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Escapade à Chantilly (60)

07/06/2020

À une heure du centre de Paris, Chantilly est située dans l'Oise. La commune se trouve au cœur de la forêt dont elle porte le nom. La ville est connue pour sa crème, son château et ses courses hippiques !

Le lieu est propice à l'escapade, à la fois bucolique et historique.

Chantilly s'est développée autour de son château et a été liée à la famille de Montmorency puis à celle de Condé.

La ville aura tout connu : la grande Jacquerie en 1358, la guerre de Cent Ans avec une tentative de siège en 1421, la Révolution avec la destruction du château, l'arrivée du chemin de fer en 1859 et le succès des courses hippiques, l'occupation prussienne durant la guerre de 1870, l'installation de l'état-major de Joffre après la bataille de la Marne, l'entrée de la Wehrmacht le 13 septembre 1940, la Libération le 31 août 1944.

 

On ne s'étonne donc pas que Chantilly se soit vue décerner le label “ville d'art et d'histoire”

En tout cas, « Pourvu Qu'on Ait Livre's » n'oubliera pas que Chantilly a été la première escapade de la phase 2 du déconfinement, juste avant l'ouverture de « la frontière des 100 km » !

Un musée...

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Le château

 

Mignon petit château appelé aussi le musée Condé.

Il occupe l'emplacement d'une forteresse médiévale. Pillée en 1358 par les Jacques, la forteresse est vendue à Pierre d'Orgemont, ancien chancelier de Charles V.

C'est lui qui commence la reconstruction du château en 1386. Tous ceux qui lui succèderont modifieront...agrandiront  le lieu.

Du 15e au 17e siècle, la puissante famille des Montmorency possède Chantilly et y réalise d'importants travaux de modernisation.

En 1643, le domaine passe à la maison de Condé. En 1664 « Monsieur Leprince » comme on l'appelle, consacre tous ses soins au domaine. Il fait dessiner le parc par André Le Nôtre, fait créer le Grand Canal…

 

La visite du château n'est pas très longue. La pièce la plus intéressante, selon nous, est la bibliothèque. Très beau lieu qui abrite en ce moment et jusqu'au 30 août 2020, une exposition sur les fables.

On y admire un bel ensemble de fabliers manuscrits et imprimés de Chantilly. Autant de fables qui font partie des collections du musée Condé.

À noter également que le musée présente la seconde collection de peintures anciennes, après le Louvre.

Raphaël, Poussin, Watteau, Ingres... sont largement présents sur les murs.

Ceux qui ne sont pas « fan » de châteaux se laisseront tout de même séduire par le parc qui offre une très agréable balade.

 

Pour se restaurer...

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Le Paris

1 rue de Paris

60500 Chantilly

 

Le 2 juin, au matin, on sent un frémissement dans les cafés et les restos. Ça nettoie, ça bricole pour monter des terrasses, on sent bien que ce ne sera pas prêt pour le déjeuner, ni même... pour le dîner !

C'est où nous avons pris notre premier café à 9h30, que nous trouverons ce que nous attendions depuis 79 jours !

Certes, aujourd'hui, la carte n'est pas bien longue mais quelle joie !

Une terrasse accueillante, un personnel ultra sympa et n'avoir rien d'autre à faire que de se laisser faire !

Bavette, frites, Tiramisu, rosée pour une petite vingtaine d'euros.

Une librairie...

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Entre les Lignes

13/15 avenue du Maréchal Joffre,

60500, Chantilly

Petite librairie très mignonne, lumineuse et bien agréable. Des coups de cœur sont mis en avant, il y a un bon choix et l'agencement est bien pensé.

On trouve également un beau rayon littérature de jeunesse.

"Entre les Lignes Chantilly", a ouvert en 2016. C'était une bonne idée puisque nous n'avons pas vu d'autres librairies dans le centre-ville.

Quatre livres...

