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Escapade à Stavelot (Belgique) avec Apollinaire

19 juin 2019

“Ce plat pays, loin de me déprimer par son absence de couleurs et de reliefs, ce pays tout gris m'enchante, il m'intéresse. Les habitants sont très liants, ils parlent le wallon, une langue extravagante que j'essaie d'apprendre, ses mots me fascinent et c'est avec les mots que l'on compose des poèmes.”

 

Guillaume Apollinaire

À force de croiser Guillaume Apollinaire dans des ouvrages sur des artistes qui lui sont contemporains (Picasso, Picabia, Colette, le jeune Éluard...) ou même qui lui succèdent mais pour qui il est une référence, on a envie d'en savoir plus sur ce poète qui semble toujours charmer ceux qui le croisent.

Le charme a opéré et ce n'est pas sans regret que l'on constate le peu de place que la France a fait à ce grand poète, dans les hommages collectifs.

C'est pourtant bien la Seine et le pont Mirabeau que Guglielmo Alberto Vladimiro Alessandro Apollinaire a choisi pour patrie.

Né à Rome en 1880, c'est en France qu'il va passer la plus grande partie de sa vie. C'est également en France qu'il publie ses chroniques, ses critiques d'art, ses livres, ses poèmes... C'est aussi pour défendre cette patrie, dont il fait un bel usage de la langue, qu'il s'engage en 1914.

Il n'obtient sa naturalisation que le 9 mars 1916.

Malgré une vie passée à arpenter Paris, c'est à Stavelot, dans les Ardennes belges, où il a séjourné trois mois, l'été de ses 19 ans, qu'on trouve le plus bel hommage fait à un artiste : un musée.

 

Merci à nos amis belges de prendre soin du patrimoine culturel français !!

Un musée...

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Le musée Guillaume Apollinaire

Abbaye de Stavelot

cours de l'abbaye 1

4970 Stavelot

C'est un très bel édifice. C'était un monastère bénédictin fondé en 651. Le bâtiment abrite trois musées : le musée historique de la Principauté de Stavelot-Malmédy, le musée du circuit de Spa-Francorchamps, le musée Guillaume Apollinaire et un espace pour les expositions temporaires.

 

Le musée consacré au grand poète est unique au monde.

Guillaume Apollinaire a 19 ans lorsqu'il réside durant trois mois à la pension Constant de Stavelot.

Au cours de cet été 1899, il fera de belles randonnées dans les forêts alentours, assistera aux réunions du club littéraire “La Fougère”, tombera amoureux de Marie Dubois…

Le musée est très bien conçu, clair et lumineux. Il évoque le séjour du poète dans la région : ses écrits, carnets, photos des lieux qu'il a fréquentés...

On trouve également des documents qui couvrent l'ensemble de la vie et de la carrière de Guillaume Apollinaire.

L'auteur de la “Chanson du Mal-Aimé" peut se rassurer. Les stavelotains n'ont vraiment pas l'air de lui en vouloir d'être parti de sa pension, en catimini ...sans payer !

À sa décharge, sa mère (qui courait les casinos) a omis de lui envoyer de quoi payer son séjour.

Quand on visite ce petit, mais beau musée, on se demande ce qu'attend la France pour rendre hommage au poète, certes né en Italie, mais qui a vécu toute sa vie en France, qui en a célébré la langue, qui a combattu dans ses rangs...

Flaner à Stavelot...

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Stavelot se situe à 50 km de Liège et à 150 de Bruxelles.

La ville se trouve dans les Ardennes belges, le parc naturel des Hautes-Fagnes offrant de belles  promenades dans la nature.

À 8 km du centre, on trouve la cascade de Coo, sur la rivière Amblère avec 15 m de dénivelé.

Une petite chute d'eau est apparue au 15e siècle. Au 18e siècle, les moines de l'abbaye de Stavelot ont creusé la grande chute.

Le lieu est devenu une attraction touristique avec la création d'un parc d'attraction, Plopsa qui se fond assez bien dans le paysage.

 

La balade dans le centre de Stavelot se fait assez rapidement mais quelques vieilles ruelles pavées sont bien agréables.

Sur certaines façades, on découvre des énormes têtes sculptées. Il s'agit des Blancs-Moussis, personnages emblématiques du carnaval Stavelotain.

Les commerçants se sont bien appropriés le statut de ville "poétique". Sur de nombreuses vitrines, on trouve des extraits de poèmes des plus grands noms.

