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Escapade à Barcelone

9 novembre 2018

“Il n'y a pas de lignes droites ou des angles aigus dans la nature. Aussi les bâtiments ne doivent donc avoir aucune ligne droite ou coin.”

Antoni Gaudi 1852-1926 architecte espagnol

 

Barcelone est la plus grande ville de la région espagnole de Catalogne. C'est le lieu idéal d'une escapade entre culture et air de vacances.

Les possibilités sont multiples, entre la plage et les musées, entre les collines et l'architecture...

Petite visite (non exhaustive) des incontournables....

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La Barceloneta

 

Après une longue promenade sur la plage très bien aménagée, il faut flâner dans la Barceloneta et y fréquenter les terrasses.

Créé en 1753, c'était un quartier de pêcheurs et de marins. Les axes sont quadrillés et il flotte un air typiquement méditerranéen. Les rues sont étroites mais les constructions de taille moyenne rendent le quartier agréable, le linge sèche, les touristes flânent, les habitants papotent, les enfants jouent au ballon sur les places…

C'est ici qu'on trouvera le téléphérique qui rejoint Montjuïc en passant à 70 m au-dessus de la mer.

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Barri Gotic

 

Il se trouve sur l'emplacement d'un village romain reconstruit au Moyen-Âge, d'où son nom.

Aujourd'hui, c'est un mélange de bâtiments anciens et plus modernes. Le réseau de vieilles ruelles promet une charmante promenade hors du temps... avec tout de même les commodités de notre époque !

Les nombreuses places permettent des pauses-café ou apéro bien sympathiques !

On trouvera dans ce quartier la carhédrale, élevée de 1298 à 1450 mais achevée qu'au début du 20e siècle. Ici, est présente également une basilique gothique du 14e siècle, Santa Maria del Pi.

En passant la via Laietana, on trouvera le même charme ancien et piétonnier dans la Ribera et El Born.

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La Rambla

 

Paris a ses Champs-Élysées, la Chine sa muraille, l'Ouest américain sa route 66…. Barcelone à la Rambla !

Objectivement, le lieu en lui-même a peu d'intérêt sauf si on aime prendre un bain de foule ou si on fait de petits arrêts : La Boqueria (très beau marché, dont la première mention officielle date de 1840), la Plaça Reial, El Liceu (théâtre le plus ancien et prestigieux de la ville inauguré en 1847) .

 

La Rambla démarre de la Plaça Catalunya pour arriver après 1200 m au Port Vell où on trouve la colonne Christophe Colomb élevée en 1888.

La promenade est animée : chassé-croisé entre ceux qui remontent le terre-plein central piétonnier et ceux qui le descendent, multiples boutiques de souvenirs, des restos aux photos criardes de leurs menus...

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Pour Montjuïc, l'Eixample et le Park Güell voir dans la rubrique des musées

Des musées...

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Museu Pablo Picasso

Carrer Montcada 15-23

 

 

Installé dans cinq palais médiévaux mitoyens reliés entre eux, c'est un musée à ne pas manquer pour avoir l'éventail le plus large de la production de Picasso.

L'artiste est né en 1881 à Malaga mais c'est à Barcelone où sa famille s'installe en 1895, qu'il passe la première période de sa vie de jeune adulte et où se déroule sa première exposition.

Le musée présente ses œuvres qui couvrent la période de 1890 à 1967 mais la plus grande part est faite aux premiers travaux de l'artiste. On reste sans voix devant “ Homme avec béret”, toile d'un réalisme saisissant et exécutée par Pablo Picasso alors qu'il n'a que 14 ans !

 

La visite est à la fois chronologique et thématique : les différents lieux de passage sont évoqués, comme Madrid, Paris avec la découverte et l'influence des grands noms de la peinture de Cézanne ou Degas , les périodes (bleue puis rose)...

Une très belle pièce rend compte du travail méthodique voir quasi obsessionnel du peintre autour des Ménines.

