top of page

Parcours autour de la gare Saint Lazare

20 février 2020

C'est la plus ancienne gare édifiée en Île-de-France dès 1837, sous le règne de Louis-Philippe 1er. La première gare sera en bois, la seconde en maçonnerie verra le jour en 1841 et ce sont les frères Pereire (bien connus à Arcachon) qui en sont les promoteurs.

Les gares vont se succéder. Aujourd'hui le bâtiment est inscrit au titre des Monuments Historiques. Cette dernière à une belle place dans la culture : peinte par Claude Monet, filmée en 1938 pour l'adaptation de la Bête humaine d'Émile Zola, par Jean Renoir, aujourd'hui on trouve sur son devant, deux œuvres d'art « d'accumulation » du sculpteur Arman.

En se promenant dans les environs, on mesure la forte concentration de commerces. Le quartier est le temple du shopping avec notamment la présence des enseignes emblématiques telles que le Printemps et les Galeries Lafayette

Un théâtre...

IMG_4252.jpg

Le Théâtre des Mathurins

36 rue des Mathurins 75008

Inauguré en 1898, il a été théâtre de Monsieur, Nouveau Mathurin puis théâtre Sacha Guitry avant de prendre son nom actuel. On y trouve deux salles, une petite en sous-sol et une salle à l'italienne de 386 places au dessus.

Eu égard au temps historique traversé par ce théâtre, on ne peut que regretter son état. La façade mériterait vraiment d'être restaurée. L'état général de décrépitude fait peine à voir !

Une pièce...

en ce.jpg

En ce temps-là l'amour... de Gilles Segal. Mise en scène Christophe Gand avec David Brécourt

 

« Z vient d'être grand-père. Il se décide alors à enregistrer pour son fils, sur bande magnétique, un souvenir gravé à jamais dans sa mémoire : sa rencontre avec un père et son jeune garçon dans le wagon qui les conduit au camp de la mort. »

 

Un texte captivant, à la fois beau et d'une intensité dramatique bouleversante, servi par un excellent comédien.

L'ensemble n'a pas besoin de décor et pourtant celui-ci, très soigné, participe à nous embarquer dans les souvenirs de Z.

Une couleur sépia, des pendules et divers objets nous plongent dans un temps qui est après la guerre mais avant notre époque.

 

Passant d'un personnage à l'autre, nous allons voyager sept jours dans un train de la mort. Serré dans un wagon où les morts finissent par s'entasser irrémédiablement, où l'odeur pestilentielle gagne, où la faim et la soif torturent , Z assiste à un spectacle étonnant. Un homme tente de maintenir son fils dans une réalité qui n'est pas celle d'un wagon de déportés.

Au premier jour, cet homme passe pour un fou de demander à son fils s'il a fait ses devoirs, de lui rappeler qu'il est impératif de se laver les dents et que tant pis si on a pas de brosse, on peut utiliser son doigt.

Ce père veut, certes, maintenir l'espoir coûte que coûte mais c'est encore plus profond que cela. Il est plus lucide qu'il n'y paraît, il sait qu'il n'a que sept jours pour transmettre à son garçon ce qui aurait pu faire de lui un homme.

Ses propos concentrent donc l'essentiel de la vie.

 

En ce temps-là l'amour, c'était de faire fuir ses enfants mais parfois, en ce temps-là l'amour, ça pouvait être pire…

 

L'acteur par son jeu irréprochable donne à ce magnifique texte une force incroyable. David Brécourt est totalement habité par les mots de Gilles Segal.

Il nous offre un grand moment de théâtre.

Une librairie...

IMG_4248.jpg

Librairie Fontaine Haussmann

50 rue de Laborde 75008

Les librairies Fontaine ont une véritable histoire. Auguste Carolin Jean Fontaine est né en 1813 dans la Manche. De petit commis chez un libraire parisien, il devient responsable d'un étalage avant de s'établir.

À 21 ans, en s'associant à Monsieur Dauvin à peine plus âgé que lui, il fonde sa première librairie.