On passera forcément par la place Saint Remacle, aménagée dès 1769.

Un marché rural s'y tenait ce qui explique ses grandes dimensions.

Au centre la fontaine porte les images du loup, animal symbolique de la ville.

Stavelot a largement vécu au rythme de l'abbaye : fondation et rayonnement de 650 à 850, invasions des Normands de 850 à 880, période des abbés princes de l'Empire de 960 à 1150, un long déclin avant le renouveau de 1500, la fin de la Principauté de Stavelot-Malmedy entre 1793 et 1804.

Pour se restaurer...

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La table de Figaro

Place du Vinave

4970 Stavelot

Restaurant italien qui a la bonne idée de proposer des plats belges.

L'accueil est vraiment très sympathique.

Au mur, une grande carte de la Belgique d'avant-guerre, comme on en trouvait dans les écoles.

Pour un mariage “italo-belge” vous pourrez choisir la pizza stavelotaine (au carpaccio de noix d'Ardennes, roquette et vinaigrette moutardée).

Pour le repas belge, laissez-vous tenter par les boulets maison à la Liégeoise, accompagnés de frites...c'est très bon !

Plat entre 13,90 et 15, 90 €.

Une librairie...

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Où acheter un livre ?

Pour un livre sur Apollinaire, mieux vaut faire un tour à la boutique du musée. On peut trouver qu'il y a plus d'ouvrages liés au musée du circuit de Spa-Francorchamps que sur le poète... mais on trouvera l'essentiel : biographies, recueils les plus célèbres…

 

Pour un autre livre, ce ne sera pas une mince affaire. Dans Stavelot, deux établissements portent l'enseigne de “librairie”, malheureusement en franchissant la porte, on ne trouve que quelques livres entre des rayons de revues, boissons, cigarettes, jeux de hasard...

C'est donc là l'occasion d'aller à Spa.

 

Après tout, cette ville thermale peut faire partie du parcours Apollinaire. C'est parce que Angelika de Kostrowitzky veut fréquenter le Casino de Spa qu'elle installe ses deux fils à Stavelot : Willem, futur Guillaume Apollinaire et Albert son frère !

Librairie de Spa.JPG

La bibibulle

rue du docteur Henri Schaltin 23

4900 Spa

En matière de littérature générale, le choix est très restreint. C'est bien dommage car l'intérieur est charmant, aménagé avec originalité et goût.

Certaines étagères sont composées de caisses en bois. L'endroit est très cosy.

La partie “littérature enfantine” est, quant à elle, bien fournie et donne envie de retomber en enfance pour pouvoir profiter des gros coussins colorés.

Quatre livres...

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Guillaume Apollinaire, naissance d'une vocation

de Jean-François Robin

Riveneuve 2018

 

 

"À 7 ans, Willem de Kostrowitzky se découvre une vocation de poète. À 12 ans, c'est une vocation de journaliste.. À 20 ans, survient la vocation de critique d'art. Il prend alors le nom de Guillaume Apollinaire.

Jean-François Robin fait de cette “naissance d'une vocation” une biographie romancée où il suit pas à pas l'évolution et l' œuvre du poète"

 

Un livre, un brin simpliste, mais bien agréable à lire et qui permet de poser les étapes les plus importantes de la vie d'Apollinaire.

 

Willem de Kostrowitzky, d'une famille d'origine polonaise, est né à Rome en 1880. Sa mère, sorte de princesse déchue, peut-être aux mœurs volages, court désespérément après l'argent qui manque en fréquentant assidûment les casinos...

Quant à son père, c'est peut-être un officier italien.

 

Au fil des pages, on suit Willem, entre Nice, Monaco, Monte-Carlo où il passe son enfance et adolescence. On assiste à ses “premières vocations”. Enfant, interne, il reste souvent seul, alors que ses camarades regagnent leur foyer. Il se découvre à cette occasion une âme de poète. Adolescent, il noue de fortes amitiés, et crée un journal dans son lycée. Beaucoup d'anecdotes font sourire le lecteur : on apprend que l'élève Willem sera renvoyé car il possède des publications... érotiques !

L'arrivée à Paris marquera un tournant dans la vie de celui qui va bientôt devenir Guillaume Apollinaire.

Grand défenseur du cubisme, à une époque où personne n'y comprend rien, il se fait un nom dans la critique d'art avant d'être connu pour sa poésie.

