour ce club que les zazous, ces passionnés de jazz américain, avaient déserté le Tabou.

Au début simple bar qui était tout de même le seul à ne pas fermer avant minuit, il est transformé en club de musique sous l'impulsion de Juliette Gréco.

Boris Vian est parmi les premiers musiciens à s'y produire et y fonde un orchestre de jazz.

Bien que l'activité du lieu n'ait duré qu'un an, le club est devenu une légende.

En 1948 il est quitté pour le club Saint-Germain. Le Tabou reste alors un lieu de jazz mais le style change. Il fermera ses portes en 1962

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Le quartier latin

 

Après le baccalauréat, Françoise qui n'est pas encore Sagan,

s'inscrit en propédeutique à la Sorbonne. Une nouvelle vie commence pour cette jeune étudiante qui sait déjà qu'elle veut devenir écrivaine. Elle déserte souvent les amphithéâtres pour flâner autour de l'Odéon, va lire au jardin du Luxembourg et commence à écrire son roman dans un café de la rue Cujas.

Plus tard, quand elle sera Sagan, elle vivra quelques temps dans le quartier. De son appartement, rue Guynemer où elle emménage avec son fils, elle voit le jardin du Luxembourg et peut se rendre à pied, rue Racine, chez son nouvel éditeur, Flammarion.

 

Traditionnellement, Paris était divisé en trois zones : la cité, la ville et l'université. Il s'agissait de l'île de la Cité, la rive droite et la rive gauche. Au 17e siècle, on se met à appeler l'université « pays du latin » en raison du grand usage de cette langue pour l'enseignement. Au 18e siècle, apparaît l'appellation de « Quartier Latin » à la place de « pays latin ».

 

C' est un des quartiers les plus connus de Paris, à la fois parce qu'il est emblématique et parce qu'il concentre de nombreux vestiges historiques.

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Le 14e arrondissement

 

En 1975, Françoise Sagan s'écarte du centre de Paris. Elle emménage au 25, rue d'Alésia dans une maison dont le rez-de-chaussée s'ouvre sur un beau jardin.

À cette époque le quartier n'a pas la même allure qu'aujourd'hui. Il est considéré comme un vieux quartier populaire. Désormais connu sous le nom de quartier Alésia, il aura longtemps été appelé quartier du Petit Montrouge.

Il a effectivement fait partie de Montrouge jusqu'en 1830.

Jusqu'aux années 60, c'est un quartier essentiellement peuplé d'ouvriers , de commerçants et d'employés.

Ce quartier mériterait un parcours à lui tout seul. Il recèle des petites voix charmantes qui ont une histoire : la rue Georges-Braque, la rue du Parc Montsouris ; bâtie en 1926, la Villa Seurat est conçue alors comme une cité d'artistes…

On vous en dira plus une autre fois, dans un très prochain parcours...

Pour se restaurer...

Deux librairies...

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Librairie La Chambre verte

73,  rue d'Alésia, 75014 Paris

Une petite librairie généraliste bien agréable qui a pris le nom du film de François Truffaut sorti en 1978. La librairie propose régulièrement des vitrines ou tables thématiques : les 150 ans de la Commune de Paris, les 200 ans de la naissance de Charles Baudelaire….

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Librairie Fontaine Villiers

48,  rue Levis, 75017 Paris

Les librairies Fontaine ont une véritable histoire. Auguste Carolin Jean Fontaine est né en 1813 dans la Manche. De petit commis chez un libraire parisien, il devient responsable d'un étalage avant de s'établir.

À 21 ans, en s'associant à Monsieur Dauvin à peine plus âgé que lui, il fonde sa première librairie.

Monsieur Fontaine deviendra un nom incontournable dans le monde des livres du 19e siècle .

La librairie Fontaine-Villiers est très agréable, beaucoup d'ouvrages sont mis en valeur en étant présentés par la première de couverture. On y trouve tous les registres de la littérature et le libraire est fin psychologue. En fonction du livre que vous venez chercher il vous en propose un autre qui vous plaira forcement. Vous ressortirez de cette librairie comblés.

Quatre livres...

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Bonjour tristesse de Françoise Sagan,

Julliard, 1954.

 

« Cécile, lycéenne parisienne qui vient de rater son baccalauréat, passe l'été de ses 17 ans dans une belle villa de la Côte d'Azur avec son père Raymond et la maîtresse de ce dernier, Elsa. Cécile et son père qui ont une relation fusionnelle veulent faire du plaisir un programme et du bon temps un mot d'ordre, profitant du soleil, des joies de la baignade et de la lecture, des sorties et des discussions nocturnes ».

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Les Quatre Coins du cœur de Françoise Sagan,

Pocket, 2020.

 

« Comme bien des femmes de sa génération, Fanny voyait des protecteurs dans ses amants, idée disparue depuis belle lurette. Châteaux, cours, collines, ciel bleu pâle, fin d'été, la Touraine déroulait ses charmes.

“Que la France est belle pensait Fanny, et que mon amour est beau..." »

 

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Françoise Sagan ou l'ivresse d'écrire de Valérie Mirarchi,

Éditions Universitaires de Dijon, 2020.

 

« Pour un large public, Françoise Sagan est intimement liée à la déflagration de Bonjour tristesse et à l'image de son héroïne, jeune, fougueuse et rebelle.

Sagan, c'est aussi la drogue, l'alcool, les liaisons tapageuses, le casino, la vitesse et l'argent : un monde de l'éphémère, qu'elle traverse avec une calme simplicité et dont le seul point d'ancrage est l'écriture. »

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Sagan 1954 de Anne Berest,

Livre de Poche, 2017.

 

« Le 15 mars, l'éditeur René Julliard publie Bonjour tristesse.

C'est le premier roman d'une jeune fille de 18 ans comme les autres-ou presque. Alors tout change : Françoise Quoirez, dite Sagan, devient riche et célèbre, noctambule et légendaire, culte et pourchassée.

2014. Romancière, Anne Berest se revêt ” de la vie de Françoise pour oublier la sienne ”, et tisse sa jeune existence à celle de son aînée. »

Un film...

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Sagan, de Diane Kurys, avec Sylvie Testud, Pierre Palmade, Lionel Abelanski.

Biopic, drame, France, 2008, 1h57.

 

« “ Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. ”

 

Françoise a tout juste 18 ans quand elle écrit les premières lignes de Bonjour tristesse, un roman dont le succès fulgurant suffira à lancer le mythe de La Sagan. »

Les mots croisés de José...

Voulez-vous jouer avec moâ ?

Voulez-vous jouer avec José, Françoise Sagan et moâ ?

 

 " L'ogre aime rire "   

Trouverez-vous ce qui se cache derrière cette anagramme : titre de roman... ?

                        

Si vous jouez avec moâ, quel plaisir cela me fera...

 

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