Les Ménines, c'est une série de 58 peintures que Pablo Picasso a réalisées en 1957 en réinterprétant l'oeuvre de Diego Vélasquez. On regrette qu'une copie de cette dernière ou a minima une photographie ne soit présentée en parallèle.

Si l'audioguide reste indispensable, on déplore que le parcours de visite et les commentaires ne fournissent pas plus d'explications sur le passage au cubisme.

On assiste à l'évolution artistique mais très peu d'éléments sont fournis sur l'entrée de Picasso dans un art de conception.

Trop souvent, les commentaires se bornent à nous décrire ce que l'on voit très bien tout seul !

Cela dit, on prend beaucoup de plaisir à découvrir ou redécouvrir les œuvres qui ne sont pas forcément les plus emblématiques de cet artiste que pourtant tout le monde connaît !

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Fondació Joan Miró

Parc de Montjuïc

 

Un lieu à ne pas manquer, tant par sa situation géographique qui offre une vue imprenable sur la ville, que par sa conception qui permet une belle promenade artistique. Même les plus herrmétiques au surréalisme peuvent y trouver leur compte.

Joan Miró est né à Barcelone en 1893, peintre et sculpteur, son œuvre reflète son attrait pour le subconscient et le symbolisme.

L'audioguide, plutôt bien conçu permet également de voir des petites vidéos de l'artiste ou d'entendre d'autres artistes parler de Miro, peine à décrypter les œuvres.

Les commentaires nous laissent assez souvent sur notre faim, se contentant d'une énumération d'hypothèses sur les intentions de l'artiste !

Parfois, mieux vaut se contenter d'apprécier formes et couleurs pour le plaisir des yeux et nous laisser nous débrouiller avec ce que cela provoque dans notre propre subconscient !

La terrasse est sublime, les sculptures telles “la caresse de l'oiseau” ou “Jeune femme s'évadant” présentées en plein air sont mises en valeur par les murs blancs de la fondation, le ciel bleu de l'Espagne et les belles perspectives sur la ville.

Une fois le musée visité, il faut profiter pleinement de Montjuïc, colline qui domine l'ancienne ville et le port. La meilleure vue est au château. Les plus courageux monteront à pied, les autres ne se priveront pas d'un tour en téléphérique !

L'idéal est ensuite de traverser toute la colline par les jardins pour rejoindre la place d'Espagne plutôt monumentale !

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La Casa Batlló et la Perdrera

sur le Passeig de Gràcia

Au début du 19e siècle, Barcelone vit une explosion démographique sans précédent. C'est ainsi que naît l'Eixample, un quartier organisé en un vaste réseau de rues perpendiculaires et parallèles. En 1905, le Passeig de Gràcia devient la colonne vertébrale du quartier, les personnalités les plus aisées le choisissent pour y construire leurs demeures. Les familles Batlló et Milà confient la construction de leur maison à un génie de l'architecture : Antoni Gaudi.

Mouvements et couleurs sont à l'honneur, Gaudi signe des œuvres architecturales libres et désinhibées sans jamais faire l'impasse sur la fonctionnalité.

La Pedrera est très belle mais c'est la Casa Batlló qui a ma préférence. Les formes végétales et animales donnent une agréable fluidité aux espaces. Les couleurs agencées avec des fragments de verre et de céramique donnent à l'ensemble un air particulièrement joyeux.

 

Antoni Gaudi (1850-1926) a marqué durablement l'architecture de Barcelone. Sept de ses œuvres ont été inscrites par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'Humanité : le Parc Güell, le palais Güell, la Casa Milà, la Casa Vicens, la façade de la Nativité et la crypte de la Sagrada Familia, la Casa Batlló et la crypte de la Colonia Güell .

Gaudi reste le principal représentant du modernisme catalan.

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le Park Güell

 

Une très belle réalisation qui bénéficie d'une imprenable vue sur la mer.

