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El Gordo

Mauméjean Xavier

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Alma éditeur, 2022


« En 1936, le jour de ses douze ans, William, qui habite près de la Manche, quitte l'Angleterre, direction l'Espagne. Pour les beaux yeux de sa dulcinée, il traverse le pays en guerre afin de percevoir le gros lot. Le billet de loterie, quinze millions tout de même, semble être un  « attracteur de chance ». 


Ceux qui aiment les romans qui collent au plus près de la réalité, ou tout du moins d'une certaine vérité historique, passeront leur chemin.  El Gordo est une véritable fantaisie. Comme avec une fable, il faut d'abord adhérer à l'improbable pour se laisser porter par cette histoire plus philosophique qu'il n'y paraît, sous ses allures de prime abord farfelues.


Le lecteur suit le voyage, géographique tout autant qu'initiatique, du jeune William. Le choix de l'auteur  pour un héros si jeune n'est pas anodin. Sa naïveté met en lumière les absurdités et les horreurs de la guerre. Le fait qu'il soit anglais justifie sa neutralité dans la guerre civile espagnole.


Ainsi Xavier Mauméjean se permet une critique des deux camps. Il s'amuse également à brouiller les pistes, mêlant personnages réels et fictionnels. Le billet de loterie que possède William attire toutes les convoitises. Républicains et franquistes ont toutes les raisons de vouloir mettre la main dessus. Accompagné d'un comparse muet, rencontré dans le chaos de la guerre, notre jeune héros traverse l'Espagne tel  Don Quichotte avec son fidèle écuyer.


La galerie de personnages qu'il va rencontrer est savoureuse. Chacun porte en lui un symbole des travers humains durant un conflit : l'envie, le sadisme, la clairvoyance, la folie, l'extrémisme… et parfois quelques beaux sentiments.

Le cheminement de William souligne la cruauté des phalangistes et la désorganisation, assortie de la désunion, du camp républicain.


C'est avec un humour très particulier et très subtil que l'auteur nous décrit la férocité d'une guerre civile. Il y a un « je-ne-sais-quoi » de pince-sans-rire chez Xavier Mauméjean qui au détour d'une phrase qui semble légère, nous glisse une horreur.

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