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Le café sans nom

Seethaler Robert

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Sabine Wespieser Éditeur, 2023


« Chaque matin, en allant au marché des Carmélites où il travaille comme journalier, dans un faubourg populaire de Vienne, Robert Simon scrute l'intérieur du café poussiéreux dont il rêve de reprendre la gérance. Encouragé par l'effervescence qui s'est emparée de la ville en pleine reconstruction, vingt ans après la chute du nazisme, il décide, la trentaine venue, de se lancer dans une nouvelle vie …. »


Cet ouvrage est une très belle chronique d'un quartier populaire de Vienne de la fin des années 1960. Ce n'est pas romanesque, c'est plus un récit d'ambiance où, sous la toujours si jolie plume de Robert  Seethaler, on sent poindre une once de mélancolie.


À travers l'histoire de ce café, c'est l'évolution d'une société que l'auteur nous offre. Il n'y a pas meilleur endroit qu'un bistrot pour créer du lien social.

Le personnage principal est le café dont l'âme en est le gérant, Robert Simon.

Cet homme si simple va réaliser son rêve en restant toujours modeste dans ses ambitions. Le lieu auquel il a redonné vie devient rapidement le rendez-vous incontournable du quartier.


Les habitués composent une galerie de portraits très touchante. Les tranches de vie proposées sont décrites avec beaucoup de sensibilité et de pudeur. On sent l'affection que l'auteur porte à ses personnages.

Le lecteur suit tour à tour : la vie de la logeuse de Robert Simon, une veuve de guerre âgée dont la philosophie de vie est fondée sur l'espoir qui doit rester plus fort que tout, Johannes Berg, le boucher, devenu l'ami du cafetier, la serveuse dont on suit les joies et les peines de la vie maritale, les commerçants du marché, des alcooliques, une droguée, des taiseux, des colporteurs de ragots, des familles, des solitaires…


On pourrait penser qu'il ne se passe rien dans ce roman mais c'est tout le contraire. En entrant dans cette multitude de vies modestes, le lecteur est confronté à tous les sentiments humains.

En parallèle, Robert Seethaler nous fait vivre l'entrée de Vienne dans la modernité.

Les chantiers poussent dans toute la capitale, modifiant le visage de la ville mais également et surtout, la vie quotidienne de sa population.

Dans ces projets, les plus modestes ne sont généralement pas ceux qui profitent le plus des avancées !


Robert Seethaler signe un très beau roman, tout en simplicité et plein de tendresse.

Les lecteurs, qui ont pour projet de se rendre à Vienne, ne manqueront pas de glisser Le café sans nom dans leur valise avant d'aller flâner à l'ombre de la grande roue du Prater !

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