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Escapade à Troyes et à Essoyes avec Renoir
30 novembre 2023
À deux heures de Paris, cette commune de Champagne offre une agréable escapade dans le temps. Désignée « Ville d'art et d'histoire », Troyes a su conserver, et rénover son patrimoine architectural. La ville dispose de quarante-deux édifices protégés au titre des Monuments Historiques dont des églises, une cathédrale, mais surtout une des plus grandes concentrations de maisons à Pans-de-Bois du XVIe siècle .
Troyes est largement connue pour son textile, son andouillette et son champagne. Pour ceux qui n'aiment pas les bulles, à défaut de boire du champagne, ils pourront se balader dans son « bouchon », surnom donné au centre historique qui en a la forme.
Ceux qui n'apprécient pas l'andouillette peuvent être rassurés : Troyes regorge de restaurants divers.
Quant au textile, courir les musées n'empêche pas de faire les boutiques !
Cette escapade à Troyes peut être également l'occasion de battre la campagne dans un joli paysage vallonné de vignes.
Pour mêler art et nature, une échappée à Essoyes dans les pas de Renoir est une bonne perspective… À une petite heure de Troyes, ce charmant village a su faire revivre les trente étés que le peintre a passés ici avec sa famille.
Bonne balade, bonne lecture !
Petite balade...
Du côté de la cathédrale
De caractère gothique, la cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul a connu un temps de construction très long. Les travaux ont débuté en 1200 pour ne s'achever qu’au XVIIe siècle, du fait d'interruptions, de destructions, et de changements de plan. Sa façade, avec ses trois portails flamboyants, a été témoin d'épisodes importants de l'histoire.
À quelques pas, « la Maison du Dauphin » avec sa façade jaune et son encorbellement date du XVe siècle.
La légende raconte que le drapier qui vivait là aurait reçu la visite du Dauphin. Fier de cette visite, il aurait fait réaliser la gravure toujours visible aujourd'hui : un blason comprenant trois fleurs de lys et un dauphin sous la couronne royale.
Dans ce quartier, on trouvera également le musée Saint-Loup, installé dans une abbaye des XVIIe et XVIIIe siècles ainsi que le musée d'art moderne dans les murs du palais épiscopal du XVIe siècle.
Vers les quais
Près du quai La Fontaine, la place du Préau très verdoyante est charmante. Endroit idéal pour faire une pause en observant une composition de sculptures très originale. La « Ribambelle joyeuse » de Tom Franzen représente un groupe d'enfants, courant et se jetant à l'eau, accompagné d'un pingouin et d'un canard.
Dans la même diagonale, au bord du quai Dampierre, on marquera une halte devant « Lili la dame au chapeau », œuvre du sculpteur hongrois Andras Lapiz. Ce bronze de 1 mètre 25 représente une femme assise sur un banc ; elle lit un livre sur les comtes de Champagne.
Sur les bords du canal, se trouve la cité du vitrail installée dans un très bel édifice du XVIIIe siècle, l'Hôtel-Dieu-le-Comte.
Dans le même périmètre, deux autres belles et originales sculptures sont à observer : « Attendez-moi » de Tom Frantzen et « La jeune fille donnant un baiser » de Sjer Jacobs.
Vers l'hôtel de ville
L'édifice de style Louis XIII a été construit de 1624 à 1672 et héberge les institutions municipales depuis 1776. Sur la façade, on trouve la devise révolutionnaire restée dans sa forme initiale, ce qui en fait une rareté : " Liberté, Égalité, Fraternité ou la Mort ".
Derrière l'hôtel de Ville, on trouve le marché des Halles, construit en 1874 dans le pur style Baltard, mêlant le fer, la fonte et le verre. Comme tout marché qui se respecte, il est entouré de cafés très animés.
Le parvis qui fait face à l'hôtel de ville n'est pas moins fréquenté avec le début des rues piétonnes qui pénètrent dans le cœur historique de la ville, son manège et ses cafés.
Cette place porte le nom d'Alexandre Israël. Ce dernier, né en 1868 à Alger, a été député radical de l'Aube, sénateur, sous-secrétaire d'État à l'Intérieur puis ministre de la Santé publique. Alexandre Israël est mort en 1937 à Paris. Un an après, le conseil municipal de Troyes donne son nom à la place principale de la ville. Le gouvernement de Vichy supprimera ce nom durant la période d'occupation.
La place le reprendra le 9 novembre 1949.
Autour de la place du Marché au Pain
Tout ce quartier est un ensemble de rues qui a gardé son caractère médiéval. Les façades à pans de bois se succèdent le long des ruelles pavées. La plus emblématique des voies troyennes est " La ruelle des chats ". Ses habitants prennent l'habitude de la nommer ainsi à partir du XIXe siècle. Les maisons se joignent par les toits, ce qui permet aux chats de passer d'un grenier à l'autre sans effort. Pavée à l'ancienne, elle a conservé sa rigole centrale pour évacuer les eaux.
La place du Marché au Pain est aujourd'hui animée par ses restaurants. Au Moyen-Âge, elle l’était par ses boulangers qui venaient ici débiter leurs pains pour les vendre. La place a conservé son très beau puits d'origine.
Après avoir flâné dans toutes ses charmantes ruelles, on arrive place Jean-Jaurès. C'est ici que se tenaient en public les exécutions capitales. La Révolution a remplacé le pilori et la potence du XVIe siècle par la guillotine dont la dernière victime aura été en 1832, Claude Gueux, sur cette place. Son exécution a indigné Victor Hugo et lui inspira son roman éponyme qui dénonce les conditions de détention au XIXe siècle ainsi que les disproportions entre les délits et les peines prononcées.
