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Les déracinés, l'Américaine, Et la vie reprit son cours

Bardon Catherine

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Pocket, 2018, 2020, 2021


« Almah et Wilhem se rencontrent dans la Vienne brillante des années 1930. Après l'Anschluss, le climat de plus en plus hostile aux Juifs les pousse à quitter leur ville natale avant qu'il ne soit trop tard.

Perdus sur les routes de l'exil, ils tirent la force de l'amour qu'ils se portent :  puissant, invincible ou presque. Ils n'ont d'autre choix que de partir en République Dominicaine où le dictateur promet 100.000 visa aux Juifs d'Europe. Là,  tout est à construire et les colons retroussent leurs manches. »


Cette saga court sur une centaine d'années en quatre volumes.

Le premier tome est excellent. À travers les familles de Wilhem et d'Almah puis avec leur rencontre, le lecteur est plongé dans les affres de l'histoire. On découvre la ville de Vienne juste avant la montée du nazisme. Une ville bouillonnante dans le domaine de la culture. Les milieux intellectuels sont bien décrits et on comprend mieux pourquoi certains juifs ont tardé à quitter le pays pensant à chaque étape de la mise en place du nazisme que les choses allaient s'arranger.

Les uns pensent qu'on ne s'attaquera pas aux intellectuels, les autres sont sûrs qu'ils seront épargnés car héros de la Première Guerre mondiale….


Face à la réalité, les issues sont diverses :  résignation, suicide, fuite…

Grâce à sa galerie de personnages, l'auteur nous offre tous les cas de figure.

Après la fuite de Wilhem et d'Almah, on vit au plus près les espoirs et les amères désillusions de milliers de gens, forcés de tout quitter pour sauver leur vie, mais accueillis nulle part.

Après une errance de deux ans, un petit groupe de déracinés s'établira en République Dominicaine.

On découvre alors la philosophie originelle du kibboutz mais également ses limites. Le premier volume, bien écrit et bien documenté est passionnant.


Malheureusement, la suite n'est pas à la hauteur. Les questions de fond du second tome sont intéressantes, notamment sur la construction de l'identité mais au fil des pages, l'histoire se concentre de plus en plus sur l'intime au détriment de la marche du monde.

Les personnages de Vienne deviennent caricaturaux avec des figures maternelles qui frisent une perfection otant toute vraisemblance avec le monde réel. La suite est... pire !

Donnant presque l'impression d'avoir été écrite pour satisfaire un public qui refuse de quitter les personnages !

S'il est vrai qu'au début de cette saga, on s'attache à ces derniers, ils perdent tant de consistance qu'ils en deviennent agaçants.

Les événements importants ne sont plus qu'effleurés :  la guerre des Six Jours, l'assassinat de Martin Luther King…... le tout est éclipsé par des histoires d'amour d'une mièvrerie qui frise la littérature à l'eau de rose.


Peut-être vaut-il mieux se contenter du premier tome qui, au final, se suffit à lui-même.

Sa qualité n'a pas supporté l'étirement de la narration sur une longue durée... ce qui est souvent le cas.

Pas sûr que nous lirons le quatrième volume... !

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