mise en scène de Thierry Harcourt avec Frédéric Tirmont et Bernard Crombey.

Durée 1h05, jusqu'au 10 mars 2024 au Lucernaire.

« La vie ne serait-elle pas tout simplement un espace temps un peu fou entre la vie et la mort ?

Les êtres humains ne sont-ils pas tous capables de réactions plus ou moins incohérentes, lorsqu'ils approchent de l'abîme ? C'est de la situation de la pièce, celle de deux êtres plongés dans une solitude extrême face au crépuscule de leurs vies. »

Cette farce tragique met en scène une vieille femme et un vieil homme qui attendent le public d'une conférence qui doit avoir lieu éminemment. 

Sans savoir de quoi il s'agit véritablement, le spectateur est préparé à recevoir une révélation de la plus haute importance durant cette conférence. Les chaises qu'ils faut amener petit à petit, et toujours en plus grand nombre, symbolisent un public hétéroclite qui vient assister à l'événement.

Ceux qui n’aiment que les histoires qui correspondent à un quotidien bien réel passeront leur chemin, ils détesteront à coup sûr. 

Pendant une heure dix, nous sommes plongés dans l'absurde cher à Ionesco, c'est une immersion totale. 

Ceux qui ne sont pas viscéralement réfractaires à ce type de pièces, pourront voir là l'occasion de se pencher sur l'histoire du théâtre. Si aujourd'hui, Eugène Ionesco, comme Samuel Beckett, est un classique, c'est que dans les années 1950, il fait partie de ses auteurs qui ont bouleversé les conventions théâtrales. S'interrogeant sur le sens de la vie, il souligne le grotesque de l'existence en mettant en scène la destruction du langage et des situations.

Les deux comédiens sont excellents, maintenant un rythme qui au fur et à mesure, devient frénétique, tout en vivant un texte qui au-delà des apparences, est loin d'être simple. Cette pièce fantaisiste, à l'histoire acadabrantesque, navigue entre philosophie et poésie pour nous mener à une chute d'une drôlerie qui  réjouira même ceux qui ne goûtent guère ce genre de théâtre.