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Bratislava 68, été brûlant

Klimacek Vili

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Agullo, 2018


« Au printemps 1968, le parti tchécoslovaque expérimente le socialisme à visage humain. Un vent de liberté souffle sur le pays.

Cet été-là, Alexander et Anna montent dans leur Skoda Felicia, un cabriolet flambant neuf, pour rejoindre leur fille Petra à Bratislava où elle vient de terminer de brillantes études de médecine.

Teresa, fille de cheminot rescapé des camps de concentration, séjourne dans un kibboutz en Israël.

Joseph, pasteur défroqué pour avoir refusé de dénoncer ses paroissiens auprès du parti, fait ses premières armes à la radio. 

Dans la nuit du 20 au 21 août, les chars soviétiques envahissent la ville… »


Si ce très bon roman « sonne vrai » ce n'est pas seulement parce qu'il est bien écrit mais aussi car il est inspiré de témoignages réels.


À travers trois personnages très attachants, on « prend » une leçon d'histoire sur le drame du Printemps de Prague et sur l'insupportable répression qui a suivi.


La présentation des trois héros, Petra, Tereza et Josef, ainsi que leur famille, nous plante le décor et nous rend ces personnages familiers. Chacun nous ouvre une porte sur la société tchécoslovaque des années 60 :  la surveillance de tous les citoyens, les directives économiques absurdes, les contraintes qui brident une population qui manque de tout.

Petra, qui se destine à la médecine découvre que de bons résultats ne sont pas forcément garant de réussite, encore faut-il être dans le moule.

Teresa constatera que les révélations de la Shoah n'ont pas atténué l'antisémitisme à l'est de l'Europe.

Joseph, toujours guidé par sa morale, refusera de se plier aux injonctions qui lui paraissent hors cadre de ses valeurs.


L'arrivée des chars soviétiques durant l'été 68 est particulièrement bien décrite.

On parle souvent moins de Bratislava que de Prague pour évoquer ce moment de l'histoire. À la lecture du livre, on se rend compte que la tragédie est la même. On retrouve ambiance et déroulement de ce qu'on peut voir dans le film Radio Prague.


À cette étape du livre, les personnages devront faire un choix douloureux : partir ou rester.

L'auteur nous entraîne alors dans une autre tragédie, celle de l'exil. Les choix cornéliens sont forcément emprunts de souffrance. Des familles sont séparées, le mal du pays se fait jour rapidement, les difficultés d'intégration dans un autre lieu sont nombreuses.


On suit cette histoire avec passion. L'auteur nous embarque totalement dans le destin de ces trois personnages et de leur pays.

Ce roman mêle habilement le volet instructif à un côté plus émotionnel, c’est poignant !

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