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Les étoiles les plus filantes

Bulle Estelle-Sarah

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Liana Levi, 2021


« En juin 1958, une équipe de tournage française débarque à Rio de Janeiro. Dans les quartiers pauvres se répand la nouvelle d'un drôle de casting : on recherche de jeunes comédiens amateurs noirs. À sa réécriture du mythe d'Orphée et Eurydice, Aurèle Marquant a l'intention de donner pour cadre une favela vibrante de tragédie et de joie. »


Sans nous être jamais tombé des mains, ce livre aux multiples qualités a tout de même eu du mal à nous enthousiasmer complètement.

L'ambiance d'un tournage de film dans un lieu particulier avec des comédiens amateurs est rendu de manière très crédible. Suivre  les personnages est très intéressant, leur parcours de vie nous entraîne dans différents milieux. On est aussi bien confronté aux conditions de vie dans les favelas que dans les méandres des négociations pour la production d'un film. On découvre de quelle manière il peut susciter de l'intérêt, bien au-delà du seul domaine artistique.

La CIA semble voir dans la musique un moyen de garder un œil sur le Brésil dont les autorités misent sur celle-ci pour faire rayonner leur pays dans le monde. De son côté, Malraux, ministre français de la Culture, y voit le moyen qu'une production française obtienne un prix au Festival de Cannes.


Si les personnages principaux sont plutôt attachants, la somme de tous ceux qui gravitent autour d'eux et du film dont il est question, rend le déroulement de l'action un peu fouillis.

Par l'intermédiaire des trois grands rôles féminins d'Orpheu Negro, l'auteur introduit une considération essentielle dans son roman :  le poids de la couleur de la peau. Au Brésil, Gipsy Dusch est considérée comme une actrice américaine. En Amérique, elle n'est qu'une comédienne de seconde zone qui peine à trouver des rôles importants. Eva, comédienne martiniquaise, a toutes les difficultés du monde à convaincre les Brésiliens qu'elle est française. L'image de son île natale ne colle pas à celle que ses interlocuteurs ont de la France qui pour eux se réduit à Paris.

Norma, pauvre mais ambitieuse, est le symbole que les autorités brésiliennes aimeraient gommer, celui du multiculturalisme.

La difficulté de ces trois femmes noires à trouver leur place dans la société est exacerbée par les tensions inhérentes d'un tournage.


Les étoiles les plus filantes est un roman très bien écrit. Certains passages sont passionnants mais l'ensemble du livre ne l'est pas. Plutôt inégal, on s'enflamme autant qu'on s'ennuie. 


Dans son livre précédent Là où les chiens aboient par la queue, Estelle-Sarah Bulle nous faisait vivre une histoire conflictuelle et passionnée. Ici, sans être dénué d'intérêt, l'histoire manque de souffle et de passion.

Le thème reste original et les cinéphiles ainsi que les amateurs de bossa-nova trouveront peut-être encore d'autres qualités à ce roman.

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