C'est là que Jean-François Robin aurait dû achever son ouvrage. Il voulait raconter le point de départ d'un grand poète mais finalement il n'ose pas faire l'impasse et semble se sentir obligé d'aller au bout de la vie d'Apollinaire, au risque de la survoler à outrance.

 

En ce qui concerne la forme, elle est à la fois originale tout en semant souvent le doute.

Jean-François Robin fait parler Apollinaire mais également son entourage : sa mère, son frère, ses amis. L'ensemble du livre est écrit à la première personne, la lecture aurait été encore plus agréable si le ton des différents témoignages avait été plus marqué. C'est parfois trop uniforme et on est obligé de vérifier en tête du chapitre, “qui parle”.

 

Cette biographie romancée est un premier pas vers Apollinaire... on ne peut s'empêcher de vouloir démêler le roman de la biographie, la fiction du réel.

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La forêt d'Apollinaire

de Christian Libens, Weyrich édition, 2013

 

“Juillet 1899, Guillaume Apollinaire a 19 ans. Sans le sou, sa mère l'installe à Stavelot avec son frère Albert, pour quelques semaines d'enchantement.

De la rencontre avec Marie Dubois, son premier amour, à la découverte émerveillée des Hautes-Fagnes, cette “saison en Ardennes” marquera à jamais la sensibilité du poète.

Pierre, l'ami Stavelotain de Guillaume est le témoin de cet été magique”

 

Un roman sympathique qui, au final, a peu à voir avec Apollinaire.

Ce n'est pas dans ce livre qu'on en apprendra beaucoup plus sur le poète.

Cela dit, ce livre reste intéressant à lire lorsqu'on est sur place.

L'auteur nous transporte dans Stavelot à la veille du 20e siècle. On parcourt les ruelles, de la pension Constant à la boutique d'un cordonnier philosophe. On randonne dans les forêts de Hautes-Fagnes avec une bande de jeunes gens, à l'aube de leur 20 ans.

“La forêt d'Apollinaire” m'a surtout fait l'effet d'un agréable roman du terroir mais...sans plus.

Guillaume Apollinaire n'est qu'un “prétexte”, un personnage secondaire. Le héros du livre est avant tout Pierre, ce jeune Stavelotain, tout juste reçu à l'examen d'instituteur. Pour ce jeune homme, ce sont les dernières vacances avant de rentrer dans le monde du travail, les derniers émois avant de débuter sa vie d'adulte.

Le roman offre une belle histoire d'amitié entre ce jeune homme de province et un jeune homme venu d'un ailleurs, qu'à Stavelot, on fantasme. Ce Willem de Kostrowitzky ne serait-il pas un prince russe ? Seul le cordonnier en doute, un prince qui n'a qu'une paire de chaussures, qu'il doit rafistoler après chaque randonnée...

Willem n'est pas encore Guillaume Apollinaire mais son âme est déjà celle d'un poète. Les deux nouveaux amis vont partager leur goût pour la nature, pour la marche et pour la littérature.

En visitant le musée Guillaume Apollinaire, on découvre une carte postale représentant Marie Dubois et sa soeur en costume traditionnel.

Dans les pages du roman, on assiste à la séance qui a donné naissance à ce cliché. Un photographe bruxellois veut faire une série de cartes illustrant les folklores des différentes provinces belges. À Stavelot, son choix se porte sur les deux plus jolies filles : les sœurs Dubois.

Tous les jeunes gens du coin assistent à la pose, Pierre et Willem au premier rang.

Ce passage est un vrai travail de romancier : imaginer les détails autour d'un événement réel. Malheureusement, je regrette que trop souvent l'auteur ne se contente pas de romancer mais travestisse beaucoup trop la réalité.

L'amour que porte Willem à Marie est expédié en une phrase. Dans ces pages, c'est Pierre, l'amoureux transi de la jeune fille.

 

Le titre du roman est trompeur, il aurait dû s'appeler “la forêt de Pierre”

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Souvenirs sur Apollinaire

de Louise Faure-Favier, Les Cahiers rouges, Grasset, 1945

 

 

"La trépidante Louise Faure-Favier, une des premières femmes à avoir piloter un avion en France, et tenu une rubrique féminine dans la presse, revient sur ces années d'amitié enchantée avec l'auteur d'Alcools."

 

Un livre charmant.

