mise en scène Clémentine Niewdanski

avec Elya Birman

du 15 jusqu'au 27 mars mars au Lucernaire

«  C'est le récit d'un homme poussé au-delà de ses limites. Gilliat, personnage étrange et isolé aime en secret une jeune fille à qui il n'a jamais osé parler et cet amour semble impossible. Un navire fait naufrage. Son propriétaire promet la main de la jeune fille à qui sauvera le bateau. Gilliat se précipite alors en pleine mer où la tempête fait rage pour tenter de secourir l'épave. »

Écrit durant son exil à Guernesey, ce roman publié en 1866 est dédié aux habitants de Hauteville. Pour Victor Hugo, la religion, la société la nature sont les trois luttes de l'homme.

Dans Les travailleurs de la mer, c'est au troisième volet de ce triptyque qu'il s'intéresse. À travers son personnage de Gilliat il révèle la puissance du sentiment amoureux tout autant que celle de la nature. Gilliat est au cœur de la tempête, seul face au déchaînement de la mer. C'est une histoire d'amour mais qui met en lumière la violence de la nature, la solitude et le dépassement de soi.

Ce n'est pas le thème préféré de Pourvu Qu'on Ait Livre's en ce qui concerne les écrits de Victor Hugo mais force est de constater que cette pièce de théâtre est très prenante.

Le comédien Elya Birman, est seul en scène, tour à tour narrateur et personnage.

Il incarne magistralement plus qu'un rôle, mais un texte dans sa globalité. Un texte dense, ardu, tout autant brut que poétique qu'il fait vivre au spectateur sans aucun faux pas. Le comédien ne ménage pas non plus sa peine physiquement.

L'épave qu'il doit secourir pour récupérer une machine précieuse à son propriétaire est reconstituée avec des objets de la vie quotidienne :  escabeaux, seaux... Les jeux de lumière très habiles donnent l'impression au spectateur d'être avec Gilliat en plein cœur de l'océan.

Cette pièce de théâtre offre un monologue puissant et révèle tout l'art de faire vivre un roman à travers une mise en scène de qualité et un comédien talentueux.