Le Comte de Güell, riche industriel catalan (1846-1918) est à l'initiative de ce projet qu'il a confié à Gaudi. À l'origine, il s'agissait de créer une cité-jardin avec 60 maisons et une chapelle. Mais le coût de la construction fût tel que seules 4 maisons et le parc furent achevés en 1914.

Les célèbres bancs ondulés et magnifiquement colorés s'intègrent parfaitement dans le milieu végétal.

Un réseau complexe de chemins, viaducs et escaliers permet de conserver la topographie du terrain (ça monte ! ça monte !).

C'est une bien agréable promenade, entre témoignage architectural et nature.

Pour se restaurer...

Ce n'est pas ici que vous mourrez de faim !

Restos et bars ne manquent pas, sans compter que les espagnols ont l'art de la terrasse... pour notre plus grand plaisir.

Étant donné le grand nombre de lieux pour se restaurer, mieux vaut éviter les établissements qui se trouvent sur la Rambla et qui ont des allures d'attrape-touristes.

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El Glaciar

Plaça Reial, 3

Magnifique place à arcades, située à côté de La Rambla dans la vieille ville.

El Glaciar bénéficie d'une chouette terrasse, dans un des angles sous les arcades.

L'intérieur est vivant, il flotte un petit charme désuet .

Les tapes entre 4 € et 9 € sont sont bons, notamment les calamars.

Les serveurs sont bien sympathiques.

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Cor Caliu

Roger de Lluria, 102

 

Dans le quartier de l'Eixample, ce resto offre un intérieur un peu “class” et une terrasse protégée du vent. Le service est très sympathique. Les membres de “Pourvu Qu'On Ait Livre's” ne sont pas de grands connaisseurs en paella mais ils sont sûrs d'avoir dégusté ici la meilleure !

16 € et vous en avez pour vos papilles et votre estomac. C'est non seulement très bon mais aussi très copieux !

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El Bandarra

Carrer de Torrijos, 53

 

Une salle voûtée tout en longueur et une terrasse dans une rue piétonne, pour déguster de délicieux tapes. Croquetas et beignets, 1,50 € l'unité et un drôle de sandwich aux calamars qui porte le nom trompeur de “croque-monsieur”.

Nous sommes près de la Plaça de la Virreina où le 1er novembre (et sûrement à d'autres dates ?) un bal de quartier est joyeusement organisé en plein après-midi.

C'est l'occasion de faire un tour dans le quartier au nord de l'Eixample.

Beaucoup plus populaire que ce dernier, il est parsemé de placettes très agréables, y fleurissent aussi les bars bobos et les boutiques bio.

Une librairie...

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Llibreria Jaimes

Carrer de València, 318

 

Une belle librairie qui existe depuis 1941. Elle est mixte, on trouve autant de livres en français qu'en espagnol. Il y a un large choix, des grands classiques aux publications récentes.

Un rayon est consacré à la littérature locale, traduite en langue française et ça c'est vraiment une très bonne idée !! : Carlos Ruiz Zafon, Javier Cercas, Jaume Cabre…

Deux livres...

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Le monarque des ombres de Javier Cercas, Actes Sud, 2018

 

“Un jeune homme pur et courageux, mort au combat pour une mauvaise cause (la lutte du franquisme contre la République espagnole) peut-il devenir, quoi que s'en défende l'auteur, le héros du livre qu'il doit écrire ? Que fut vraiment la vie de Manuel Ména, quelles furent ses convictions, ses illusions, comment rendre compte, retrouver des témoins, interroger ce destin et cette époque en toute probité, les raconter sans franchir la frontière qui sépare la vérité de la fiction ?”

 

Un très bon livre ! Outre le sujet, très intéressant, c'est le talent narratif de l'auteur qui fait en grande partie la qualité du livre.