Monsieur Fontaine deviendra un nom incontournable dans le monde des livres du 19e siècle .

La librairie Fontaine-Haussmann est très agréable, aménagée en coins, recoins et mezzanines, on y trouve tous les registres d'ouvrages et des conseils des libraires.

Trois livres...

IMG_4295.jpg

Le bal des folles de Victoria Mas,

Albin Michel 2019

“Chaque année, à la Mi-Carême, se tient un très étrange bal des folles. Le temps d'une soirée, le Tout-Paris s'encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en Colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparties sur deux salles, d'un côté les idiotes et les épileptiques, de l'autre les hystériques, les folles et les maniaques, ce bal est en réalité l'une des dernières expérimentations de Charcot à la Salpêtrière”

 

Un sujet passionnant, une belle écriture et pourtant c'est la déception qui l'a emporté !

Décidément, chez « Pourvu Qu'on Ait Livre's » on a un petit problème avec tout ce qui donne pour vrai, la présence ”d'esprits revenants” !

Tout le début de cet ouvrage m'avait pourtant bien embarquée ! Décor et ambiance sont vraiment très bien plantés.

On est à la fin du 19e siècle, on pénètre dans la Salpêtrière, on est horrifié de la vie quotidienne et du traitement de ces malades qui... n'en sont pas toutes ! Parmi les patientes, on va suivre Eugénie, Louise et Thérèse.

Beaucoup de femmes présentes ici, sont des victimes d'un parcours heurté dans une société où la condition de la femme est une préoccupation mineure. Celles, issues des classes populaires, ont subi la violence des hommes ( coups, viols..) Les femmes de la bourgeoisie atterrissent ici quand elles ne se conforment pas au modèle familial.

Dans cette ambiance, où se mêlent toutes les pathologies et les terribles destins personnels, il est bien difficile pour celles qui sont saines d'esprit de le rester !

Malheureusement, si j'ai trouvé que ce livre était un bon témoignage de la condition féminine et un bel hommage rendu aux femmes, j'ai été très déçue de l'introduction de « fantômes ». Eugénie a le tort de pouvoir communiquer et de voir les morts. Le roman ne laisse pas de doute, c'est une réalité avérée et Eugénie en donne toutes les preuves.

Quel dommage de parsemer de paranormal un roman qui faisait si vrai et dont la force du propos reposait, selon moi, sur des descriptions très réalistes.

IMG_4296.jpg

Ceux qui partent, de Jeanne Benameur,

Actes Sud, 2019

 

“Tout ce que l'exil fissure peut ouvrir de nouveaux chemins.

En cette année 1910, sur Ellis Island, aux portes de New York, ils sont une poignée à l'éprouver, chacun au creux de sa langue encore, comme dans les premiers vêtements du monde.”

 

Une lecture qui laisse un sentiment mitigé. On suit avec intérêt l'histoire des candidats à l'exil mais une écriture qui abuse du style poétique peine à accrocher le lecteur de bout en bout.

Tout au long de cette histoire, on mesure le poids de l'attente pour ceux qui partent à la conquête d'un nouveau monde mais surtout une nouvelle vie. Leurs passés, leurs espoirs sont différents mais coincés sur Ellis Island, ils partagent la même épreuve.

Donato et sa fille Emilia, des lettrés italiens ne fuient pas la misère, comme leurs nombreux compatriotes. Cette dernière cherche liberté et émancipation.

Gabor, le gitan veut fuir le poids de son clan, Esther l'Arménienne, épargnée par le génocide, souhaite mettre de la distance avec ses morts.

Le seul à pouvoir aller et venir à sa guise, c'est Andrew Johnson. Le jeune homme, passionné de photographie va à la rencontre des exilés, cherchant à saisir leurs motivations. C'est également l'histoire de sa famille qu'il veut comprendre.

