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Fridalilogue

Brigitte Bloch-Tabet

Mise en scène de :

Dominique Fataccioli

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 avec Codrina Pricopoaia et Mathias Mégard


« Quand son altesse rouge Frida Kahlo, déesse du Mexique, rencontre sa Majesté catalane, Salvador Dali, l'alchimie entre or et argent ne fait pas bon alliage.

Dialogue possible, cataclysmique et drolatique à souhait entre ces deux artistes qui ont changé notre vision de l'art moderne. »


Cette rencontre fictive était prometteuse. Nous sommes en 1953. Frida Kahlo est en fin de vie et les douleurs physiques qui l'ont accompagnée toute sa vie (polio, puis accident de bus) sont plus insoutenables que jamais. 

Salvador Dali, en séjour sur le continent américain, lui rend visite, chez elle, dans la célèbre « Casa Azul ». 

Leurs échanges sont mordants, chacun exposant ses traumatismes et sa vision radicalement différente de la peinture.


Tous les deux, classés dans le courant surréaliste,  ne s'y reconnaissent pas, mais pas pour les mêmes motifs. C'est pourtant au nom d'une forme de liberté artistique que les deux rejettent les diktats de son fondateur, le poète André Breton.


Frida Kahlo reproche à Dali une peinture trop lisse qui ne suscite aucune émotion, une œuvre artificielle et commerciale... comme lui.

Ce dernier n'aime pas la peinture de son Altesse rouge qu'il trouve grossière, naïve et obscène, dans le déballage de corps mutilés et l’afflux de sang.


Si les échanges sur la peinture sont très intéressants et souvent assez drôles, les confrontations politiques sont à la fois mal situées dans le déroulement de la pièce (à la toute fin) et évacuées avec une rapidité déconcertante.

Sur ce sujet, le débat aurait mérité d'être plus développé entre la communiste anti-impérialiste, si attachée à mettre sur le devant de la scène, la culture mexicaine et le Catalan qui a brillé par son silence lors de la guerre d'Espagne, pays qu’il a rejoint, malgré le franquisme et sans aucun cas de conscience.


Si le sujet promettait d'être passionnant, malheureusement la pièce ne l'est pas. Le théâtre ne supporte guère les imperfections. Le rôle de Dali est joué magistralement, tout le fantasque de cet artiste est plus vrai que nature. Peut-être est-parce le peintre a toujours semblé se mettre en scène de son vivant ?

Le rôle de Frida Kahlo, sûrement plus subtil à jouer, est bien peu convaincant. La comédienne prend parfois des accents du sud de la France avant de passer à la gouaille plutôt « Titi parisien » qui nous éloigne dangereusement du Mexique. Par moment, ses grandes envolées surjouées surprennent le spectateur. Malgré un très beau costume, comme les affectionnait l'artiste, on a eu beaucoup de mal à retrouver Frida Kahlo sur les planches de l'Essaïon !

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