À travers la courte histoire de ce grand-oncle qui a choisi le mauvais camp, c'est dans la grande Histoire que Javier Cercas nous plonge. À travers l'histoire du petit village dont est issue sa famille, Ibahernando de la région reculée et misérable d'Estrémadure, on mesure les drames engendrés par la guerre civile.

Au delà des seuls faits historiques, l'auteur tente une analyse des causes de l'échec de la République. Il y a effectivement des questions sensibles : pourquoi et comment, en un éclair, des villages sont devenus phalangistes ? La peur du désordre semble prévaloir. Et comme le dit Javier Cercas les gens se sont trompés d'ennemis…

“ Le monarque des ombres” est également une enquête. Retrouver des témoignages, 80 ans après les faits, n'est pas chose aisée.

Sans compter que la page de la guerre civile ne semble pas totalement tournée.

En parallèle, l'auteur développe toute une réflexion autour de la notion le devoir de mémoire et de la responsabilité de l'écrivain.

Certains chapitres sur les opérations militaires sont moins prenant car très (trop?) détaillés.

Cela dit, il semble donner une caution sérieuse au travail de recherche de l'auteur qui se défend ici d'être un littérateur.

Toutefois, on ne s'ennuie jamais très longtemps. Javier Cercas alterne habilement les chapitres entre passé, présent, sa famille, ses amis, son travail…

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La ville des prodiges de Eduardo Mendoza, Point, 1988

 

“Onofre Bouvila entre dans Barcelone où se prépare l'exposition universelle de 1888 .

Le petit paysan et la cité balbutiante grandissent ensemble : d'émerveillements en audaces, de prodiges en scandales, la ville lui offre sa splendeur et ses dangers. Le cœur de Barcelone s'enballe et emporte dans sa frénésie le siècle et les hommes…”

 

Un roman foisonnant dont l'intérêt premier réside dans l'histoire de la ville. Dans ce domaine, il est la lecture idéale lors d'une escapade à Barcelone. C'est toute l'histoire de la ville que nous offre Eduardo Mendoza.

L'action se déroule de 1888 à 1929 mais d'habiles digressions entre faits historiques et légendes nous en apprennent encore plus.

Le roman s'ouvre sur la préparation de l'exposition universelle de 1888. On découvre alors l'histoire du parc de la Ciutadella. Au fil de l'histoire, les tensions entre la Catalogne et Madrid se dessinent. On assiste à la modernisation de la ville, toujours en rivalité avec le pouvoir central.

La naissance du riche quartier de l'Eixample est magistralement racontée, donnant lieu à des épisodes savoureux et cyniques de spéculations immobilières.

On trouve également la naissance du cinématographe, l'apparition des voitures, le raccourcissement des jupes, les balbutiements de l'aéronautique…

La deuxième Exposition universelle nous racontera l'histoire de Montjuïc qu'aucun touriste aujourd'hui ne manque de visiter.

Malgré tout, si j'ai apprécié le style narratif, le propos, mais aussi l'humour souvent légèrement cynique, j'ai regretté ne pouvoir m'attacher au personnage principal.

Onofre Bouvila a 13 ans au début de l'histoire. C'est la grande pauvreté qui lui a fait quitter la campagne pour la ville. Le lecteur lui pardonne alors assez facilement ses larcins et autres combines. Une fois riche, puis très riche, on n'arrive plus à s'attacher à lui, entre les meurtres et le trafic d'armes durant la Première Guerre mondiale, la barque est bien chargée.

Dans” la ville des prodiges”, il est indéniable que le destin de Onofre Bouvila est lié à celui de Barcelone mais c'est vraiment pour la ville qu'on lira ce livre.

Une échappée dans le "triangle Dalinien"

Une échappée dans le monde de Dali

 

Salvador Dali né, à Figueras en Catalogne en 1904 est mort dans cette même ville en 1989.