Un musée...
Le musée d'Art Moderne
Collections nationales Pierre et Denise Lévy
14, place Saint-Pierre
10 000 Troyes
Ce musée a été créé en 1982 pour exposer la collection de Pierre et Denise Lévy, un couple d’industriels du textile. Ces derniers ont donné leurs œuvres à la ville de Troyes en 1976.
Un resto...
Bistrot nouveau
24, rue Georges-Clémenceau
10 000 Troyes
Sa grande terrasse, en retrait de la circulation et à l'ombre de la basilique Saint-Urbain, est un atout majeur pour ce restaurant à la cuisine traditionnelle.
Les plats sont classiques et les prix varient de 16 à 21 €. À noter tout de même, une certaine originalité avec des mets à base d’œufs. En entrée, œuf parfait à l'Époisses, œuf Meurette ou en plat, la trilogie d'œufs (Meurette, Époisses, sauce morilles).
Bistrot nouveau est un chouette endroit à deux pas de tous les points d'intérêt de la vieille ville !
Une librairie...
Les passeurs de textes
5, rue Émile Zola
10 000 Troyes
Un nom de rue idéal pour un beau nom de librairie !
Cette librairie très chaleureuse propose un large choix dans tous les domaines de la littérature. Le seul petit bémol concerne le rangement. Des ouvrages différents sont dans une même pile, ce qui réduit la mise en valeur de ceux qui sont tout en dessous !
Deux livres dans l'actualité...
Le café sans nom de Robert Seethaler,
Sabine Wespieser Éditeur, 2023
« Chaque matin, en allant au marché des Carmélites où il travaille comme journalier, dans un faubourg populaire de Vienne, Robert Simon scrute l'intérieur du café poussiéreux dont il rêve de reprendre la gérance. Encouragé par l'effervescence qui s'est emparée de la ville en pleine reconstruction, vingt ans après la chute du nazisme, il décide, la trentaine venue, de se lancer dans une nouvelle vie …. »
Veiller sur elle de Jean-Baptiste Andrea,
L'Iconoclaste, prix Goncourt 2023.
« Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.
Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d'une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l'ombre d'un palais génois. Mais elle a trop d'ambition pour se résigner à la place qu'on lui assigne.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer… »
Un film...
Et la fête continue ! de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Lola Naymark, Robinson Stévenin.
Comédie dramatique, France, Italie, 2023, 1h46
« À Marseille, Rosa 60 ans, a consacré sa vie à sa famille et à la politique avec le même sens du sacrifice. Tous pensent qu'elle est inébranlable, d'autant que Rosa est la seule qui pourrait sceller l'union de la gauche, à la veille d'une échéance électorale décisive, à Marseille. Elle s'accommode finalement bien de tout ça, jusqu'au jour où elle tombe amoureuse d’Henri…. »
Une échappée
À 60 km de Troyes, les amateurs de promenades champêtres, teintées d'art, ne manqueront pas de se rendre à Essoyes. Cette commune qui s'est édifiée sur les bords d'une rivière, l’Ource, regroupe plusieurs exploitations de vignes destinées à l'élaboration du champagne.
Les paysages bucoliques, les maisons à colombages et les collines boisées alentour ont séduit Pierre Auguste Renoir.
C'est pour notre plus grand plaisir que la municipalité a bien mis en valeur ce passé artistique.
L'espace des Renoir présente cette famille d'artistes. L'atelier du peintre est une belle visite et le parcours organisé dans le village est très chouette.
Ce dernier permet de retrouver différents lieux où le peintre aimait s'installer et au fil du parcours, des reproductions d’œuvres de l'artiste sont exposées.
Le choix de ce village n'est pas le fruit du hasard. Aline Charignot, l'épouse de Renoir, est née ici.
Deux musées...
Espace des Renoir
9, place de la Mairie
10 360 Essoyes
La visite débute par un court-métrage qui présente Essoyes à l'époque de Pierre Auguste Renoir. On découvre ce qui a inspiré le peintre dans ce tranquille village qui jusqu'alors, ne vivait qu'au rythme des travaux des champs.
Le peintre est tombé amoureux du paysage, mais également de l'art de vivre.
Maison et Atelier Renoir,
rue de l'Extra
10 360 Essoyes
La famille Renoir a passé trente étés dans cette maison. Un audioguide permet de remettre dans son contexte chaque élément de la visite : l'agencement des lieux, les modifications apportées par la famille, ce qui existait de leur temps mais qui n'a pas pu être maintenu, les célèbres peintres qui sont venus rendre visite aux Renoir…
Deux livres...
Pierre-Auguste Renoir, mon père
de Jean Renoir, Folliot, 1981
« La vie d'un des plus grands peintres racontée par un des plus grands cinéastes. Il est vrai que l'un était le père de l'autre, et que Jean Renoir est né au " château des brouillards ", sur la butte Montmartre à deux pas du Moulin de la Galette, immortalisé par un tableau de Pierre Auguste. »
Les grands peintres, Renoir, BD
de Dodo et Ben Radis, Glénat, 2016.
« Auguste Renoir rencontre en 1893, par l'intermédiaire de son ami le marchand d'art Paul Durand-Ruel, Erik Satie au cabaret Montmartrois du Chat Noir. En discutant, Renoir s'aperçoit qu'il connaît la future épouse de Satie qui fut un temps l'une de ses muses… »
Les mots croisés de José...
... pourquoi pas ?
... vraiment pas mal
... à ne pas manquer
... à fuir !