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Billy Wilder et moi

Coe Jonathan

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Gallimard, 2021


« Dans la chaleur exaltante de l'été 1977, la jeune Calista quitte sa Grèce natale pour découvrir le monde. Sac au dos, elle traverse les États-Unis et se retrouve à Los Angeles, où elle fait une rencontre qui bouleversera sa vie : par le plus grand des hasards, la voici à la table du célèbre cinéaste hollywoodien Billy Wilder dont elle ne connaît absolument rien. Quelques mois plus tard, elle retrouve le réalisateur et devient son interprète, le temps d'un fol été, sur le tournage de son avant-dernier film Fedora. »


Si au premier abord le thème de ce livre ne nous tentait pas plus que ça, c'est finalement avec beaucoup de plaisir que nous avons retrouvé la plume de Jonathan Coe. Peu importe qu'on connaisse ou non le cinéaste Billy Wilder, c'est un bon roman construit par un des auteurs majeurs de la littérature britannique contemporaine.


En 2013, Calista voit ses filles devenir adultes et quitter le nid familial, chacune à sa manière. C'est l'occasion pour elle de se remémorer ce moment si particulier dans sa propre vie.

Dans les années 1970, Calista est une jeune Grecque qui part à la découverte du monde. Sa rencontre avec Billy Wilder et sa participation au tournage de son film Fedora marquent son passage dans l'âge adulte : observation ou analyse des rapports humains, premier amour et la déception qui va avec, choix d'un avenir professionnel...


Jonathan Coe parvient à faire un roman de formation tout en proposant le portrait intime d'un cinéaste qui vit la fin de son âge d'or. Avec Calista, le lecteur pénètre dans les coulisses du septième art. Le cinéma américain change, Billy Wilder se sent poussé vers la sortie par une nouvelle génération de cinéastes. Désabusé autant que conscient qu'une page se tourne, il poursuivra l'aventure jusqu'au bout, s'accrochant à sa conception du cinéma, alors même que peu semblent croire en son film. Les financements ne sont pas aisés à trouver. Dans le cas présent, ils viendront d'un fond de pension allemand, ce qui n'est pas anodin pour le cinéaste qui a perdu sa famille durant l'Holocauste. Comme il le dit lui-même, « un succès serait sa revanche sur Hollywood, un échec une revanche sur l'Allemagne ».

Ce thème est l'occasion d'un très beau plaidoyer qui fustige le révisionnisme.


Comme d'habitude, on retrouve l'humour subtil si particulier à Jonathan Coe. La narration est très bien menée et les portraits, à la fois caustiques ou pleins de tendresse, entraînent le lecteur dans une véritable aventure qui traite du temps qui passe, de la célébrité, du poids du passé, des rapports humains...

Une fois de plus, Jonathan Coe nous offre un bon moment de lecture.

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