Peintre, dessinateur, sculpteur et photographe, il est le représentant le plus connu du surréalisme. Il a travaillé à Paris, Madrid, et aux États-Unis... mais c'est avec la Catalogne qu'il a tissé un lien indéfectible. Son excentricité déroute, sa sympathie pour Franco déçoit, malgré tout l'étendue et l'originalité de son œuvre ne laissent pas indifférent.

 

“ Les deux choses les plus heureuses qui puissent arriver à un peintre contemporain sont : primo, être espagnol et secundo, s'appeler Dali. Elles me sont arrivées toutes les deux.”

Salvador Dali

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Teatre Museu Dali

Plaça Gala-Salvador Dali, 5

E-17601760 Figueres

Dali voulait un musée à Figueres, on lui a proposé une salle dans un musée déjà existant !

Non! Il voulait un musée entier, il l'a eu et pas n'importe lequel ! Installé dans l'ancien théâtre municipal, le musée Dali est grandiose, à la mesure de l'originalité de l'artiste. Inauguré en 1974, le lieu a été conçu et pensé par Salvador Dali lui même.

Ce n'est pas la visite chronologique d'une carrière, c'est une immersion dans le monde surréaliste de l'artiste.

L'entrée se fait par la cour et la scène-coupole, deux lieux très beaux et à la scénographie particulièrement soignée.

Les œuvres exposées sont très nombreuses et balaient l'ensemble de la vie artistique de Dali : de ses premières expériences (impressionniste, futuriste, cubiste..) à ses créations surréalistes, jusqu' aux œuvres des dernières années de son existence.

 

Deux salles sont consacrées à d'autres artistes, amis de Dali, notamment

Antoni Pitxcot, peintre espagnol né à Figueras ( 1934/ 2015) qui a été un proche collaborateur.

Installé à Cadaqués, il y étudie les rochers dont il fait surgir des visions anamorphiques, anthropomorphiques et allégoriques

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Casa Museu Salvador Dali à Port Lligat

 

 

C'est une visite à ne pas manquer.

Tout d'abord car le village est charmant.

Cadaqués, c'est une succession de criques dans un paysage de petite montagne, des ruelles pittoresques qui dévalent de l'église jusqu'à la mer, une belle place et des quais pour siroter une sangria et grignoter des tapes.

Du centre de Cadaqués, après une bonne montée d'une quinzaine de minutes, on atteint Port Lligat. La vue sur la mer est magnifique, on comprend que Dali ait choisi ce lieu !

La maison est incroyable. Beaucoup moins déjantée que ce à quoi on pourrait s'attendre au regard de l'excentricité de son propriétaire.

Mais, d'un charme indéniable et d'une originalité certaine. Il y a beaucoup de recoins, et des “demi étages” donnant l'impression d'une succession de petites pièces. Ce n'est pas un hasard, à l'origine, il s'agit de cabanes de pêcheurs d'une vingtaine de mètres carrés. Dali les a achetées au fur et à mesure de sa renommée grandissante, ajoutant ainsi une pièce à chaque étape de sa vie avec Gala, sa femme et muse pendant cinquante ans.

C'est ici que Salvador Dali a vécu et travaillé de 1930 jusqu'à la mort de Gala en 1982.

On trouve donc beaucoup d'objets autant liés à la vie intime qu'à la vie artistique du peintre.

 

La visite ne se fait que sur réservation. Toutes les 10 minutes, des groupes de moins de 10 personnes pénètrent dans la demeure avec un guide.

La visite du jardin se fait seul. On peut donc flâner à loisir dans l'oliveraie, profiter de la vue et découvrir les drôles d'installations de Dali : les énormes œufs parsemés ici et là, un essai au pop art…

Une vidéo retrace l'histoire de Port Lligat que selon Dali, il fallait connaître pour comprendre son art.

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Casa Museu Castell Gala Dali

Púbol

 

Ce n'est pas un lieu incontournable. Si vous ne devez faire qu'un lieu se rapportant à Dali, vous choisirez Port Lligat ou Figueres. Par contre si vous êtes partis pour le “triangle Dalinien” , vous terminerez votre périple par une petite balade sympa dans ce micro village et une petite heure de visite dans le château.