Les pages qui relatent la nuit de discussion avec son père comptent parmi les meilleures du roman. Andrew découvre l'histoire de sa famille paternelle islandaise : la misère, le froid, la mort…

Jeanne Benameur nous conte une histoire de l'exil mais d'un exil désiré. Il n'en demande pas moins de courage et de vaillance.

J'ai vraiment regretté que les propos soient dilués dans des formules grandiloquentes à souhait. Tout est vu par le prisme de la sensualité, la musique, les corps, les gestes... cela finit par suinter à chaque page créant lassitude et agacement.

La tentation est grande de sauter quelques passages pour retourner dans le vif du sujet : que deviennent les différents personnages ?

IMG_4294.jpg

Manifesto de Léonor De Recondo

Édition Sabine Wespieser, 2019

“Proche de son dernier souffle, le corps de Félix repose sur son lit d'hôpital.

À son chevet, sa fille Léonor se souvient de leur pas de deux artistique - les traits dessinés par Félix, peintre et sculpteur, venaient épouser les notes de la jeune apprentie violoniste, au milieu de l'atelier.

Pendant cette longue veille, l'esprit de Félix s'est échappé vers l'Espagne de ses toutes premières années, avant la guerre civile, avant l'exil. Il y a rejoint l'ombre Ernest Hemingway.

Aujourd'hui que la différence d'âge est abolie, les deux vieux se racontent les femmes, la guerre, l'oeuvre accomplie...”.

 

Un roman qui m'a laissé un sentiment très ambivalent. En gros, je n'ai été enthousiasmée que par un chapitre sur deux.

Les pages qui concernent la fin de vie de Félix, entouré de sa fille et de sa femme sont terriblement bien écrites. Les sentiments sont à la fois poétiques et bouleversants tout en étant empreints de réalisme. Ces passages sont sans conteste magnifiques.

Leonor De Récondo sait bien que cette main qu'elle touche à plusieurs reprises et longuement durant cette veillée qui deviendra interminable, elle finira par l'oublier.

Oublier son odeur de cigarette, ses gestes artistiques...

Cette constatation est terrifiante mais pour le moment cette main est l'occasion pour l'auteure de revenir sur la vie de son père et sur leur relation à la fois filiale et artistique.

L'attente de l'irrémédiable devient, au fil des pages terriblement pesante. Le style de Leonor De Recondo nous happe complètement dans cette angoissante et épuisante attente.

“Nous pourrions dormir un peu près de toi et reprendre notre souffle avant que tu ne retournes à mourir, et nous à vivre.”

 

À l'inverse les pages qui concernent l'esprit de Félix qui rejoint l'ombre d'Hemingway m'ont laissée, au mieux insensible, au pire perplexe !

Le lien entre les deux hommes n'est, selon moi, pas assez explicité. Certes on le perçoit mais il est si ténu que j'ai peiné à trouver une justification satisfaisante aux conversations imaginaires entre les deux hommes. La narration de Félix n'est, me semble-t-il, pas du tout à la hauteur de celle de Léonor.

C'est beaucoup trop confus, il faut même parfois relire certains passages pour être sûr de savoir qui parle, Félix ou Hemingway.

 

Manifesto est un hommage bouleversant au père qui n'avait peut-être pas besoin de fioritures stylistiques.

Un cinéma...

IMG_4275.jpg

Cinéma 5 Caumartin

101 rue Saint-Lazare

 

Cinéma classé art et essai, c'est le rendez-vous des cinéphiles du quartier depuis plus de 20 ans.

Petit à petit, en mettant en place des événements de qualité (rencontres, festivals, soirées courts-métrages, Prix du public…) le 5 Caumartin est devenu un véritable lieu de vie et de culture.

En plus des films, depuis 10 ans un système de troc de livres a beaucoup de succès “ la bibliothèque des livres à pattes”

Quatre films...

notre dame.jpg

Notre-Dame du Nil de Atiq Rahimi avec Albina Kyrenga, Amanda Mugabekasi, Clariella Bizimana

1h33, drame, Rwanda, Belgique

 

“Rwanda 1973. Dans le prestigieux Institut catholique “Notre-Dame du Nil”, perché sur une colline, des jeunes filles Rwandaises étudient pour devenir l'élite du pays. Mais, des antagonismes profonds grondent et changeront à jamais leur destin.”

