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Harlem Shuffle

Colson Whitehead

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Albin Michel, 2023


« Époux aimant, père de famille attentionné et fils d'un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d'électroménager à New York, sur la 125e rue, n'est pas un voyou, tout juste un peu filou !

Jusqu'à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Teresa, surnommé le Warldof de Harlem…»


Colson Whitehead nous avait plus passionnés avec ses deux précédents romans Underground Railroad et Nickel Boy (voir « Tous mes livres »).


Ce roman est divisé en trois parties : 1959, 1961 et 1964. Sur ce laps de temps, le lecteur suit Ray Carney, un personnage plutôt sympathique car terriblement humain. S'il désire mener une vie classique de vendeur de meubles, il se laisse assez facilement rattrapé par son éducation et sa famille.


Élevé par un truand, il a quelques bonnes adresses en matière de coups tordus. Très proche de son cousin durant son enfance, il vole toujours au secours de ce dernier qui a mal tourné. À sa décharge, il semble bien difficile de s'en sortir honnêtement pour un noir à Harlem dans les années 1960 !


Pour protéger une activité légale… accompagnée de quelques entorses à la loi, il faut multiplier les  « enveloppes » aussi bien auprès de la pègre que de la police. Les multiples protections coûtent cher !


Dans la première partie, entraîné à son corps défendant dans un cambriolage qui tourne mal, Ray s'en sort plutôt bien mais à mis le doigts dans un engrenage qui va le poursuivre bien longtemps. Le lecteur découvre un monde de paumés et de violence.

Si Harlem est relié à Manhattan par le métro, la frontière est énorme entre les deux mondes. 


La deuxième histoire est certainement la meilleure. Notre vendeur, qui jusque là paraissait subir les événements, prend les choses en main, nous révélant ainsi un peu plus son caractère. Certes il est gentil mais il a hérité de son père la notion de vengeance…


La dernière partie est surtout intéressante parce qu'elle se déroule sur fond d'émeutes. Harlem est en ébullition, un policier blanc a tué un adolescent noir… L'injustice est flagrante mais une fois de plus, il est par trop évident que noirs et blancs ne sont pas traités de la même manière dans le pays des libertés !

Ray Carney, en tendant une fois de plus une main secourable à son cousin, découvrira que si Harlem est le terrain des petites magouilles, le monde des riches blancs est celui de malversations d'une autre envergure et que la violence n'en est pas  absente.


Si ce roman n'est pas désagréable à lire, il lui manque un souffle pour le rendre haletant. On se perd parfois dans les personnages et les détails sur les cambriolages, ce qui émousse peu à peu l'intérêt. 

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