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Le cauchemar de Hans Fallada

De Noël, 2020

« La Seconde Guerre mondiale s'achève à peine dans ce bout de campagne allemande, lorsque Herr Doll, un écrivain d'âge mûr, est désigné par les Russes, maire par intérim de son village. Le couple qu'il forme avec sa jeune épouse, riche veuve d'une précédente union, ne manque pas de susciter les médisances et son nouveau statut d'homme de pouvoir, au lendemain de la chute des nazis n'arrange rien. Le couple persécuté fuit pour Berlin où tout n'est que ruine et désolation. »

 

Un très bon livre  ! Fallada fouille minutieusement la psychologie de ses personnages mais à travers eux, c'est de tout un peuple dont il dresse le portrait. Et ce portrait est sans complaisance, c'est même un réquisitoire très sévère.

Tout au long des pages, on se prend de plein fouet que les mécanismes de l'âme humaine ne sont pas si simples.

Il n'y a pas, un bon peuple allemand qui serait devenu un horrible peuple nazi avant de redevenir bon à la fin de la guerre. Les vils comportements n'ont pas disparu mais comme le dit le personnage principal « maintenant c'est allemand contre allemand. »

Pour ceux qui ont une conscience, la reconstruction sera encore plus difficile. Herr Doll, dégoûté de ses contemporains est aussi clairvoyant sur sa propre attitude. Certes, il n'a jamais adhéré au nazisme mais se remettra t-il un jour de n'avoir rien fait contre non plus ?

La première partie du roman se passe dans un village. Ce n'est pas sans une pointe d'humour que l'auteur nous décrit l'ambiance de mesquineries de ce milieu propice aux ragots qui font et défont, en un tour de main, les réputations.

Cette tendance « naturelle » a été exacerbée par le nazisme. On épie son voisin, on dénonce... un instituteur pose des questions insidieuses à ses élèves pour savoir si à l'intérieur des maisons, on est de bons patriotes.

Après la guerre, Herr Doll, l'habitant le plus détesté du village est propulsé maire par les russes. Tout d'abord animé d'un désir de vengeance et de justice, la tâche finira par lui sembler insurmontable. Ni regrets, ni homme nouveau, l'âme humaine de ce village trop noire est irrécupérable.

À Berlin, la tâche de reconstruction semble si énorme que beaucoup d'Allemands préfèrent fuir la réalité dans des paradis artificiels. Les belles rencontres sont si peu nombreuses que l'apathie gagne ceux qui ne savent pas jouer des coudes pour survivre, ceux qui comptent sur des rapports humains apaisés et fraternels.

Un passage résume parfaitement l'état psychologique du héros qui s'interroge sur son métier d'écrivain. “Tout semble tellement sans espoir. Qui sommes-nous donc encore, nous les Allemands dans ce monde que nous avons détruit ? À qui devons-nous nous adresser : aux Allemands qui n'ont aucune envie de nous écouter ou bien aux nations étrangères qui nous haïssent ?”

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Erectus de Xavier Muller.

Edition Pocket.

 

Un phénomène étrange se produit en Afrique du Sud, des animaux et des végétaux se mettent à régresser à une forme préhistorique.

Une scientifique française, paléontologue, est appelée à la rescousse par les responsables de l'OMS.

Tout s'emballe quand un homme est trouvé métamorphosé en ….. Homo Erectus.

 

Un livre palpitant, digne des films catastrophes du type Alerte (avec Dustin Hoffman) ou Contagion... qui peut avoir des allures de texte prophétique au regard de la situation actuelle et de ce qui est raconté.

Un livre qui est haletant mais qui peut ajouter à l'angoisse générée par la pandémie actuelle, si on ne se dit pas que finalement tout cela n'est que de la fiction !

Fab

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Le foulard rouge

de Patrick Fort, Gallimard, 2020

« Giovanni Fontana vit retiré du monde, dans les Landes, au bord de la mer. Il a vécu l'errance et l'exil, la guerre d'Espagne et l'engagement dans la Résistance. Cinquante ans plus tard, une lettre soudaine le ramène à l'endroit où son destin a basculé, où il a trouvé puis perdu l'amour de sa vie. »

 

Un très bon livre. La construction narrative est très originale et permet de progresser dans l'histoire à petits pas. Le suspense est ménagé jusqu'au bout. Le livre se compose de trois parties qui correspondent chacune à un personnage.