 

On n'ira pas voir ce film pour en apprendre plus sur le conflit entre Tutsis et Hutus mais plutôt pour capter une ambiance.

Beaucoup de critiques reprochent à Atiq Rahimi d'abuser de belles images. Ce n'est pas faux mais on ne peut pas non plus dire que c'est à des fins inutiles. Le cinéaste nous fait basculer ainsi, de la quiétude à l'horreur. Si il n'y a pas d'explications didactiques de la genèse du conflit rwandais, il y a tout de même une série d'indices sur les rancœurs larvées. Le spectateur assiste au conflit par le prisme du microcosme que représente l'internat.

Au premier abord, toutes ces jeunes filles partagent la même vie et les préoccupations inhérentes à leur âge. Mais, la haine d'une pensionnaire, fille de ministre, contre les Tutsis va faire basculer un équilibre fragile. Après la beauté des paysages, des visages adolescents, c'est la cruauté de la machette.

Le film bénéficie d'un esthétisme de qualité.

Cela dit on aurait aimé que le sujet ne soit pas abordé de façon si restrictive.

Un peu moins de poésie et de métaphores, un peu plus d'éléments historiques auraient donné à ce film une force tout autre que celle de n'être qu'un bel objet.

Pour mieux appréhender le destin tragique de ce pays (massacres des Tutsis en 1959, 1963, 1973 et 1994 ! ), on aurait aimé qu'il y ait quelques incursions en dehors de l'Institut de Notre Dame du Nil.

Nous n'avons que des bribes de la vie des étudiantes, alors que de les voir évoluer dans leur famille ou dans la société nous aurait sûrement aidé à prendre la mesure des haines qui nous échappent.

adieu.jpg

L'adieu (The Farewell) de Lulu Wang avec Shuzhen , Awkwafina, Tzi Ma, Diana Lin

1h40, comédie, drame, Chine, USA

« Lorsqu'ils apprennent que Nai Nai, leur grand-mère et mère tant aimée, est atteinte d'une maladie incurable, ses proches, selon la tradition chinoise, décident de lui cacher la vérité. Ils utilisent alors le mariage de son petit-fils comme prétexte à une réunion de famille pour partager tous ensemble ces derniers instants de bonheur.

Pour sa petite fille, Billi, née en Chine mais élevée aux États-Unis, le mensonge est plus dur à respecter. »

Un bon film ! La cinéaste Lulu Wang qui s'est inspirée de l'histoire de sa famille a dosé harmonieusement humour et émotion. L'adieu ne nous entraîne jamais dans le travers de la larme facile et les différences culturelles entre Orient et Occident ne sombrent pas dans la caricature grossière.

Les différents thèmes sont abordés avec sensibilité et finesse. À travers cette famille dont les enfants et petits-enfants vivent hors de Chine, les questions posées sont intéressantes.

À qui appartient la vie ? À l'individu, au groupe auquel il appartient ?

Billi qui est élevée aux États-Unis ne peut concevoir de mentir à sa grand-mère sur son état de santé. Pour elle, savoir, c'est pouvoir s'organiser, régler certaines choses en toute conscience.

Mais ne serait-ce pas plutôt pour se déresponsabiliser ?

Ce voyage familial auprès de la grand-mère sera aussi l'occasion de renouer avec ses racines mais également de mettre en évidence le poids de la solitude né de l'exil.

Dans toute cette histoire, la personnalité de Nai Nai n'est pas étrangère à la charge émotionnelle portée par le film. La grand-mère est fort attachante, d'un caractère bien trempé, elle multiplie les répliques cocasses.