L'intérieur est assez froid, même si quelques productions de Dali sont parsemées ici ou là.

Dali a offert ce lieu à Gala pour qu'elle puisse se reposer (c'est d'ailleurs ici qu'elle est enterrée !)

Finalement, après sa mort, c'est devenu le dernier atelier de Salvador Dali de 1982 à 1984.

Le jardin, un peu fouilli est très agréable et parmi la végétation, on tombe sur de bien drôles de bestioles... les fameux éléphants juchés sur des pattes de girafes.

Un livre...

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“Gala, la muse redoutable” de Dominique Bona, éditions J'ai Lu, 2012

 

“Compagne à l'énigmatique séduction, muse dont le destin doit tout à la passion... Gala reste un mystère. Pour ses amants, pour ses maris, elle est mère et amante : en elle, trois des plus grands artistes du 20e siècle, Paul Éluard, Max Ernst et Salvador Dali, puiseront une sorte d'air vital, puissant, nécessaire. Solitaire et secrète, Gala a eu une enfance russe, une jeunesse rebelle, une vie étincelante et cosmopolite. On la dit femme fatale aux terribles appétits, tour à tour brûlante et glacée.”

 

Un excellent livre ! Dominique Bona a décidément l'art de nous faire voyager dans le temps et le monde de l'art. Pourtant, dans le cas de Gala, la chose n'était pas aisée. La muse est restée mystérieuse. Jusqu'au bout, elle ne s'est jamais livrée, ne laissant pour seul souvenir, que ce que les autres pensaient d'elle.

Dominique Bona s'est adonnée à un travail de recherches qui semble titanesque, traquant Gala dans les correspondances, les biographies et autobiographies de ceux qui l’ont croisée.

Ce livre est passionnant alors même que son sujet est agaçant. Au fur et à mesure que le portrait de Gala se dessine, on reste perplexe devant cette femme d'un égoïsme sans bornes. Certes, elle a mis à disposition sa vie, son temps, son énergie au service du génie des trois hommes qu'elle a aimés. Mais, passer de Paul Éluard à Salvador Dali laisse penser qu'elle aime “le génie”, qu’elle le pressent, mais qu'elle a une conscience politique proche du néant, totalement égocentrée et une philosophie de vie peu glorieuse. On est (presque) irrité de constater qu’elle a beaucoup compté pour Paul Eluard jusqu'à la mort de ce dernier.

Au fond, la seule chose qu'on aime chez Gala, c'est qu'elle a traversé les grands moments de l'histoire du 20e siècle au côté des artistes.

 

C'est avec beaucoup de plaisir qu’on assiste à la naissance du mouvement Dada. Plus que Gala, c'est de découvrir Paul Éluard alors qu'il n'est encore que Eugène Grindel qui nous captive dans ce livre.. Croiser André Breton, Louis Aragon et tant d'autres est un vrai régal.

Les “choix” amoureux de Gala donnent l'occasion de mettre en perspective des visions antagonistes d'artistes appartenant pourtant au même courant.

D'un côté, l'art au service des gens, de l'autre l'individualisme et l'enrichissement forcenés. C'est ce qui rend la vie de Gala passionnante pour le lecteur alors même que la femme ne l'est pas !

 

En prime, on retrouve avec plaisir tous les lieux mentionnés dans l'échappée Dalinienne. La place de Cadaqués, lieu de la première rencontre de gala et Salvador Dali. Ce dernier, jeune artiste encore inconnu fait déjà preuve d'un comportement pour le moins loufoque. Port Lligat et ses austères pêcheurs qui voient pourtant défiler une drôle de faune à la suite de Dali dans les années 70 !

Pubol, où Gala ira se reposer des frasques de son mari...

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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Spécial camping-car
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