Pour chacun d'eux, on navigue entre deux périodes, d'une part le mois de septembre 1996 et d'autre part de 1939 à 1942.

Septembre 1996, c'est le point d'arrivée, la levée des mensonges de toute une vie, la confrontation des trois personnages dont le destin s'est noué dans le camp d'internement de Gurs.

L'histoire de ce camp nous est contée dans les carnets intimes des trois protagonistes. Giovanni Fontana appartient aux Brigades Internationales. Il est interné à Gurs à la suite de la guerre d'Espagne. À travers ses carnets, on vit la mort des démocraties, on découvre l'organisation d'un camp d'internement. C'est une vie terrible, c'est pourtant là que Giovanni découvre l'amour avec Maylis.

Personnage central de la deuxième partie, la jeune femme incarne la prise de conscience humaniste. Bénévole dans le camp, on voit que petit à petit, celui-ci devient un centre de tri pour diriger les Juifs vers les camps de concentration.

Les carnets intimes nous font avancer dans la guerre. la vie du camp se dégrade, la maladie et la mort règnent en maître.

La fin la guerre, on l'a découvrira avec Victor. Ce troisième regard nous donnera les clés de l'histoire de Giovanni et Maylis qui ne se retrouvent que 50 ans plus tard.

 

Quelques passages du livre peuvent paraître un peu « légers » quant à la cohérence ou véracité de l'histoire. Mais cela n'enlève rien à l'ensemble, très bien écrit et plutôt passionnant.

Chacun des personnages de ce roman est un symbole d'une période particulièrement terrible : la résistance, la collaboration, le malheur des destins contrariés.

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Dans la marche du temps

de Daniel Rondeau, Livre de poche, 2004

« Pierre Perrignon est né en 1900 dans les tréfonds d'une forêt champenoise. Augustin, son fils est né dans le chaos du nazisme effondré.

Deux guerres et l'utopie des révolutions se sont chargées de forger Pierre à coup de faucille et de marteau. Petit soldat de la guerre des Titans, il a été, tour à tour, le rouage et la victime des deux totalitarismes.

Augustin a rêvé de ces temps héroïques et ignore tout d'un père il croit mort »

 

Une grande fresque du 20e siècle, tour à tour aussi passionnante qu'ennuyeuse !

Au premier abord, les premières pages sont incompréhensibles. Il faut accepter cet état de fait et poursuivre... on finira par comprendre.

On peut même dire que les 150 premières pages ne suscitent pas un intérêt débordant. Mais voilà, 150 sur 1143, c'est peu…. le lecteur peut bien faire un petit effort !

 

La construction narrative est basée sur un parallèle entre la vie du père et celle de son fils. D'habitude, c'est un procédé que j'apprécie beaucoup. Le fil n'est pas linéaire évitant la monotonie. Ici j'ai peu goûté la technique car il me semble qu'elle ne supporte pas bien la longueur et le foisonnement d'événements. Après avoir passé 300 pages avec un personnage, on a du mal à se souvenir du précédent.

De plus, l'intérêt est inégal entre le père et le fils. C'est Pierre qui retient le plus l'attention. Son parcours est à la fois terrible et extraordinaire : la révolte des vignerons, la misère, la guerre de 14, son engagement dans le Parti communiste, la Seconde Guerre mondiale, le camp de Buchenwald…

La vie de Pierre est passionnante, riche en événements mais également en réflexions politiques. De l'exaltation à la désillusion, Pierre a vécu mille vies.

Les meilleurs passages restent avant tout ceux qui concernent la Grande Guerre. Tout y est magistralement décrit : vie quotidienne dans les tranchées, manœuvres, morts, liens fraternels.

 

La vie d'Augustin est moins intéressante. Certes, né en 1945, il s'est passé moins d'événements dans sa vie. Mais c'est surtout à cause du personnage que j'ai moins accroché. Sa personnalité, sa longue dépression, son étrange rapport aux femmes m'ont terriblement agacée.