L'adieu est une sympathique chronique familiale, tendre et drôle.

jojo.jpg

Jojo Rabbit de Taika Waititi, avec Roman Griffin Davis, Thomassin McKenzie, Scarlett Johansson,

1h48, comédie, drame, USA

 

« Jojo est un petit allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l'épreuve quand il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur grenier. Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu'imaginaire, Adolf, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle »

 

II fallait oser... Taika Waititi, bien inspiré par Mel Brooks l'a fait ! Ceux qui n'apprécient guère l'humour décalé, on peut même dire complètement « barré », passeront leur chemin. Cet OVNI n'est pas pour eux.

Pour les autres, ce sera là l'occasion le voir un film original, qui tranche dans le paysage cinématographique actuel. Le Néo-Zélandais Taika Waitit, dès les premières images, nous arrache un sourire grinçant avec des images d'archives de foules en délire, de femmes qui pleurent et s'évanouissent devant Hitler, le tout sur le son des Beatles !

Le ton est donné, on craint de parfois s'offusquer mais comme au fil de l'histoire, il n'y a aucune ambiguïté, on se laisse à rire de cette comédie qui est une franche dénonciation du nazisme.

 

Hitler, très bien joué par le cinéaste lui-même, n'est que l'ami imaginaire du jeune Jojo. On est donc dans la loufoquerie pure. C'est la vision d'un enfant de 10 ans qui nous est exposée.

Le film démontre assez bien qu'à cet âge, on est conditionné par l'idéologie ambiante et que la connaissance du monde ne s'acquiert que par les adultes de l'entourage, pour le pire ou le meilleur !

 

Jojo fait partie des Jeunesses hitlériennes comme on fait partie d'un club, apprendre à tuer est un sport, l'autodafé est un feu de camp.

C'est la rencontre avec Elsa, jeune fille juive que la mère de Jojo cache des nazis mais également de son fils, que la vision du monde du jeune garçon va changer.

 

Sous des airs déjantés, le cinéaste semble bien prendre le postulat de la connaissance de l'autre contre la haine.

tunis.jpg

Un divan à Tunis de Manele Labid,avec Golshifteh Farahani, Majd Mastoura, Aïcha Ben Miled,

1h28, comédie, drame, France, Tunisie.

 

« Après avoir exercé en France, Selma 35 ans, ouvre son cabinet de psychanalyse dans une banlieue populaire de Tunis. Les débuts du cabinet sont mouvementés... Alors que Selma commence enfin à trouver ses marques, elle découvre qu'il lui manque une autorisation indispensable pour continuer à exercer… »

Un film inégal mais plutôt agréable.

La première partie du film est certainement la plus réussie, bien rythmée, elle pose la problématique très clairement.

Puis malheureusement, l'intrigue s'essouffle. On tourne en rond entre chaque moment intéressant, la cinéaste nous fait l'effet d'avoir meublé son film de gros plans sur l'actrice principale.

Autant le début est soigné, autant la fin est expéditive et bâclée.

Cela dit “Un divan à Tunis” a le mérite d'exister. Sous des allures de légèreté, propre à la comédie, le film pose le problème du malaise des individus qui composent la société tunisienne. Selma se sentait inutile à Paris où on trouve un psychanalyste « à chaque coin de rue ». Ici dans la banlieue de Tunis, elle aura largement de quoi faire.

Si au début les réticences sont nombreuses (n'est-elle pas le docteur des fous ? payer pour parler, quelle drôle d'idée !), très rapidement c'est la queue devant son cabinet. Chaque patient sera l'occasion d'explorer un traumatisme : le poids de la famille, de la culture, l'envie de la jeunesse de fuir un pays qui semble ne lui offrir aucune perspective, le fait religieux…

Les déboires de Selma avec l'administration sont autant de moyens de faire sourire le spectateur tout en dénonçant un abandon coupable des autorités, une systématique corruption à peine déguisée.

Même si l'ensemble du film n'est pas une totale réussite, Manele Labidi a bien raison de sortir du drame habituel et de proposer une forme de contestation sous les traits d'une douce comédie.

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

bottom of page