Louise Faure-Favier, qui a rencontré Guillaume Apollinaire en 1912, fait revivre sous sa plume un poète précurseur mais également un homme charmant, intelligent qui aime rire et dont la mauvaise humeur peut disparaître bien vite (surtout autour d'un verre avec ses amis !).

L'auteure rend un très bel hommage à son ami, tout en voulant rendre service, comme elle l'annonce dès les premières pages, aux étudiants d'aujourd'hui.

Attristée de constater que durant les dix années qui ont suivi la mort du poète en 1918, son œuvre soit plus connue à l'étranger qu'en France. Elle ne doute pas, qu'à l'occasion du centenaire de sa disparition, des étudiants feront leur thèse sur son grand ami.

Dans les pages de ce livre, on suit, avec beaucoup de plaisir, cet homme jovial et cultivé. On l'accompagne dans les dîners improvisés chez l'auteure qu'il surnomme “l'insulaire” puisqu'elle demeure sur l'île Saint-Louis.

On flâne avec lui dans les rues de Paris jusqu'à errer avec ses amis dans leurs virées nocturnes et alcoolisées.

On côtoie alors, entre autres, le jeune Picasso et son regard ténébreux qui court les bals parisiens.

Apollinaire, journaliste, critique d'art puis poète ne peut vivre sans sa petite bande d'amis artistes. Sa relation amoureuse, chaotique avec Marie Laurencin n'y résistera pas.

D'un point de vue plus artistique, on assiste à beaucoup d'événements très intéressants.

Guillaume Apollinaire révolutionne la poésie en éliminant la ponctuation de ses poèmes. Il démontre à quel point, la poésie possède son propre rythme, si elle est lue avec l'âme et le cœur.

Défenseur du cubisme, il n'aura de cesse de “secouer” les frileux face à la nouveauté, leur demandant d'accepter le genre et qu'ils en comprendront le sens... plus tard.

 

Le livre est à la fois truffé d'anecdotes charmantes mais pose aussi les grands repères de l'histoire littéraire et artistique d'une manière plus générale.

Un très bon livre pour qui veut en savoir plus sur le premier auteur à avoir employé le mot de surréaliste.

 

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Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916

de Guillaume Apollinaire, Gallimard, NRF

1925 et 2014 pour la présente édition

 

La version poche peut aisément être un livre de chevet, l'avantage avec les recueils de poésies c'est qu'on n'est pas obligé de les lire d'un seul trait. Un petit poème de temps en temps, ne peut pas nuire !

 

La présente édition est plus compliquée à lire au lit où dans le métro.

Par contre, c'est une véritable œuvre d'art, une belle idée de cadeau aussi bien pour le fond que pour la forme.

 

Apollinaire n'est certes pas l'inventeur de cette forme particulière qui consiste à disposer des vers en forme de dessin, mais en ce début du 20e siècle, il a modernisé le genre et inventé le mot formé par la contraction de “calligraphie” et “idéogramme”. Ce mot valise signifie “belles-lettres”.

Apollinaire dit qu'il veut pourchasser la lourdeur, l'ennui du sérieux. Quelle belle réussite avec ses calligrammes qui permettent “d'écrire en beauté”.

 

Selon un spécialiste de la typographie, le calligramme relève de quatre domaines : la littérature, la peinture, la calligraphie mais aussi la philosophie.

Apollinaire, dans ce recueil ,mêle ses passions. On dit qu'il aurait déclaré parodiquement à son ami Picasso : “moi aussi, je suis peintre ! ”.

 

L'ouvrage s'ouvre sur le célèbre portrait de Guillaume Apollinaire, la tête bandée après avoir été touché par un éclat d'obus, réalisé par Picasso.

Le recueil est dédié à la mémoire de René Dalize, ami d'enfance du poète, mort à la guerre.

Un cinéma...

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le Versailles rue Hottonruy 13,

4970 Stavelot

 

Le 8 décembre 1913, la nouvelle salle du “cinéma des familles” est inaugurée au Cercle Ouvrier.

En décembre 1955, celle-ci devient le “ciné Versailles”

En 2013, il fête son centenaire. C'est l'un des deux plus anciens cinémas de Belgique.

Un film...

Difficile de trouver un film dont Apollinaire serait le héros. On aurait pu mettre le film d'animation datant de 2016 : Apollinaire 13 films-poèmes mais il vise surtout le public des 3/5 ans.

Heureusement les frères Dardenne sont là !

