Robert Laffont, 2018

« Ce roman a pour toile de fond la guerre de 1870 et la commune. Rimbaudu et Verlaine, ivres d'absinthe et de liberté, vivent leur épopée sulfureuse entre Paris, Bruxelles, Londres, Stuttgart, avec pour principal témoin un pasteur luthérien allemand. D'autres figures croisent leur destin : Hugo, Baudelaire, Marx, Napoléon III, Louise Michel, Henri Dumont et un juge belge viscéralement homophobe. »

Ce livre, très tentant à la lecture de la quatrième de couverture, ne tient pas totalement ses promesses. Il nous semble très inégal dans l'intérêt qu'il suscite.

Verlaine a tiré sur Rimbaud, il est arrêté et purge une peine de prison en Belgique. Parallèlement, Rimbaud se rend à Londres puis à Stuttgart répondant à l'invitation d'un pasteur rencontré dans la capitale anglaise.

Ce roman biographique sur les deux poètes est l'occasion de revenir sur les événements marquants de leur rencontre à la fois passionnelle et explosive. On n'apprend rien de plus que ce qu'on peut lire dans les diverses biographies de l'un ou de l'autre.  Il nous  semble même que certains passages peuvent être incompréhensibles pour les lecteurs qui n'auraient aucune idée de ce que fut la vie de Verlaine et de Rimbaud.

Le rythme de la narration est très inégal. Certains passages sont aussi intéressants tandis que d'autres provoquent confusion dans la compréhension et ennui.

La rencontre de Rimbaud avec un pasteur qui a perdu son fils, et voit dans le jeune poète une belle âme de substitution, est l'occasion d'évoquer les atrocités de la guerre de 1870

Cependant, ces passages sont très (trop ?) poétiques et paraissent si artificiels qu'on peine à suivre.

On a une impression de «  bons sentiments » ce qui ne colle pas avec le jeune poète rebelle certes, mais aussi mal élevé !

D'une manière générale, illumination religieuse de Verlaine durant son séjour en prison n'est pas ce qui nous passionne le plus dans la vie du poète. C'est bien sûr un moment important de son existence mais cela prend une place excessive... à notre goût.

Reste le plaisir de retrouver des poèmes très connus remis dans le contexte de leur création. On est également plongé agréablement dans l'ambiance d'une époque. On traverse de grandes capitales dans cette fin du 19e siècle, tourbillonnante, entre révolution industrielle et poésies vagabondes.