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Les enfants de Venise

Di Fulvio Luca

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Pocket, 2017


« Venise, 1515. Peu de villes auront connu autant d'injustices, de dangers, de misère et de vices.

De liberté aussi. Liberté pour Mercurio, petit voleur des rues, as du déguisement, pour qui le pavé romain est devenu trop brûlant. Liberté pour Giuditta, belle et jeune juive, dont la religion semble ici tolérée mais pour combien de temps ? Rien ne les vouait à s'aimer et pourtant...»


Peu convaincue par les premières pages, je me suis finalement relativement laissée prendre par l'ambiance de cette histoire.


Beaucoup de personnages sont attachants, il faut dire que sur 980 pages (en format poche) on a largement le temps d'entrer dans leur intimité. Si on a très envie de connaître le dénouement alors même qu'il est cousu de fil blanc, l'histoire est un peu longue d'autant qu'elle finit par tourner en rond avec des situations très répétitives.


C'est un grand roman d'aventure avec une foultitude de péripéties, des jeux de cache-cache, des traquenards en tout genre et des vengeances à double ou triple détentes, sur fond d'une histoire d'amour quelque peu mièvre.  Dit comme ça, j'ai bien conscience que cela ne donne pas très envie et pourtant…


C'est le contexte dans lequel est plongée cette histoire qui donne tout l'intérêt du livre. 

Dans ces  pages, on parcourt Venise et pour une fois, on est bien loin du romantisme souvent associé à cette ville. On ne retrouve pas l'image de carte postale habituelle.

Nos héros sont des petites gens qui doivent se démener pour survivre. Les bas-fonds de Venise sont si bien décrits qu'on en sentirait presque les odeurs nauséabondes des canaux sales et visqueux.


On va suivre, sur deux ans, la vie mouvementée de divers personnages, tous liés les uns aux autres par des événements plus ou moins dramatiques. Un jeune pickpocket, roi du déguisement, un médecin pas si charlatan que ce qu'on peut penser, une jeune fille qui va inventer le concept de prêt-à-porter, un capitaine d'armée ivrogne au grand cœur, un frère moine enragé par sa haine des Juifs…. et encore bien d'autres personnages se croiseront dans les ruelles sombres et sur les quais de la Sérénissime.


De nombreux thèmes sont abordés dans ce roman et en tout premier lieu l'antisémitisme.

On assiste à l'édification du ghetto de Venise dans lequel sont enfermés les Juifs déjà affublés d'un bonnet jaune pour  être repérés.

On y apprend que ces derniers ne peuvent être que médecins, usuriers ou fripiers.

On est plongé dans l'absurdité et la folie de l'Inquisition.

Chaque personnage est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la vie quotidienne du peuple : les aubergistes, les commerçants, les marins, les prostituées…

Si on se lasse des péripéties parfois abracadabrantes qui ponctuent le roman, on prend du plaisir à être si bien immergé dans un 16e siècle qui ne fait pourtant pas rêver.

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