À défaut de poète, nous pouvons tout de même présenter un film, non seulement réalisé par des Belges, mais qui en plus se déroule en Belgique.

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Le jeune Ahmed

de Luc et Jean-Pierre Dardenne avec Idir Ben Addi, Myriem Akheddiou, Olivier Bonnaud.

1H25, drame, France, Belgique.

 

 

“ En Belgique, aujourd'hui, le destin du jeune Ahmed, 13 ans pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels à la vie”

 

J'ai lu dans une critique “officielle” que ce film était une réussite car “pour une fois, les frères Dardenne sortent de leur rôle d'observateurs et prennent une position, sociale et politique”.

C'est précisément tout le contraire qu'il m'apparait. Il suffit de revoir “Deux jours, une nuit”, film de 2014 avec Marion Cotillard pour s'en convaincre.

 

Le choix de ce qu'ils observent fait du cinéma des frères Dardenne, un cinéma politique et sociale

 

“Pourvu Qu'on Ait Livre's” allait presque voir ce film à reculons, craignant un déficit d'explications, une forte dose d'empathie...

Il n'en est rien !

Lorsque le film débute, le jeune Ahmed est déjà sous l'emprise de cet imam, manipulateur dont on comprend qu'il a déjà envoyé son jeune cousin au djihad, ou pour être plus précis... à la mort !

Comment comprendre un tel engagement sans en connaître la genèse ?

Les frères Dardenne ne nous laissent cependant pas en rade d'hypothèses. Ahmed ne joue plus à la console, il a enlevé les posters de sa chambre, refuse de serrer la main de la prof qui tente de lui éviter l'échec scolaire...

La cellule familiale ne semblait pas particulièrement propice à cette dérive religieuse. L'explication est ailleurs, peut-être dans l'absence du père, ou l'image déplorable qu'il en a (un faible qui n'a pas su empêcher son épouse de boire ?).

Cette dérive s'apparente plus à une crise d'adolescence qui a le malheur de tomber dans les griffes de la religion

 

Bien sûr, aucune certitude n'est assénée, on n'est pas dans un film américain, ici le spectateur a le plaisir de réfléchir !


L'empathie que l'on redoutait n'est pas pour le personnage qu'on imaginait. Le jeune Ahmed ne la suscite guère. Ses gestes mécaniques qui suivent les rituels (ablutions..) et son mutisme le déshumanisent plus qu'autre chose. On ressent surtout une grande envie de le secouer.

Sa mère, qui voudrait que tout redevienne comme avant, est beaucoup plus touchante.

Si le film est parfois un peu lent et répétitif, il a le mérite de poser question, il donne envie d'échanger, de confronter les avis, notamment sur le sens de la fin que bien sûr je ne divulgâcherai pas ici !

Apollinaire à Paris

Guillaume Apollinaire à arpenté Paris de long en large, fréquentant les milieux populaires mais aussi les milieux artistiques, les deux se confondant souvent en début de carrière !

La géographie parisienne du poète suit l'évolution de sa bourse, de ses amitiés et de ses amours.

Du quartier pauvre de Saint-Lazare où il atterrit avec sa famille après que sa mère ait, une fois de plus, tout perdu au casino (de Spa !), au Bateau-Lavoir où il rejoint les artistes sans le sou de Montmartre, il ne dépassera la frontière de Paris que pour se rapprocher de Marie Laurencin à Auteuil.

 

On croisera aussi le poète dans des cafés du quartier Saint-Michel et bien sûr de Montparnasse, notamment à la Rotonde, dont on disait à l'époque que l'établissement n'était pas fréquentable... Aujourd'hui, certain y fête leur victoire politique !!!

 

De nos jours que reste-t-il de Guillaume Apollinaire dans la capitale ? Une plaque sur sa dernière demeure, Le Pigeonnier, comme il l'appelait, au 6e étage du 202 boulevard Saint-Germain où il est mort de la grippe espagnole deux jours avant la signature de l'armistice.

 

Une rue porte son nom à deux pas du café “Le flore”, face au square dans lequel trône un buste de Dora Maar, offert à la ville de Paris par Picasso, en tant que monument à Apollinaire.

Et enfin, une belle tombe au cimetière du Père-Lachaise qu'on trouve difficilement sans l'aide d'un guide.

... pourquoi pas ?

... vraiment pas mal

... à ne pas manquer

... à fuir !

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Spécial camping-car
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