Le livre m'a semblé trop inégal pour que je le trouve excellent.

J'ai parfois regretté que l'auteur nous noie dans une écriture poético-intellectuelle au détriment des événements.

 

Daniel Rondeau m'a fait l'effet d'aimer se regarder écrire et de s'emballer sans s'occuper de son lecteur. Le dernier point qui m'a ...chiffonnée (!?) c'est l'aspect « machiste, mine de rien ».

Sur plus de mille pages, aucune femme n'est décrite autrement qu'à travers le désir ou non d'un personnage masculin !

Ce roman aurait gagné à se réduire à la vie de Pierre de 1900 à 1945. Là, il aurait vraiment été excellent !

Un cinéma...

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Cinéma Élysée,

25 avenue du Maréchal Joffre, 60500, Chantilly

En plein centre-ville, ce petit cinéma indépendant se prépare activement à ouvrir le 22 juin.

C'est le grand ménage et les affiches des prochains films sont déjà en place.

À priori, c'est un lieu actif : sorties nationales, Art et Essai, vo, ciné club, opéras, séances rencontres, festivals…

Un film...

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Papicha de Mounia Meddour avec Lyna Khoudri, Shirine Boutella, Amira Hilda Douaouda, 1h45, drame, Qatar-Belgique

 

« Alger, années 90. Nedjma, 18 ans, étudiante habitant la cité universitaire, rêve de devenir styliste. À la nuit tombée, elle se faufile à travers les mailles du grillage de la cité avec ses meilleures amies pour rejoindre la boîte de nuit où elle vend ses créations aux « Papicha », jolies jeunes filles algéroises.

La situation politique et sociale du pays ne cesse de se dégrader mais Nedjma refuse cette fatalité. »

 

Un film très inégal dans la réalisation mais Ô combien salutaire en ce qui concerne le thème. C'est un hymne à l'énergie des jeunes filles, dans un monde qui tente par la violence de museler leur liberté.

Face à la haine des pseudos moralisateurs, face aux attentats meurtriers, face à un patriarcat implacable... plus d'une, baisse les bras et on comprend bien pourquoi.

Pour Nedjma, malgré des événements dramatiques qui la touchent personnellement, il n'est pas question de renoncer à sa liberté. La jeune fille refusera en bloc toutes les entraves et on la voit, admiratifs, continuer à s'habiller comme elle l'a toujours fait, écouter de la musique, se baigner…

Tout au long du film, l'image de la gente masculine est largement décriée. On peut dire qu'il n'y a aucun homme pour rattraper l'autre. Les petits dragueurs sont des harceleurs, le gardien de la cité universitaire, un violeur potentiel. Même ” l'amoureux”, jeune homme de milieu aisé, étudiant en architecture pense les ambitions féminines, accessoires.

Le défilé de mode que veut organiser Nedjma devient alors un véritable symbole. Celui de la lutte féministe, face à l'oppression que la société et la religion exercent sur les femmes.

Le message est essentiel, les jeunes actrices sont excellentes mais la réalisation, avec l'utilisation excessive des plans serrés sur les visages, est lassante. Les scènes esthétisantes permettent, au départ, de faire baisser la tension mais leur multiplication allonge un film dont le message clair n'avait pas besoin.

Malgré cela, Papicha reste un beau premier film féminin et féministe.

VOD : http://www.allocine.fr/film/fichefilm-273587/telecharger-vod/

Une balade...

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Balade à vélo ou à pied à Saint-Leu d'Esserent

 

Le bourg est situé sur la rive droite de l'Oise, à 3 km de Chantilly. La rive est aménagée pour la promenade, à pied ou à vélo. Les 4 km entre Saint-Leu-d'Esserent et Précy-sur-Oise sont très agréables.

Entre les bords de l'eau et les bois, de nombreux endroits sont aménagés pour une pause champêtre.

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... pourquoi pas ?

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... vraiment pas mal

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... à ne pas manquer

... à fuir !

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Spécial camping-car
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